CanalSat vs TPS

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BouBout
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CanalSat vs TPS

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Grand dossier du Parisien aujourd'hui.


TPS contre CanalSatellite : la guerre fait rage
Les deux groupes offrant des bouquets de chaînes par satellite luttent pour conquérir de nouveaux abonnés, à coups d'offres promotionnelles et de programmes de plus en plus alléchants. Un sacré champ de bataille !
A ma droite, un poids lourd : CanalSatellite, né en 1992, 2,8 millions d'abonnés sur la balance. A ma gauche, un poids plus léger mais qui ne demande qu'à changer de catégorie : TPS, né en 1996, qui « pèse » 1,5 million d'abonnés. Sur le ring du petit écran, les deux bouquets satellitaires français se livrent une lutte commerciale acharnée, dont les consommateurs sont les premiers bénéficiaires.
C'est ainsi que l'écart de prix entre leurs forfaits les plus prisés est modeste : 28,90 € pour le Grand Spectacle de CanalSatellite, contre 27,50 € pour le Prestige de TPS. Pendant longtemps, CanalSatellite a régné en maître absolu. L'arrivée de son concurrent ne l'a guère affolé. D'autant que ce dernier a, dans un premier temps, affiché des ambitions limitées. Mais à présent, TPS a la volonté d'être leader. S'il en est encore très loin, le bouquet détenu à 66 % par TF 1 et à 34 % par M 6 - alors que CanalSat est la propriété à 66 % du groupe Canal + (Lagardère détenant les 34 % restants) - n'hésite plus à marcher sur les plates-bandes de son rival. Sa première bataille, TPS l'a livrée sur le front du cinéma. Il a décroché, il y a peu, l'exclusivité de diffusion des films de la Warner (« Matrix », « Harry Potter » 2, 3 et 4, le futur « Ocean's Thirteen »...), qui s'ajoute à celles des productions des studios Paramount, Disney et MGM. Le prochain match se jouera sur le terrain du football. L'attribution des droits pour la Ligue 1, d'ici à la fin de l'année, pourrait favoriser un bouquet. Et, éventuellement, entraîner de fortes migrations d'abonnés.

Forfaits bradés
Pour l'heure, les responsables des deux bouquets s'observent. « Nous, nous misons sur la qualité, alors que la marque de CanalSatellite, c'est de multiplier les chaînes. Or, les téléspectateurs ne regardent qu'une chaîne à la fois », ironise Emmanuel Florent, le PDG de TPS. « TPS, c'est un peu de tout pas très bien », lui rétorque Emmanuelle Guilbart, la directrice des programmes de CanalSat. Les deux concurrents ne s'apprécient guère mais se copient. La composition de leurs différents forfaits se ressemble et les tarifs sont, grosso modo, les mêmes. Malin, TPS permet désormais que l'on s'abonne séparément à l'une de ses chaînes, TPS Star, intronisée chaîne premium, et à ses trois déclinaisons (TPS Cinéstar, TPS Homecinéma et TPS Cinéfamily) pour un montant de 19,50 €, à comparer - c'est l'objectif recherché - aux 29,90 € hors promotion* de l'abonnement à Canal +, cette dernière n'étant proposée dans aucun forfait de CanalSat. Peu importe si TPS Star, qui ne manque pas d'atouts, ne peut prétendre égaler la qualité de contenu de Canal +. Habile dans sa communication, TPS veut, au moins, donner l'impression de bénéficier des mêmes armes que le groupe rival. A coup de forfaits bradés, de paraboles et d'installations gratuites, cette guerre-là fait feu de tout bois. Au final, le vrai vainqueur, c'est le téléspectateur.

* On peut actuellement s'abonner pour un an à Canal + pour 15 € par mois.
Côté abonnés, on en profite
CHOISIR son bouquet, c'est épineux. Comment savoir si l'on profite au mieux des formules et des promotions - celles de Noël ne sont pas loin... - proposées par TPS ou CanalSatellite ? « J'ai comparé les offres sur Internet », explique Jean-Paul, un Parisien de 35 ans désirant s'abonner.
« Je vais aussi contacter les différents opérateurs, pour savoir s'il y a un bonus à la clé. J'ai vu, par exemple, que si on souscrit à TPS pour un an, on a accès à toutes les chaînes gratuitement pendant trois mois avant de définir son forfait. Et jusqu'au 31 octobre, TPS rembourse 70 € sur le forfait Intégral Football (NDLR : abonnement d'un an à 37,50 €/mois hors promo + 8 €/mois pour le terminal) . » Le foot est, de fait, un enjeu primordial pour les opérateurs. « A une époque, j'avais TPS et CanalSatellite », raconte ainsi Claude, 42 ans, un fan de ballon rond d'Aix-en-Provence. « Finalement, comme j'ai constaté que les grosses affiches étaient sur CanalSat et que le reste de la famille ne regardait pas TPS, je l'ai résilié. » Claude reste quand même prudent : « Pour ma nouvelle maison, j'ai choisi une parabole à double tête, au cas où les droits du foot changeraient la donne... » Si certains savent tirer leur épingle du jeu - notamment en menaçant de se désabonner pour obtenir des « faveurs » -, les abonnés de TPS et CanalSat n'en gardent pas moins un grand regret : celui de ne pas pouvoir composer eux-mêmes leur bouquet de base chaîne par chaîne. « Je trouve dommage que l'on n'ait pas le choix à la carte, résume Olivier, 21 ans, de la Plaine-Saint-Denis. Résultat : on est obligé de payer 18 € par mois pour disposer d'une centaine de chaînes, alors qu'on en regarde environ que 25 % ! »
Et vous, quel bouquet de chaînes préférez-vous ?
Richard Sinclair
« Je suis abonné chez TPS depuis trois ans. A l'époque, je trouvais les chaînes qu'ils proposaient plus intéressantes que celles de leur concurrent. Depuis, les deux bouquets se sont beaucoup étoffés, mais je préfère toujours TPS. Car je suis devenu un inconditionnel de TPS Star et de leurs autres chaînes de cinéma. Par exemple, Harry Potter est d'abord passé sur TPS. »

