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Maurice Pialat est décédé
Maurice Pialat a laissé une dizaine de films qui ont marqué le cinéma français par une recherche de l'authenticité à l'oeuvre dans "Sous le soleil de Satan", "Van Gogh" ou "Nous ne vieillirons pas ensemble".
Salué par le producteur Daniel Toscan du Plantier comme une "des grandes pointures du cinéma" et l'héritier de Jean Renoir, Pialat était né 31 août 1925 dans le Puy de Dôme. D'abord attiré par la peinture, il fréquente l'école des arts décoratifs, puis les Beaux-Arts.
Il fera même l'acteur à l'occasion, pour vivre. On le verra par exemple dans "Que la bête meure" de Claude Chabrol en 1969.
Il se lance dans le cinéma en 1958 et son premier court-métrage, "L'amour existe" (1960), obtient le prix Louis Delluc et un autre prix à Venise. Maurice Pialat travaille ensuite pour la télévision avec un autre court-métrage, "Janine" (1961), sur un scénario de Claude Berri, puis "Maître Galip" (1962), et réalise un feuilleton remarqué, "La maison des bois" (1970/71).
En 1967, il tourne "L'enfance nue", son premier long métrage pour le cinéma. Il obtient la notoriété avec son deuxième film, "Nous ne vieillirons pas ensemble", en 1972, avec Jean Yanne et Marlène Jobert.
Il enchaîne avec "La gueule ouverte" (1974), "Passe ton bac d'abord" (1978/79). Puis viennent "Loulou" et ses blousons noirs (1980, avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert), "A Nos amours" (1983, avec Sandrine Bonnaire et lui-même dans le rôle du père). Un rôle qu'il a toujours tenu derrière la caméra, au grand dam de ses acteurs et surtout de ses actrices.
Suit "Police" avec Sophie Marceau en 1985 et "Sous le soleil de Satan" avec Gérard Depardieu et lui-même, toujours dans le rôle d'un père, spirituel cette fois. Inspiré du roman de Bernanos, le film remporte la Palme d'or à Cannes en 1987.
"Si vous ne m'aimez pas, je peux vous dire que je ne vous aime pas non plus", avait-il lancé alors qu'il était sifflé par une partie du public lors de la remise de la Palme. Son "Van Gogh" enfin (1991), qui le fait entrer définitivement dans le panthéon des grands réalisateurs, est un hommage à la peinture, sa première passion, avec un Jacques Dutronc, particulièrement inspiré, dans le rôle titre.. Il réalise enfin "Le garçu" en 1995.