CREATURE

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Modérateur : dino VELVET

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peter wonkley
ROCCO
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CREATURE

Message par peter wonkley »

copier coller de l'ami rico de nanarland :

« Créature » aka « Titan Find » aka « Alien » ( euh... non pardon...) : un film super original de William Malone avec Klaus Kinski mais aussi une poignée d’inconnus qui le sont restés comme Stan Ivar, Wendy Shaal, Mary Laurin, Robert Jaffee etc...


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« D’abord la mort vous surprend
Ensuite la terreur commence… »

Si ça c’est pas de l’accroche !

Il existe un véritable sous-genre fantastique qui a donné lieu à un nombre considérable de nanars assez réjouissant : le sous-Alien. Un monstre, un espace clos, une poignée de victimes éliminées les unes après les autres et roule ma poule. L’ « Alien » de Ridley Scott sert souvent de référence à ce genre de film même s’il n’a pas vraiment inventé le genre (On peut remonter à « la chose d’un autre monde », au « Green Slime » (un bon gros nanar celui-là, il faudrait le retrouver)). En variant les lieux et les monstres, on a obtenu quelques chefs d’oeuvres comme « La Chose » de Carpenter ou « Un cri dans l’Océan » de Sommers (quoi, j’ai beaucoup aimé ce film... et alors, j’ai bien le droit d’avoir mauvais goût de temps en temps). Tourné par des tacherons avec des budgets minimalistes, ça nous a aussi donnés des trucs navrants qui ont alimentés des tas de soirées potes-pizzas-nanars. Vous souvenez de Léviathan ? De M.A.L. : Mutant Aquatique en Liberté ?d’Alien la créature des Abysses ( dont Stirba nous a fait la chronique ) ?

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Bon alors « Créature », fait partie de la veine spatiale du genre avec une grosse louche d’Outland pour ce qui est des multinationales qui exploitent les lunes de Saturne. Dès les premières images un doute nous prends : Ca à l’air tellement fauché et tellement mal fait qu’on se dit non... c’est pas possible, c’est italien ce truc. Et bien non, c’est bien un produit américain, à croire qu’ils essaient de concurrencer Bruno « Vincent Dawn » Mattei ou Antonio « Antony Dawson » Margheretti.

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L’auteur en est un certain William Malone (même son nom ressemble à un pseudo pour bisseux italien), un authentique passionné de S.F. (il aurait racheté le Robbie le Robot de « Planète interdite ») qui a livré quelques films aux titres réjouissants ( Scared to Death, Creature ) dans les années 80 avant de travailler pour la télé ( Contes de la Crypte et série Fréddy entre autres). Puis en 99 il revient au cinéma comme yes-man de trois désastres : il co-signe les scénars de Supernova ( superproduction avec Angela Bassett et James Spader tellement nulle qu’elle sort direct en vidéo) et d’Universal Soldier II ( Jean Claude ! ! !) réalise le très mauvais « La maison de l’Horreur » avec Famke Janssen et Geoffrey Rush. Il a sorti en catimini, il y a peu un «Terreurpointcom » qui à première vue mêle épouvante et Internet... j’ai pas vu mais ça doit être encore que du bon !

Mais revenons à « Créature »...
Or donc, un panneau au début du film nous apprends qu’au milieu du XXIème siècle, l’exploitation du système solaire est le monopole de 2 multinationales, une américaine, N.T.I. l’autre ouest-allemande Richter qui se livrent une lutte commerciale sans merci. Nous voici donc sur Titan.

Deux astronautes sont en train de se balader à côté de morceaux de ruines dans un décor qui n’est pas sans rappeler ceux du Star Trek des années 60 avec faux rocher en carton pâte véritable et mur du fond peint en noir pour faire immensité spatiale. Au passage, on remarque que tous les rochers de Titan semblent recouverts d’un truc filandreux, genre lichen ou toile d’araignée au mépris de toute réalité scientifique (de toute façon, comme on le verra le réalisme scientifique est bien le dernier souci du réalisateur : Titan a une atmosphère parcouru d’éclairs comme dans Alien et on nous annonce au détour d’une phrase qu’il fait juste -70 ° dehors). Les deux types, bougeant lentement (pour simuler l’absence de pesanteur) examinent donc des espèces de gravats qu’ils viennent de découvrir. Il semblerait que ce soit extraterrestre ! D’ailleurs dans une espèce de sarcophage de verre, ils aperçoivent quelque chose qui semble bouger.