Maxime Laubreton
« Je préfère CanalSatellite, qui permet de s'abonner à Canal + sans ajouter d'appareil. Les formules proposées sont mieux adaptées à mes goûts. Je sais que ce bouquet ne permet pas d'avoir TF 1 et M 6 en numérique, mais cela ne me dérange pas. J'aime surtout les chaînes en rapport avec l'histoire et les vieux films, du même style que ceux proposés par Arte. »

Patricia Bois
« Moi, je me suis abonnée à CanalSatellite car j'aime bien les chaînes destinées aux enfants comme Disney, ou celles consacrées aux voyages et aux documentaires. J'ai des amis qui ont le même abonnement que moi, d'autres qui ont opté pour TPS et tous estiment qu'ils ont fait le meilleur choix. Au fond, maintenant je pense que TPS et CanalSat se valent. »

Jean-François Bienvenu
« Dès que je change de télé, je prends CanalSat. Mon beau-père y est déjà abonné et je trouve que les chaînes pour enfants sont sympa. C'est mieux aussi au niveau des sports. Pendant les JO, on avait plus de chance de voir les épreuves qui nous intéressaient. Et on aura les chaînes internationales, une volonté de ma femme qui est bilingue et veut initier nos enfants. »

Patrick Bruant
J'ai eu CanalSatellite, mais j'ai tout résilié et je ne m'en porte pas plus mal. Au départ, je l'avais pris pour avoir plus de choix. Ensuite, j'ai ajouté l'option foot, pour regarder les matchs de Troyes, qui venait de monter en Ligue 1. Mais après, on a vite fait le tour de la centaine de chaînes. En étant généreux, on peut dire que j'en regardais une quinzaine au maximum. »
Les deux bouquets au banc d'essai
C'est ce que Guy Lafarge, le PDG de CanalSatellite, appelle une « exception culturelle française ». Notre pays est le seul à posséder deux bouquets satellitaires. Pourtant, ce n'est pas en France, loin s'en faut, que ce mode de télévision est le plus consommé.
Cette surabondance - 291 chaînes et services sur CanalSatellite, 288 sur TPS - est une aberration économique, le marché publicitaire n'étant pas extensible à l'infini. Pour le public, il demeure difficile de s'y retrouver dans une profusion de chaînes dont les contenus s'imitent souvent. On peut, toutefois, distinguer les points forts et les points faibles de chacun des bouquets.

Les chaînes nationales et l'info : avantage TPS
La grosse lacune de CanalSat, c'est de ne pas diffuser TF 1 et M 6 en plus de France 2, France 3, France 5 et Arte. La faute aux deux chaînes actionnaires de TPS, qui ne veulent pas faire ce « cadeau » à CanalSatellite. Celui-ci a déposé une plainte auprès de la Commission de Bruxelles en octobre 2003, dont la décision devrait intervenir sous peu. Le groupe TF 1 n'a pas, en revanche, opposé d'obstacles à la présence de sa chaîne d'info en continu, LCI, sur CanalSatellite ; i>Télé, du groupe Canal + faisant partie elle aussi de l'offre des deux bouquets. De part et d'autre, on propose CNN, Euronews et de nombreuses chaînes internationales : 75 sur TPS, 63 sur CanalSatellite.

