Fulci again....
En octobre j'avais pu découvrir dans le
Cinéma de quartier le méconnu et pourtant somptueux
Liens d'amour et de sang ,et le mois dernier je me suis maté
L'enfer des zombies et
La malédiction du pharaon que j'avais enregistré sur Fx .
Liens d'amour et de sang ,1969:
pas un film d'horreur et pourtant l'histoire peut être la plus terrifiante contée par Fulci : le destin d'une famille de nobe italiens au 17ème siècle écrasé par un père sadique et incestueux (George Wilson,père de Lambert,formidable)et dévorée par un pouvoir arbitraire et inhumain proche de l'Inquisition .
On est transi par la virulence du propos (anti-flic,anti-justice,anti-politique),par la force des passions et le fatalisme tragique que Fulci crée en troublant l'orde chronolgique et en faisant en sorte que chaque scène vienne répondre intuitivement à la précédente .
Une construction infernale ,brillante d'intelligence .
On y retrouve par ailleurs l'icone du western transalpin Tomas Milian en amant meurtirer ,ce qui est déjà tout un programme .
On se délecte à nouveau de la variété hallucinante de son jeu .
Fulci confirme dans ce film son talent inégalé pour supllicier ces personnages (ces cris,mon dieu ses cris)et impose surtout une oeuvre historique flamboyante et cruelle .
Son chef d'oeuvre peut-être,un très grand film .
L'enfer des zombies (Zombi 2,1980):
un film jouissif!
On plonge au coeur des caraibes à la recherche de savants fous et d'un mal mystèrieux ...
Ambiance tropicale et poisseuse,efficacité et oeils crevés garantis .
Et puis c'est follement esthétique ,parfois même poétique ,genre abstraction monstrueuse : le voilier fantome approchant NY,le zombi se battant avec un requin,les cadvres des conquistadors revenant d'outre tombe ,la prophétique vision finale ...
L'un des meilleur Fulci ,sanglant ,maitrisé et captivant .
La malédiction des pharaons (manhattan baby,1982):
quelques scènes réussies,un taxidermiste attaqué par ses "proies",un cadavre jaillissant d'un mur éventré,quelques fulgurances mystiques ...et pas grand chose de cohérent dans l'entre-jeu.
On a l'impression (récurrente chez Fulci)de regarder un film qui aurait été massacré à coup de cuts sauvages par des producteurs ,ou tout simplement narré avec une bonne dose de je m'enfoutisme : exemple,deux personnages rentrent dans une pièce et restent au pied de l'escalier,fondu en noir autre situation de quelques minutes,et on revient sur ces personnages qui entrent à nouveau dans la pièce et cette fois-ci empruntent l'escalier ...
Une oeuvre invertébrée donc,parfois consternante ,parfois fascinante ...
ça se laisse voir quand même .
) et je ne suis guère fan de ces deux films (tout en leur reconnaissant d'indéniables qualités hein ...).
