Le Kinépolis de Lille

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BouBout
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Le Kinépolis de Lille

Message par BouBout »

(je poste ici car ce n'est pas du "cinéma film", mais plus du "cinéma matériel")




Une journée dans le plus grand multiplexe de France


Elle s'en excuserait presque. Si Florence est devenue une habituée du Kinepolis de Lomme plutôt que des salles du centre-ville de Lille, c'est pour une raison "toute bête" : "Ici, on est sûr d'avoir de la place pour les jambes." L'institutrice et son mari Julien, avec qui elle est venue voir Star Wars III, habitent pourtant plus près de Lille que de cette zone commerciale de l'ouest de la métropole. Mais ils préfèrent rallonger leur parcours en voiture. Qu'importe si le multiplexe fait "un peu usine". Et tant pis si l'"on n'y voit que les films qu'on veut bien nous faire voir". Aucune mauvaise surprise ne les attend. Le film de George Lucas sera projeté en version française, "ce qui est mieux quand on voit un film pour la première fois, assure Julien. Pour la VO, autant attendre qu'il sorte en DVD" . On le regardera sur un écran aux dimensions pharaoniques (24 × 10 m) en dévorant des chips de maïs accompagnées d'une sauce au cheddar ou à la tomate. "Les fameux Nachos du Kinepolis. On vient aussi pour ça. Il n'y a qu'ici qu'on en trouve", avouent-ils en roulant des yeux d'enfants gourmands.

C'est un jour comme un autre dans ce vaisseau de 30 000 m2, référencé comme "le plus grand cinéma de France" avec ses 23 salles et ses 7 286 fauteuils, mais aussi ses 130 salariés et ses 2,52 millions d'entrées en 2004. Quand il a ouvert ses portes en 1996, le Kinepolis était la seule enseigne de la zone commerciale de Lomme, à part un Euromarché. Magasins et ronds-points ont depuis poussé comme des champignons. Le multiplexe possède aujourd'hui les murs d'une demi-douzaine de bâtiments qu'il loue à des chaînes de restaurants. Adossé à une autoroute, ce fleuron du groupe belge Kinepolis est aussi propriétaire de 3 000 places de parking gratuites. Ses clients viennent de toute l'agglomération, mais aussi du bassin minier ou encore de Dunkerque, à 68 km de là. Le principe du "flux de clientèle" fonctionne à merveille. "Les gens peuvent cumuler une séance de ciné et des courses chez Ikea. C'est aussi pour cela qu'ils viennent de si loin", indique le directeur du site, Philippe Halhoute.

Quand on interroge les habitués du Kinepolis sur les raisons de leur venue, ce n'est curieusement pas l'offre de films qui est citée d'abord ­ quand bien même 23 longs métrages sont diffusés simultanément ­ mais bel et bien "le confort" dans lequel ils assisteront à la séance. Comme avec certaines compagnies aériennes, le client possède ici un "espace individuel". Chaque fauteuil, molletonné mais pas trop, est encadré de deux accoudoirs et est suffisamment éloigné de la rangée de devant (1,30 m) pour pouvoir se sentir (presque) comme dans son salon. Conçues en gradins, toutes les salles sont dotées d'un écran forcément géant, vu qu'il occupe la totalité du mur. L'une d'elles possède depuis fin 2004 un projecteur numérique qui diffuse des films tournés en mode digital, comme Star Wars. Sa résolution est de 6 millions de pixels.

En mettre plein la vue : telle pourrait être l'autre règle d'or du Kinepolis. "On ne vient pas au cinéma chez nous, on vient assister à un spectacle", répète à l'envi Philippe Halhoute, qui se définit lui-même comme "un spectateur grand public, et non pas un cinéphile".

Choyé, soigné, chouchouté, le visiteur a droit, en fait, à un parcours parfaitement préparé à son intention. Il dure en moyenne une heure trente, en plus de la projection, d'après les études internes. Il commence devant un bataillon de caisses (14) et de distributeurs automatiques (9) destinés à "diminuer la sensation d'attente". Question de bien-être, là encore. Mais pas seulement. Moins un spectateur attendra pour acheter son billet et plus il aura de temps pour consommer avant le début de son film. Ici le client a le choix. Il peut boire un café dans un bar d'ambiance, s'essayer à une quinzaine de jeux vidéo, se laisser tenter par quatre tailles différentes de sodas au sein d'un mini-libre-service... Il peut même acheter une voiture, ou plutôt se renseigner auprès de l'hôtesse d'un concessionnaire Volkswagen qui s'ennuie à mourir devant deux modèles en exposition. Les publicités ne manquent pas dans les couloirs du Kinepolis. Il y en a même aux toilettes, au-dessus des urinoirs.

Cette image de supermarché que déplorent parfois ses habitués les moins jeunes, le multiplexe fait tout pour la corriger. Une statue d'Arman trône dans le hall d'entrée, une de Niki de Saint Phalle se dresse à l'extérieur, des affiches de vieux films rares ont été accrochées çà et là. Plusieurs services sont également proposés, comme la possibilité de laisser ses enfants à des animateurs qui s'en occuperont pendant la projection à un tarif plus avantageux (5 euros) qu'une baby-sitter.

