Microsoft, Sony et Nintendo relancent la guerre des consoles

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BouBout
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Microsoft, Sony et Nintendo relancent la guerre des consoles

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Microsoft, Sony et Nintendo relancent la guerre des consoles


L'electronic Entertainment Expo (E3), qui se tient à Los Angeles du 18 au 20 mai, est, cette année, le lieu d'une bataille sans merci entre les trois géants des jeux vidéos, les japonais Sony et Nintendo et l'américain Microsoft, qui rivalisent d'effets d'annonce autour de leur nouvelle génération de consoles.

C'est le numéro un mondial des logiciels, dernier venu sur ce marché, qui a pris tout le monde de vitesse en annonçant le lancement mondial de sa nouvelle machine Xbox 360 pour Noël 2005. Sony, leader incontesté du marché du jeu vidéo avec 180 millions de consoles écoulées depuis le lancement de la première PlayStation, il y a dix ans, ne sortira sa PS3 qu'au printemps 2006.

Au menu des deux machines, des puces ultrapuissantes et toujours plus de capacités graphiques pour améliorer le jeu et le confort de l'utilisateur. Des fonctionnalités multimédia vont permettre à la console d'être désormais beaucoup plus qu'une machine à jouer : le joueur pourra échanger, stocker et lire des photos, de la musique et des films. De même, les consoles de Microsoft et Sony permettront d'accéder sans fil au réseau Internet pour jouer en ligne avec d'autres joueurs, de se connecter à un appareil photo ou à un baladeur numérique.

L'américain et le japonais, l'un venu de l'informatique et l'autre de l'électronique, partagent une vision commune : ils préparent la période après-PC et veulent se rendre maîtres des foyers en proposant un unique appareil multimédia de salon polyvalent qui gérerait l'univers du divertissement numérique. Ces deux acteurs visent donc bien au-delà du marché du jeu vidéo, déjà vaste puisque estimé à près de 24 milliards de dollars (matériel et logiciels) en 2004.

Dans la bataille, Sony dispose de nombreux atouts : la puissance de sa marque, les synergies possibles avec ses activités de cinéma (Columbia) et de musique et, surtout, la richesse de sa ludothèque. En effet, si la PS3 ne devrait proposer qu'une vingtaine de jeux à sa sortie, elle sera compatible avec les 1 300 jeux déjà existants. De son côté, Microsoft a annoncé que la Xbox 360 ne lirait que "certains des jeux" de la Xbox précédente, qui s'appuie sur un catalogue d'environ 500 titres. Mais l'arme de Microsoft réside dans sa puissance de feu financière. Grâce à son quasi-monopole dans les systèmes d'exploitation pour PC, l'américain dégage près de 1 milliard de dollars de trésorerie par mois ! Depuis le lancement de la Xbox en novembre 2001, le groupe a cumulé des pertes de 3,7 milliards de dollars dans sa division jeux. Et le gouffre devrait encore se creuser avec la sortie de la Xbox 360.

En effet, traditionnellement les fabricants vendent la machine à prix coûtant, se rattrapant sur les royalties versées sur les ventes de logiciels de jeux. Pour le lancement de la Xbox il y a quatre ans, Microsoft s'était positionné comme le plus cher du marché. Résultat : il en vend quatre fois moins que Sony. Le groupe informatique dit avoir compris la leçon.

En cas de guerre des prix, Sony a beaucoup à perdre. Le japonais a réalisé, depuis 2001, 2,6 milliards de dollars de profits dans les jeux. Cette activité est allée jusqu'à représenter 60 % du profit d'exploitation de tout le groupe.

Mais celui pour qui le combat risque d'être le plus meurtrier est Nintendo qui, lui, tire tous ses profits du jeu vidéo (soit 2, 3 milliards de dollars sur la même période de quatre ans). L'arrivée de Sony sur le marché, en 1994, avait déjà poussé le japonais Sega à abandonner la fabrication de consoles en 2001.

MANETTE AMÉLIORÉE

Pourtant, Nintendo a jusqu'ici défié les pronostics en réussissant à maintenir les ventes de sa GameCube au coude à coude avec celles de la Xbox. A la différence de ses rivaux, sa stratégie est centrée quasi exclusivement sur le jeu. Sa nouvelle console a pour nom de code "Revolution" et est attendue pour mi-2006. Sans plus de précisions, on sait qu'elle est plus petite et a priori moins chère que celle de ses concurrents. Nintendo promet des avancées technologiques dans l'usage de la manette pour améliorer les sensations de jeu. Le japonais peut aussi s'appuyer sur la compatibilité avec les jeux de la GameCube, alors qu'il a su développer des marques très populaires (Mario, Zelda...), s'adressant à un public plus varié, s'adressant aussi aux enfants et aux femmes. De plus, le groupe promet que "Revolution" pourra se connecter sur un réseau pour accéder à une vidéothèque des plus anciens jeux de Nintendo, exploitant la mode rétro.

En attendant que se déclenche la guerre des consoles de salon, la bataille fait déjà rage sur les consoles portables. Pour la première fois, Nintendo, jusqu'ici en situation de monopole sur ce segment (il a vendu plus de 180 millions de ses versions de Game Boy depuis le lancement en 1989), fait face à l'intrusion de Sony.

Nintendo a pris de l'avance avec le lancement de sa petite console double écran DS alors que la PSP de Sony, déjà sortie aux Etats-Unis, n'arrivera en Europe qu'en septembre. Fidèle à sa stratégie de polyvalence, Sony a doté sa miniconsole d'un lecteur de minidiscs au format spécial, permettant de visionner des films maison (Charlie's Angels, Bad Boys, Resident Evil, Spider-Man 2). Sony annonce aussi un jeu dérivé de la célèbre série "24 heures chrono" . Que se soit sur les consoles de salon ou portable, Nintendo est assailli de toutes parts.

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