Vous feriez quoi, vous à leur place... Perdu ! Les deux gonzes décident de se prendre en photo à côté de leur trouvaille, l’un s’assoit même sur le sarcophage pour faire coucou à son copain qui le prends sur son Minolta (parce que les appareils photo du futur qui fonctionnent dans l’espace ressemblent à s’y méprendre à des bons vieux kodak des familles, on le porte même à son œil malgré le fait de le porter un scaphandre spatial ! !). Evidemment le type assit sur le sarcophage (où je vous le rappelle ils ont vu un truc bouger) est soudain pris de convulsions et se met à hurler en crachant du sang ! Mon Dieu, s’il est assis, ça veut dire que le monstre est en train de l’attaquer par le... enfin par en dessous quoi ! Mais quelle horreur !

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Souris Roger, le petit alien va sortir

Peu de temps après, le survivant devenu tout fou s’en va avec sa navette percuter une station spatiale circulaire en plastique à la 2001, nommée Concorde. Cela nous vaut un crash de maquette excessivement laid qu’à côté Galactica c’est de l’art.

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Des effets spéciaux haut de gammes... disponibles chez Toys'r'us

La société américaine dépêche donc une équipe d’astronautes enquêter sur ce qui s’est passé. Manque de bol, c’est le groupe d’acteur plus inexpressif qu’il m’ait jamais été donné de voir. Déjà les trois hommes, blancs, bruns, quelconques, ont tous la même tête et dans la lumière sombre du vaisseau on a du mal à les différencier (A première vue y a le capitaine et deux comparses (un mécano et un « responsable de la compagnie », qui ont des têtes à se faire bouffer par le monstre). S’y ajoutent trois blondes interchangeables ( l’une idiote et volage, dont le rôle est mal défini qui va vite coucher avec le mécano, l’autre médecin de bord plus prude et sévère et la copilote futée dont on se dit qu’elle va être l’héroïne) et une brune costaude chef de la sécurité ( la seule à avoir un embryon de jeu d’actrice) dont l’allure froide et sévère nous laisse subodorer des origines robotiques.

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-Un peu de motivation quoi les gars...
-T'as vu dans quoi on est obligé de tourner pour gagner notre croute..."


C’est donc parti pour quelques semaines de vol dans un vaisseau très quelconque (une grosse tige avec des ailerons ). Ce qui nous vaut la présentation des personnages et des dialogues biens débiles :
« J’aime regarder les étoiles, ça me fait penser au Michigan »
« J’ai un pressentiment, nous ne reviendrons pas de cette mission, fais moi l’amour ! »
Arrivés sur place, ils repèrent un vaisseau de la Richter près des ruines. Fort logiquement, nos héros se crashent sur Titan. (Ils se posent et le sol s’effondre sous le vaisseau, très pro les gars !). Mon Dieu il y en a pour plusieurs jours de réparations ! L’appareil est donc bloqué, on va manquer d’oxygène, il ne faudrait pas qu’un gros monstre en profite !

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Un joli vaisseau de chez Heller et une infographie au MO5: toute une époque...

S’en suit une petite visite du vaisseau de la Richter. Là, surprise ! Tout l’équipage est mort, horriblement déchiqueté (au passage poncif très « piègedecristalesque », puisque ce sont des allemands, tous les cadavres sont blonds (en fait je soupçonne le réemploi du même mannequin pour tous les corps)). Que font donc nos héros dans une telle situation ? Gagné, ils se séparent ! Et ce qui doit arriver arrive, une des blondes se fait chopper par le monstre.

