Bon, n'ayons pas peur des mots, je suis ignare en matière de films de kung-fu. Ok, j'ai vu pas mal de Bruce Lee à la télé, j'ai vu un ou deux Jackie Chan dont un Drunken Master, mais à part ca, c'est le néant total. Jusqu'à ce soir, je ne connaissais la Shaw Brothers que de nom.
Mais j'ai réparé l'affront en allant voir cette Main de Fer à mon cinéma préféré (non, je déconne) : l'Orient-Express (qui pour le coup n'a jamais aussi bien porté son nom)
Verdict : greeeeuh CT booooon.
Je ne suis pas d'ordinaire un grand amateur de film de karate, kung-fu et autres chinoiseries bondissantes, mais c'était quand meme vachement sympa. D'une part parce que mine de rien on n'en voit pas si souvent que ca au cinéma, et d'autre part parce qu'il le foooooo.
Le film vaut quand meme pour sa valeur historique. Comme le disait dino, c'est le film qui fit découvrir le kung fu à l'occident, et c'est déjà un sacré exploit. Et puis voir sur un grand écran le logo de la Shaw autrement qu'en acknowledgement dans un film de Tarantino, ca en jette quand meme un max. Le logo, le "Shaw-scope", le jingle criard tout pourri et qui vous sature les tympans. Le folklore quoi.
Maintenant, sur le film en lui-même, y'a pas grand chose à redire, hormis le fait que y'ait quand meme qqes petites longueurs à mon goût. Mais c'est pas bien méchant. Ca crash-zoome à tout va, ca bastonne severe, y'a du rigolo, du moins rigolo, du limite tragique et du carrément troue-le-cul. Y'a aussi des samples de pains dans la gueule qu'on sent qu'ils ont été usés jusqu'à la corde, et que j'imagine volontiers avoir été utilisés de façon extensive dans tous les films de la Shaw.
Je ne remercierai jamais assez Wild Side pour la restauration du film et la copie flambant neuve à laquelle on avait droit, mais ca fait plaisir. Bon par contre, evidemment, coté son, c'est du vintage (normal me hurleront les intégristes dans le pavillon). C'est donc ultra saturé, criard, sec et claquant.
Sinon, une fois n'est pas coutume, le spectacle a presk été plus dans la salle que sur l'écran, avec :
- un burden qui a téléphoné en plein milieu du film. On n'a pas entendu la sonnerie, mais on a bien entendu la convesation. Ce qui est totalement surréaliste dans une salle de 200 places remplie par 30 péquins à tout casser.
- une voisine à 2 sieges a ma droite hyper émotive et qui de toute évidence 1 - a vécu le film avec une intensité que je suis incapable d'atteindre, et 2 - s'y connaissant encore moins que moi en matiere de films de kung fu
Le plus drole étant quand meme qu'elle souffrait visiblement au moins autant, si ce n'est plus, que les acteurs quand un mec se prenait un triple coup de boule par son adversaire ou qu'un bon coup de pied sauté en triple lootz se terminait la gueule dans le parquet. Elle était aussi visiblement ébahie par les bonds formidables qu'effectuaient les monsieurs dedans le film (non môssieur, les câbles, ca n'existe pas, les cables, c'est pour les tarlouzes, oui madame).
Mais le meilleur ca a été quand meme été quand.... Tiens, je vous raconte un peu le contexte, ca a son importance.
Imaginez, les gentils (tres lawful neuneu) sont harcelés en permanence par les méchants (evil fourbes au dernier degré). Quand fini par arriver ce qui devait arriver : un gentil fini par trahir ses potes et en vient à jouer les agents doubles pour le compte de son nouvel employeur.
C'est alors qu'apres qqes pérégrinations, le Traître en vient à s'opposer au fils du chef des méchants. En effet, pour se faciliter la vie lors du tournoi, celui ci propose de tendre un piege aux gentils. Le chef des méchants refuse bien evidemment car, meme si on est des méchants, on ne mange pas de ce pain là chez nous. Mais le Traître fait la forte tête et insiste lourdement pour faire valoir le bien fondé de sa proposition. Survient alors ce qui devait arriver : il en vient à se bastonner avec les sbires du chef, ainsi que, cerise sur le gâteau, avec son fils (du chef).
Apres s'être coleté contre deux japonais pas causants (l'un est 7e dan de karaté, l'autre 5e dan de judo), il en vient à affronter le fils du chef. Lors d'un moment de fourberie particulierement vicieuse, ce dernier crève les deux yeux au Traître au moyen d'une botte secrete et imparable (plénoasme) où l'index et le majeur d'une de ses deux mains forment un "V" qui extraient les deux globes de leurs orbites.
Le fils du méchant laisse alors choir nochalamment les deux yeux fraichement arrachés sur le parquet verni.
C'est alors, j'en reviens à ma voisine, qu'apres cette scene d'une insoutenable violence que cette derniere lâche un splendide "Wow, that's cruel" (en anglais dans le texte).
Fou rire garanti, croyez moi.
EVIDEMMENT QUE C'EST CRUEL ESPECE DE GOURDE, IL VIENT DE LUI CREVER LES YEUX !!!!
(je fais l'impasse sur la vengeance postérieure où le sus cité fils du méchant se fait lui aussi crever les yeux suite à une fourberie de trop).
Enfin voilà qui conclut une séance revival des plus sympathiques.
PS : ah j'ai failli oublier de parler de la scene vers la fin où le Traître aveuglé se fighte le chef des méchants dans une quasi obscurité (lui s'en fout vu qu'il est aveugle, mais le specatateur lui il s'en fout pas). La scene est gigantesque. Une gentille aide le Traître en lui indiquant où se trouve le méchant, mais la scene est absolument fantastique. On ne voit que de rares taches de lumiere de ci de là, mais la scene est parfaitemen lisible. Une merveille.