Voici un titre que j'avais découvert à l'époque (cinéma ? VHS ? je ne sais plus) et qui m'avait alors peu emballé.Claire Cooper, illustratrice de livres pour enfants, est depuis quelque temps tourmentée par des visions effrayantes ou apparaissent une ville engloutie, une petite fille égarée et la silhouette d'un homme. Inquiète, Claire demande à son mari de prevenir la police quand elle apprend qu'une petite fille vient d'être enlevée. L'inspecteur Kay le renvoie sans menagement. Claire consulte alors des medecins qui se montrent impuissants à la guérir. C'est alors que sa fille Rebecca disparait mysterieusement. Claire comprend alors qu'elle est le jouet d'un tueur en série.
Dans un récent article de Mad Movies, le duo Alexandre Bustillo / Julien Maury l'évoquait en avançant qu'il s'agissait d'un film injustement mésestimé.
Il ne m'en a pas fallu davantage pour me donner envie de le revoir (j'en gardais un souvenir assez flou) et bien m'en a pris
Si Prémonitions n'est pas un chef-d'œuvre oublié (ne poussons pas non plus ...), force est de constater qu'il s'agit néanmoins d'une œuvre maîtrisée portant clairement la patte de Neil Jordan (thème de l'enfance, influence du conte, onirisme prononcé, identité sexuelle changeante, etc.).
Plus qu'une intrigue assez surprenante, ce qui frappe avant tout, c'est une atmosphère assez remarquable.
Une ambiance étrange, singulière, envoûtante (ah, ces visions de la bourgade noyée sous les eaux). Poussant les curseurs en matière de symbolisme, le long-métrage offre une expérience proche du rêve.
Et puis Neil Jordan signe une mise en scène travaillée (je pense notamment au plan d'ensemble suite à la découverte d'un corps dans le lac ou encore à cette "double évasion" en montage parallèle). Une réalisation qui est ici magnifiée par la superbe photographie de Darius Khondji (voyez comment un simple plan entre deux camions devient fabuleux).
Par ailleurs, Annette Bening, très investie, apporte beaucoup à l'ensemble.
Film prenant, bizarre et souvent déstabilisant, Prémonitions affiche certes quelques défauts (dont un climax pas forcément à la hauteur) mais s'impose comme un titre plutôt réussi qui mérite d'être réévalué
Qu'on se le dise !