Que font alors nos héros armés jusqu’aux dents (qui sont six contre un seul monstre dont on a vu qu’une main en latex agripper leur copine) ? Et oui, ils ferment à clé la porte de la salle où la fille appelle à l’aide et se barrent !

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Sammy, un fantôme...

De retour sur leur appareil, la chef de la sécurité se met en petite culotte (normal je vous rappelle que c’est un sous-alien). Et là arrive un Klaus Kinski rigolard qui fait peur à la fille en en profitant pour la tripoter au passage.

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Celui-ci joue le rôle du capitaine du vaisseau allemand qui s’était caché du monstre et cachetone le temps de trois scènes. Et c’est là que c’est terrible pour les autres comédiens, parce que même quand il s’en fout, ce fou génial de Kinski est une boule de charisme qui englouti toute l’attention du spectateur dès qu’il apparaît. Il roule des yeux, déclame des conneries avec une voix mélodramatique (« Savez vous comment nous appelons cette planète : le planète du monstre ! ! ! ») bref assure un max.

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Festival Kinski

Pendant ce temps le monstre décide de tuer du monde. Pour cela il se sert de ses précédentes victimes avec lesquelles il attire les autres membres de l’équipage. Ainsi la première blonde va venir se promener à poil sous le nez du mécano qui la voit au hublot. Celui-ci, sous le charme se laisse enlever son scaphandre en oubliant qu’on est sur Titan... Et de deux... La blonde va en profiter pour lui coller le moyen de contrôle du monstre, une larve (un bébé Alien ?) qui va aller se loger dans son crâne (vous me direz, au vu du jeu des acteurs c’est pas la place qui manque).

Quelques minutes plus tard, le mécano contacte ses copains sur le thème : venez les gars, je suis sur le vaisseau allemand, le monstre il est parti et y a pleins de bonbonnes d’air ! Nous on le voit bien qu’il a un air bizarre et un gros pansement taché de sang sur la tête, mais les autres non, alors ils y vont. Security-girl et Kinski sont partis voir les ruines du début, la copilote reste au vaisseau U.S. donc les trois derniers retournent dans l’astronef de la Richter... Oui, la médecin, le mec de la compagnie et le commandant... c’est bien vous suivez. Là ils se séparent (on a un plan, on s’y tient) et le mécano tel pizza 30, livre directement la doctoresse au monstre... et de trois...

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-Euh, t'es sûr que ça va Bob ?
-Ouais juste une petite migraine, rien de plus.


Les deux autres entendent un cri, se rejoignent, disent « Tu as entendu !on dirait un cri » et... se séparent à nouveau (le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con on est con...). Le capitaine va donc tout seul découvrir le carnage avec la médecin et tuer le mécano possédé qui se décompose de façon vraiment craspougne.

Pendant ce temps, dans les ruines, la brune de la sécurité et l’allemand explorent... et se font attaquer par la blonde possédée, qui jaillit d’un sarcophage dans une pathétique tentative pour faire peur au spectateur. Elle est promptement zigouillée, lorsque surprise ! L’ami Klaus se révèle être lui aussi possédé par le monstre et affublé d’un maquillage de zombie pas frais (déjà Kinski au naturel y fait peur, mais là c’est carrément l’angoisse) attaque la brunette. La scène s’arrête brusquement. Et de quatre ?

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Kinski zombi

Il semblerait car Kinski (ou désormais un cascadeur affublé d’une perruque blonde et d’un masque de zombie parce qu’à l’image j’ai des doutes que ce soit Klaus qui ne devait sûrement n’avoir qu’une journée de tournage (on le voit en tout 3 scènes mais son nom était écrit en gros sur l’affiche) qui fasse le cabri sous un maquillage ridicule dans les bagarres) attaque la copilote restée sur le vaisseau de la N.T.I.. Comme il est quand même très balourd, il la laisse s’échapper, enfiler une combinaison spatiale et s’enfuir vers l’astronef de la Richter avant de se faire buter par les deux derniers mâles de l’équipe...

