Darkness

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Modérateur : dino VELVET

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dino VELVET
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Message par dino VELVET »

Ma critique de l'époque ...

Après le succès international de La secte sans nom (film révéré par votre serviteur), le réalisateur surdoué Jaume Balaguero fut approché par le producteur Julio Fernandez au nom de la Fantastic factory, firme espagnole ayant produit, entre autres, l’excellent Dagon de Stuart Gordon. Le marché, accepté par Balaguero, était simple : il lui serait accordé un budget assez confortable pour livrer un film fantastique à vocation internationale, exigence impliquant un tournage en anglais et un casting de renommée mondiale. Pour le reste (y compris le scénario), Balaguero avait quasiment carte blanche. Du pain béni pour le jeune réalisateur. C’est ainsi que sortît Darkness en 2003, un métrage qui, à l’image du sympathique Nuits de terreur (visible en salles la même année), prend pour base l’une des peurs ataviques du spectateur : celle de l’obscurité.

D’emblée, on peut remarquer de nombreuses similitudes entre Darkness et La secte sans nom, que ce soit au niveau formel (montage « parasité », apparitions des fantômes d’enfants rappelant celle des « sin nombre ») ou narratif : peur inspirée par les membres de sa propre famille, abominables rituels sectaires impliquant des enfants et existence d’un « mal dans sa forme supérieure, pur et vivant ». Bref, on dénombre plusieurs réminiscences de Los sin nombre dans Darkness, y compris un goût prononcé de Jaume Balaguero pour les finals coup de poing qui vous laissent hagard à l’issue de la projection.
S’il y a donc des points communs entre The nameless et Darkness, en revanche, le second film fonctionne beaucoup moins bien. En effet, Darkness s’avère particulièrement hermétique au début, faute à des visuels glacés (par ailleurs très beaux) et à des personnages froids, distants (seul Regina, le personnage incarné par Anna Paquin, inspire la sympathie). Si la première partie du métrage est un peu faiblarde, c’est aussi parce qu’elle multiplie les clichés. Ainsi, les maintes références à Shining (père en proie à des accès de colère dus à la maladie d’Huntington, jeune garçon sensible à certains phénomènes et vision de deux fillettes fantômes dans un couloir) agacent quelque peu même si elles ont pour but d’induire le spectateur en erreur.

Ceci étant dit, on peut se demander si la force de Darkness ne résiderait pas dans le fait que l’on se laisse prendre progressivement par le film sans vraiment s’en rendre compte. La réponse est oui mais un peu trop tard puisque seule la fin du film nous happe à proprement parler. Débutant dans la maison après que les ténèbres soient complètes, le final de Darkness, éprouvant pour les nerfs, s’impose comme un grand moment de trouille cinématographique. Il va sans dire qu’on en peut que déplorer que l’intégralité du métrage ne soit pas à la hauteur de sa troublante conclusion.

Au final, si Darkness est formellement plus beau que La secte sans nom (la réalisation de Jaume Balaguero et la divine photographie de Xavi Gimenez vous explosent la rétine), il est, malheureusement, sensiblement plus faible sur le plan narratif dans la mesure oû il accuse un sérieux problème de rythme. N’en demeure que Balaguero confirme un sens rare de la mise en scène, son second long métrage étant loin d’être mauvais.
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