Coffee and cigarettes

[Colonel Kurtz]

5 euros sur Soon man

[dino VELVET]

Deuxième visionnage prévu pour tout à l'heure.

Ma critique ciné de l'époque ...

Cinq années après son monumental Ghost dog, samouraï eiga moderne et urbain, Jim Jarmusch est enfin (!) de retour sur le devant de la scène cinématographique. S’étant déjà confronté à l’exercice par deux fois (avec Mystery train et Night on earth), le réalisateur se frotte à nouveau au film à sketches avec Coffee and cigarettes, un métrage comprenant onze saynètes tournées sur une période de dix sept ans (entre 1986 et 2003) et présentées dans l’ordre chronologique.

Si tous les sketches sont en noir et blanc (ce qui renvoie souvent au motif des tables à damier) et qu’ils impliquent, sans exception, deux ou trois personnages tout au plus, les dénominateurs communs aux différentes histoires restent fondamentalement les cigarettes et le café, un mélange que célébrait déjà Jim Jarmusch dans Brooklyn boogie, une alliance qui n’est pas saine pour la santé (particulièrement lorsqu’elle fait office de petit déjeuner) comme le rappelleront, de façon récurrente, différents intervenants du film, souvent eux-mêmes accros au fameux cocktail.

A l’instar du Jean-Pierre Jeunet de Foutaises, Jarmusch possède une aisance rare pour appréhender tous ces petits riens proprement fabuleux, autant de fines tranches de vie proprement savoureuses. Il est peu dire que les sujets abordés dans Coffee and cigarettes sont variés (frère jumeau d’Elvis Presley, médecines alternatives, musique, fonctionnement de la bobine de Tesla, généalogie, …), chacun appelant un traitement particulier, humoristique, farfelu ou parfois un peu plus grave.

Parvenant subrepticement à entendre les bruits extérieurs au cadre et pouvant presque humer l’odeur de la caféine mêlée à celle du tabac, le spectateur a bien souvent l’impression d’être le client assis à une table voisine à celle de l’action et regardant négligemment autour de lui, comme à l’affût de ces petites choses, de ces discussions plus ou moins insignifiantes (n’en demeure que les dialogues du film sont excellents) qui font aussi toute la beauté de la vie, l’air de rien.

Si l’on se plaît à imaginer le décor hors champ, on s’amuse également à inventer un passé aux personnages campés par des acteurs (dont des « habitués » tels Steve Buscemi, Roberto Benigni, Tom Waits, Iggy Pop, Isaach De Bankolé, …) et / ou des musiciens jouant très souvent leurs propres rôles.

Pour ce qui est des meilleurs segments, on retiendra la confrontation Tom Waits / Iggy Pop, le tête-à-tête Alfred Molina / Steve Coogan et le trio formé par GZA, RZA et un Bill Murray dont le potentiel comique dépasse décidément l’entendement (sa capacité à susciter le rire possède assurément quelque chose qui tient de la magie).

Du café, des cigarettes … et surtout le talent d’un Jim Jarmusch qui assoit toujours un peu plus son statut de cinéaste culte.

[dino VELVET]

Revu avec plaisir.

Certains segments paraissent un peu longs mais reste bien sympas malgré tout.

[snake_7]

Tiens toujours pas vu celui la