Le sport : ex aequo
TPS et CanalSat se talonnent dans ce domaine. Tous deux diffusent Eurosport, pour vivre en direct de grandes compétitions sportives. Côté résultats, TPS dispose d'Infosport, dont l'équivalent, en face, est L'Equipe TV. Chaque samedi soir, on peut voir sur TPS Star un match de Ligue 1 qui bénéficie d'un traitement « à la Canal + » : interviews dans les vestiaires, un multiplex avant la rencontre, un magazine après. Néanmoins, les vrais accros du ballon rond devront s'abonner à Canal +, en plus de CanalSatellite, s'ils veulent suivre au mieux les rencontres de Ligue 1. TPS a, par ailleurs, frappé un grand coup en raflant à Canal +, en mars 2004, l'exclusivité des droits de diffusion du Championnat de foot anglais, où évoluent quelques-uns des meilleurs joueurs hexagonaux. Mais, via Sport +, CanalSatellite suit de près le foot espagnol, et donc notre Zizou national, sans compter que rien de ce qui se passe sur les stades allemands ou italiens ne lui échappe. TPS s'enorgueillit d'être le seul autorisé à filmer les matchs de l'équipe de France de basket (TPS Star). CanalSatellite, fière de disposer en exclusivité de la NBA, n'en a cure. Enfin, chaque bouquet dispose de sa propre chaîne de sport à péage : Kiosque pour CanalSat et Superstades pour TPS permettent de suivre les rencontres de Ligue 1.

Le cinéma : avantage TPS
Chacune des deux plate-formes aligne sept chaînes consacrées au grand écran. TPS, dont le public est friand de films, multiplie les initiatives. Peu identifiables par le passé du fait de dénominations pas très claires (CinéStar 1, CinéStar 2...), ses chaînes sont désormais classées par genre. Elles ambitionnent de récupérer les téléspectateurs de CanalSat. TPS Cinefamily chasse sur les terres familiales de Ciné Cinéma famiz, TPS Cinéculte cherche à grappiller de la part d'audience à Cine cinéma Classic et la petite dernière, TPS Cinextrême, voudrait détourner les amateurs de sensations fortes de Ciné cinéma frisson. Si TPS joue son va-tout dans ce registre-là, c'est parce que le groupe Canal garde le meilleur des cinémas français et américain pour Canal +. TPS propose ainsi, cette saison, quelques belles affiches : la série des « Harry Potter », « Matrix Reloaded », « La 25e Heure », « Daredevil »... Un effort qui devrait être maintenu, puisque le bouquet de TF 1 et de M 6 vient de décrocher l'exclusivité des droits de diffusion des productions Warner, qui s'ajoutent à celles de la MGM et de Paramount dont il disposait déjà.

La jeunesse : avantage CanalSat
Difficile de rivaliser avec Disney Channel et Canal J, troisième chaîne la plus regardée du câble et du satellite. Pourtant TPS s'accroche et tente, autant que faire se peut, de rogner la suprématie de CanalSat en matière de programmes pour enfants. Il y a deux ans, il se contentait de proposer Télétoon et Game One, la chaîne de l'actualité vidéo. C'était notoirement insuffisant. Depuis, TPS a lancé Tfou, déclinaison des programmes jeunesse de TF 1, Boomerang, Piwi et Eureka !, dont l'objectif est d'offrir une ouverture sur le monde aux 8-13 ans. En revanche, il a dit non à Filles TV, visible depuis la rentrée sur CanalSat. « Elle ne renvoie pas une image suffisamment positive des filles », juge François Deplanck, le directeur général de TPS jeunesse.

La découverte : avantage CanalSat
CanalSat propose Planète, National Geographic Channel et, depuis septembre, Discovery Channel. Qui dit mieux ? Pas TPS, dont l'offre « culture et découverte » ne fait pas le poids. Odyssée, Escales et Liberty TV ne peuvent suffire à assouvir la soif de connaissances et de paysages des téléspectateurs.
Avec l'ADSL, plus besoin de parabole
L'INCONVENIENT de la télévision par satellite, c'est qu'il faut une parabole. Et les chaînes qui composent les deux bouquets ne sont pas toutes disponibles sur le câble. La solution, c'est l'ADSL, la télé via le téléphone.
Notamment pour tous ceux qui vivent dans des habitations collectives où les paraboles sont interdites, soit environ la moitié de la population française. Avec l'ADSL, TPS et CanalSatellite - qui touchent actuellement des téléspectateurs plutôt ruraux ou vivant en maison particulière, dans des villes petites et moyennes - pourront, à terme, être reçus partout. TPS a été le plus rapide. Il s'est lancé dès décembre 2003, à Lyon, dans la distribution de la télé par ADSL aux côtés de France Télécom. TPS L a ensuite été, en mars dernier, opérationnel à Paris. A partir d'aujourd'hui même, quinze autres agglomérations (Bordeaux, Nancy, Rouen, Montpellier...) vont en profiter. Associé à France Télécom et 9 Télécom, CanalSat s'est engagé dans la même voie le 22 mars à Marseille, Paris étant desservi depuis le 14 juin. Les forfaits proposés par CanalSatDsl et son concurrent sont pratiquement les mêmes que ceux disponibles via le satellite. Si l'on est intéressé, il faut en profiter tout de suite : CanalSat et TPS cassent les prix à l'occasion du lancement de cette nouvelle technologie. On peut s'abonner aux deux plates-formes à partir de 11 € par mois, les prix évoluant en fonction du forfait choisi. Attention, cela ne va pas durer !
:wink:
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