Enfin !Larry Cohen, sa vie son œuvre.
Enfin, Larry Cohen aura eu droit à un documentaire
Il le méritait bien et il était temps (King Cohen est sorti en 2018 et le bonhomme nous a quittés au printemps 2019).
Quand je pense à Larry Cohen, deux qualifications me viennent instantanément à l’esprit :
1. Le roi du pitch malin. Lorsque, par exemple, j’ai découvert Sans un bruit, je me suis dit que c’était typiquement un concept à la Larry Cohen …
2. Le spécialiste d’une des grandes figures de l’horreur : l’inversion des valeurs (ou quand quelque chose de supposément « bienveillant » devient exactement l’inverse). Chez Cohen un bébé est une créature dangereuse (Le monstre est vivant), une nouvelle marque de yaourt est une étrange substance à éviter (The Stuff), un policier viendra vous tuer plutôt que vous sauver (géniale séquence d’ouverture de Maniac Cop), un véhicule de secours vous conduira de vie à trépas (L’ambulance), etc.
Mais Larry Cohen, c’était bien plus que cela et le documentaire nous le montre en questionnant l’intéressé et en convoquant des intervenants de prestige (Martin Scorsese, Joe Dante, John Landis, …).
L’homme fut d’abord un scénariste génial capable de créer des trucs bien barrés (l’étrange God told me to alias Meurtres sous contrôle) et habité par un intarissable besoin de création (il écrivait tout le temps).
Cohen, c’était aussi le réalisateur débrouillard. L’adepte du tournage guérilla, le roi du plan volé, le spécialiste de l’adaptation à tout évènement impromptu.
C’était également un producteur malin avec un goût prononcé pour les vieux techniciens et comédiens trop vite remisés au placard.
Larry Cohen, ce fut aussi un artiste à la fois dans le système mais rétif à ses diktats. Un Samuel Fuller nouvelle génération.
Bref, voici donc un documentaire plaisant qui nous éclaire sur les nombreuses facettes du personnage, une figure du 7ème art singulière et passionnante.
Autant dire que ça ne se refuse pas
