Je vais vous dire un truc (voire meme plusieurs à vrai dire, mais je commence à m'égarer, et ca, y faut pas)...
Voir s'affich(i)er (oh la belle faute de frappe transformée en jeu de mot) le logo de Walt Disney Pictrues suivie de celui de Bruckheimer Prod m'a instantanément glacé la moëlle des os. Un peu comme si on nous lancait un sinistre avertissement : "Attention, pauvre mortel, tu viens de donner 12 pintes de ton sang qui permettront l'arrivée de l'Antéchrist sur Terre. Mouhahahahahahaha - rire demoniaque inside.".... De toute façon , c'est ca ou l'accomplissement de la prophétie qui annonce le Retour de Nyarlathotep, alors hein... Ca donne un caractère inéluctable et très "fin du monde dans les 40 minutes chrono" à la séance à laquelle vous allez assister, c'est assez sympa.
D'un autre coté, ce genre de "publicité" a le don de vous avertir sur la nature du spectacle qui va vous être proposé, et qui tient en trois mots, LE Triptyque démoniaque qui fait bander le moindre investisseur dans l'enteurtainement nord-américain: DI-VER-TIS-SE-MENT FA-MI-LIAL AME-RI-CAIN (aux herbes aux vertues reposantes et laxatives reconnues). Vous voilà prévenus, tant pis pour vous. Vae victis comme disait Jules.
Divertissement : c'est fait pour le fun. Faut pas chercher une vocation historique dans tout ce bordel, y'en a aucune. Oui, on mélange tout et n'importe quoi, mais très honnêtement on n'est pas dans un documentaire écrit par un vieux barbu échappé du Collège de France ou des tréfonds de je ne sais quel tas de caillou poussiéreux, faudrait voir à pas mélanger les problèmes. Et de ce coté, là, c'est au moins aussi crédible qu'Indiana Jones.
Familial : ben oui, c'est fait pour que tout le monde puisse voir le film sans faire des cauchemards. C'est fait pour vendre des jouets à l'effigie des Templiers avec un logo Disney dessus, et alors ? On a bien le droit de rêver de temps en temps aussi hein, de se dire que ca aurait été cool si on avait eu les memes quand on était gosses. Après tout, on a bien eu les Goonies, et je vois pas ce que ce National Treasure a bien de pire.
Americain : si vous avez toujours été un bille en histoire, ce film est l'occasion d'en apprendre un peu sur l'histoire et la fondation de l'état américain (qui n'a toujours pas subit la moindre Révolution d'ampleur depuis son instauration, ce qui, on ne m'empechera pas de le penser, est extrêmement malsain pour toute démocratie un tant soit peu honnete et qui n'hésite pas à se renifler le dessous des bras pour voir si elle sent pas trop mauvais), et de ressortir deux ou trois anecdotes amusantes lors d'un dîner en ville. D'un autre coté, si vous avez la nationalité américaine, il est toujours bon en ces temps troublés de titiller la fibre patriotique avec un discours simple mais efficace, car n'importe quel pédagogue vous le dira qu'il est beaucoup plus facile d'apprendre en s'amusant qu'en tirant la tronche (bon ok, il est aussi beaucoup plus facile de manipuler les masses si elles s'endorment et se laissent mener par le bout du nez, mais c'est un autre débat).
Très honnêtement, j'ai pas trouvé l'ensemble si pourri que ca. Ok, on a des gens comme Jon Voigt, Max Von Sydow et Harvey Keteil qui sont venus payer leurs impots, mais bon, je leur pardonne. Je me livre moi-même à des activités contre nature en échange d'une rémunération stable, alors je ne vais certainement pas leur jeter la pierre. Nicolas Cage, un habitué de la maison Bruckheimer (The Rock, Con Air, Gone in 60 seconds) vient prêter ses larges épaules d'acteur, certes parmi les plus doués de sa génération, mais jouissant d'une popularité hors normes au pays de l'oncle Sam et prêtant sa tronche de gendre idéal au personnage principal. Diane Kruger décore toujours aussi bien le décor depuis Troie, et Sean Bean commence à s'empâter, mais si le rythme laisse parfois un peu à désirer (ca tire en longueur sur la fin), ca a au moins le mérite d'etre filmé de façon simple et efficace, en exploitant la multitudes de lieux historiques américains au mieux, tout en restant parfaite lisible en termes d'action. Et pour une fois qu'on nous épargne d'une bonne grosse platrée d'images de synthèse dans les scènes d'action, je ne vais pas commencer à faire la fine bouche.
Alors oui, la morale pèse deux tonnes, les gentils gagnent à la fin, les méchants perdent, le héros emballe la bonnasse de service (non non, y'a pas beson des balises spoilers, vous n'êtes pas naïfs à ce point), etc etc, mais si vous avez 12 ans, que votre album préféré de Tinin c'est le Trésor de Rackham le Rouge, ou même que vous avez lu le Club des Cinq quand vous étiez môme, faut vraiment être de mauvaise foi pour ne pas se laisser arracher un sourire de temps en temps. Sauf si votre niche écologique cinématographique c'est le film d'auteur sur les marginaux en milieu urbain et soumis à un asservissement moral et physique de part une forte dépendance à une substance psychotrope contrôlée. Ok, là, dans ce cas, on peut négocier... Sinon, y'a quand meme deux/trois répliques qui font sourire et l'ensemble à défaut de renouveler le genre de films d'aventure à base archéo-historique se tient quand meme correctement.
Comme toujours, vous avez le choix entre le verre à moitié plein et le verre à moitié vide. Pour moi, ca sera verre à moitié plein, siouplé.
PS : plus sérieusement, aussi crédible fut-il, ce film aura au moins le mérite de faire passer les francs-maçons pour autre chose qu'une bande d'illuminés (comment ? un jeu de mot ? oui, peut-etre bien en effet) mais plutot comme d'un groupe d'humanistes zélés. Et pour une fois qu'une production ricaine bon teint ne nous casse pas les burnes avec Jésus et la Bible, on ne va pas s'en plaindre. Je ne vais pas m'en plaindre. Je m'en féliciterais plutot à vrai dire.
PPS : si certains ne savent toujours pas quoi m'offrir pour Noël, je prendrais une Diane Kruger 100% originale, merci.