Ils ne sont plus que trois dans le vaisseau... ça sent le final...
« Il faut faire quelque chose d’intelligent » proclame le capitaine
« On pourrait l’électrocuter, j’ai vu ça dans un film » propose cinéphiliquement la copilote.

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C'est zoli !!!

Aussitôt dit, aussitôt fait nos héros mettent en place un plan à la Scoobidoo : En gros, on fait coucou au monstre et on se laisse poursuivre jusqu'à une zone reliée à un câble à haute tension. Heureusement, le monstre jusqu’alors furtif et rapide devient d’un seul coup lent et apathique dès qu’il s’agit de poursuivre les astronautes (il a trop bouffé ou quoi ?). Il se fait donc piéger et électrocuter dans une gerbe d’étincelles. Ce qui nous permet enfin de le voir : Mon Dieu qu’il est laid et ridicule : le fils caché d’Alien et de Casimir, un gros corps balourd avec une tête toute en longueur. Pour tout dire le truc auquel il ressemble le plus c’est un type dans un costume de monstre.

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Ca vous rappelle rien ? Et j'ai crié, criééé é, alien pour qu'il revienne !

Ca y est, la créature est morte, la musique devient guillerette, les héros se congratulent... Fini ? Hum... le compteur du magnétoscope affiche 1h10 seulement... c’est louche. Pendant ce temps, la copilote s’approche du monstre et commence à lui filer des petits coups de pied pour vérifier si il est mort. Bien évidemment non, la bête se réveille choppe la blonde et se barre avec pour aller la suspendre tête en bas dans une autre salle...

Que font donc les deux mecs survivants ? Allez je vous aide, c’est le dernier truc à faire dans ces conditions... oui ils se séparent (non, vous n’avez rien gagné ils l’ont fait tout le temps dans le film). Cependant avant cela ils prévoient un nouveau plan à la Scoobidoo contre la créature : l’attraper dans un filet équipé d’une bombe puis jeter la bestiole hors du vaisseau. Le mec de la compagnie va se faire bouffer à son tour dans une scène directement pompée sur Alien : cadrage du gars en gros plan qui s’arrête soudain, inquiet. Dans son dos, floue, le monstre apparaît lentement en grognant et le tue. Il a quand même le temps de lancer le filet. Le capitaine arrive alors et se balance dehors avec le monstre parce que c’est quand même le combat final et que ça doit se régler mano à mano.

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Allez, viens y si t'es un alien !

Certes il n’y a pas d’atmosphère respirable sur Titan mais ça ne gène pas le capitaine en bras de chemise qui file une rouste à la bestiole et amorce le compteur de la bombe. Hélas arrivé à zero, rien ne se passe. Le capitaine qui se souvient soudain qu’il n’est pas censé savoir assimiler le méthane et l’ammoniac se met à suffoquer (et la pression et la température ? ça giclait plus dans Outland !). Quand soudain...

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Ils se séparent ... euh non... jaillit de nulle part la brune de la sécurité (vous l’aviez oublié celle là ! et ben pas le scénariste) qui tire sur la bombe et fait exploser la créature.

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La créature dans toute sa splendeur...

Youpi c’est fini les trois derniers survivants partent de Titan dans le vaisseau allemand. Le capitaine demande quand même à la brune où elle était passée tout ce temps. Celle-ci à cette réponse d’anthologie :
« Je me suis perdue. »
Authentique ! Et comme de toute façon plus rien n’a d’importance la copilote demande :
« on s’la fait cette partie de rigolade ? »
« Attend que j’ai mis le pilote automatique. Prêtes les filles ? »

Ainsi ce termine ce chef d’œuvre. C’est dommage que le genre sous-alien ait disparu... encore que : on enferme une dizaine d’abrutis stéréotypés dans un espace clos, on attend que la pression monte on guette un peu de nudité et de sexe puis on en un élimine régulièrement jusqu’au deux derniers survivants qui s’échappent en vainqueurs... Ah non excusez moi je confondais avec Loft Story...

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En tout cas un grand merci à Mad Movies de nous avoir réédité en DVD cette grosse naserie.
2/5 et n’y revenez pas…

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