Le 26 octobre 2006, Augustin Legrand et Pascal Oumaklouf, de simples citoyens, décident de vivre dans la rue, au plus proche des sans-abri afin de les fédérer et de les amener à exiger le respect de leurs droits fondamentaux. Véritable camp retranché, le Canal Saint-Martin fut pendant plusieurs mois le lieu d'une nouvelle résistance. Voici l'histoire de leur combat dont ce film est un prolongement, une arme et un outil.
Excellent documentaire
On découvre l’aventure des Enfants de Don Quichotte de l’intérieur, loin d’une certaine image véhiculée par les médias.
La démarche est directe, honnête, franche.
Les nombreux problèmes sont évoqués sans fard.
Les maladresses dans l’organisation du truc, la naïveté de certains propos, la fatigue, les difficultés à maîtriser la consommation d’alcool, les éclats de violence (on voit même Augustin Legrand frapper un clodo ingérable ! ), les dissensions entre les différentes associations, etc.
Rien n’est passé sous silence et ça fait plaisir.
Il y a ce côté immédiat, « urgent », qui correspond bien à la démarche.
Et puis les SDF ont la parole (sans doute les meilleurs passages du film). On perçoit la normalité des existences avant la vie dans la rue. Ça fait froid dans le dos
On se rend bien compte que ces personnes ne sont pas des gros feignants asociaux (d’ailleurs, ils sont 30 % à avoir un travail !). Juste des êtres humains qui ont accumulé les merdes et qui, probablement dépourvus de certains soutiens (famille, amis), ont un jour basculé.
Au niveau des membres de l’association Les enfants de Don Quichotte, j’avais un peu la crainte de voir une bande de bobos se découvrant soudainement une conscience citoyenne. Ce n’est jamais ça et c’est tant mieux.
Il y a trois termes archi galvaudés qui définissent pourtant bien ce doc’ : engagé, militant, citoyen
Chapeau les mecs !