LES MARGES DU POP-CORN

Un souci quasi obsessionnel est par ailleurs consacré à la politesse. Un client peut se faire souhaiter cinq ou six fois de passer une "bonne soirée" . Il doit être "impressionné et étonné" par l'attention qu'on lui porte, recommande une brochure interne. Il doit, enfin, pouvoir déambuler dans un site d'une propreté absolue. Ce qui n'est pas toujours de tout repos. "Comme on a beaucoup de films longs en ce moment, explique Isabelle, au secteur alimentation, les gens ont tendance à prendre des grandes quantités, genre un litre de Coca ou 400 grammes de M & M's." Et plus les quantités sont grandes, plus les salles se salissent. Surtout avec Brice de Nice. "Un carnage à chaque séance !", affirme Audrey, la chef des hôtesses.

Mais le coup de sweeper (balais aspirant) passé à toute allure dans les rangées entre deux séances en vaut la chandelle. Les "murs de bonbons" et autres cornets de pop-corn (fabriqué sur place par deux employées appelées les "popeuses") génèrent des marges bien plus importantes que la vente des billets, reconnaît la direction ­ sans toutefois donner de chiffres. Ces recettes annexes, ajoutées aux autres (marketing, concessions, location d'espaces...), sont plutôt bienvenues en cette période de baisse de la fréquentation. Même si le Kinepolis résiste toutefois mieux (-­ 9 %) que la moyenne nationale (- 13 %). Il le doit notamment à un réseau de comités d'entreprise à qui les billets sont vendus à tarif préférentiel. Moins aléatoire, cette politique commerciale a été préférée au système de cartes d'abonnement illimité.

Pour enrayer le phénomène de baisse, le multiplexe fonde de gros espoirs sur Les Poupées russes, de Cédric Klapisch, et La Guerre des mondes, de Steven Spielberg (sortie le 6 juillet), mais aussi sur la Fête du cinéma, les 26, 27 et 28 juin. Quatre-vingt mille entrées ­ l'équivalent d'un Stade de France ­ sont attendues pendant ces trois jours. Le programme de la manifestation ne devrait pas déroger à ce que fait Kinepolis quotidiennement : un panachage de grosses productions et de films... moins commerciaux. Le grand nombre de salles permet en effet de laisser une chance à des oeuvres plus intimes. Garden State, de Zach Braff, est resté trois semaines. Le Saraband d'Ingmar Bergman, tourné en vidéo haute définition, a eu le privilège d'être projeté en numérique... et de faire un joli bide. Une seule règle, néanmoins : tous les films sont projetés en VF. "Sinon les gens quittent la salle. J'en ai même vu sortir pendant Sin City car il est en noir et blanc", témoigne un salarié.

La VO n'est toutefois pas totalement bannie au Kinepolis. Une fois par mois, une séance thématique propose deux films d'auteur en version originale pour le prix d'une séance. Avec 40 spectateurs de moyenne, l'opération n'a aucune rentabilité. "Mais elle contribue à changer l'image du cinéma. Et Kinepolis peut se permettre de perdre 200 euros sur une soirée", indique l'initiateur du projet, Loïc, qui travaille au bar du multiplexe tout en poursuivant un DEA de filmologie à Lille-III. Aujourd'hui, le jeune homme ne cache pas sa fierté. Dans la salle no 20, est projeté Metropolis, de Fritz Lang : "Programmer ici un film allemand muet de 1927, ce n'est pas si mal, non ?"

La "révolution" de la projection numérique

Le groupe belge Kinepolis exploite vingt multiplexes en Europe, dont cinq en France, qui présentent la caractéristique de posséder, chacun, un projecteur numérique haute résolution répondant à une norme créée par la maison mère. Appelée à "révolutionner" l'exploitation cinématographique, la technologie numérique permet de projeter des films tournés en digital (comme les films d'animation Les Indestructibles, Pollux, Robots) ainsi que des programmes "alternatifs" : journal télévisé, concerts de rock, rencontres sportives ­ activité que développe beaucoup Kinepolis en Belgique. En plus de proposer une netteté et une fixité sans égales, le processus offre une image privée des défauts d'une pellicule classique (rayures, poussières, usure, désynchronisation...). Mais également dépourvue de ses charmes : "L'image est sans grain et trop froide à mon goût. On est plus proche du jeu vidéo que du cinéma", estime Frédéric, l'un des dix projectionnistes du Kinepolis de Lomme.
Un projecteur 35 mm "de secours" est installé à côté du projecteur numérique. "En cas de panne, nous serions désemparés", explique Frédéric. Qui se fait l'écho de l'inquiétude de sa profession : "Le digital va être le fossoyeur du métier de projectionniste."
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Message par Zouèze »

Tu fais bien de poster ça, ça me rappelle que je dois toujours aller dans cette antre du Malin (que de la VF, quelle horreur !!) pour voir SW en numérique (et en VF :peur:).
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BouBout
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Message par BouBout »

C'est un excellent cinéma. J'adore y aller.

Vu ma grande taille, j'y suis bien.
Le son est géant, les écrans fabuleux...
8)
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Message par Zouèze »

C'est amusant, il me semble qu'on avait fait allusion au problème des jambes pour les grands en allant à l'UGC la dernière fois. :wink:

Je vais finir par y aller donc je te dirais ce que j'en pense après.
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Message par Zorg »

'tain je sais pas, moi faites vous opérez ou prenez des hormones de nains... Est-ce que je me plains moi ? :roll:











































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Message par Zouèze »

Toi, on t'a rien demandé alors ta gueule !!

:mrgreen:
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