Source :
Le parisien (éd. 16/05/2004)
CINEMA. Shrek parle comme Chabat !
En marge des heurts entre policiers et intermittents, le Festival de Cannes a ri hier avec le deuxième volet des aventures de « Shrek ». Nul doute que le public français rira aussi à partir du 23 juin : Alain Chabat prêtera alors sa voix à l'ogre vert.
TROIS ANS APRES la présentation en compétition officielle de « Shrek », l'ogre vert a fait un retour gagnant, hier à Cannes, en provoquant le premier grand éclat de rire du festival. Sur un scénario toujours aussi inventif, fignolé à la ponceuse et enrichi d'un nouveau personnage clé, le chat Potté, irrésistible concurrent de l'âne Donkey, ce film d'animation, qui sortira en France le 23 juin, compte au générique des voix françaises celle d'Alain Chabat qui récidive dans le rôle de l'ogre. Deux mois après la décevante sortie de « RRRrrrr ! ! ! », l'acteur et cinéaste a répondu à nos questions.
Comment vous êtes-vous retrouvé dans « Shrek » ? Alain Chabat. Très simplement. J'étais en train de préparer « Astérix », je crois. Je n'avais pas beaucoup de temps. On m'a envoyé une cassette de vingt minutes. J'ai trouvé ça vachement bien et j'ai dit oui. Quel genre d'exercice cela représente-t-il ? Pour moi, c'est une expérience d'acteur supplémentaire. Un vrai boulot de jeu. Il faut avoir le texte bien en tête pour en maîtriser les moindres intentions. Combien de temps a-t-il fallu pour doubler « Shrek » ? Ce n'est pas très long, entre quatre et cinq jours. Vous l'aimez, votre ogre ? Beaucoup. Le personnage est très humain. Je me reconnais bien dedans. Et je suis bluffé par ce que ça représente de travail et d'énergie. Les personnages, les fondations, la structure, les enjeux, tout ça est incroyablement bien fichu. C'est un scénario qui se lit à plusieurs niveaux. Les mômes sont super-clients. Vous avez visité les studios Dreamworks. Vos impressions ? J'y suis allé deux fois. Ils m'ont montré des dessins originaux. Ils s'éclatent. Ce sont des énormes bosseurs mais on sent qu'ils rigolent tout le temps. Il y a beaucoup de Français qui travaillent chez eux. Avec le recul, comment avez-vous vécu l'aventure de « RRRrrrr ! ! ! » ? C'était instructif. C'est-à-dire ? Instructif à plusieurs niveaux... Et en même temps, dans ma tête, ça ne modifie pas grand-chose pour la suite. Est-ce qu'il ne manquait pas un peu de travail ? Je ne sais pas. Ce film, je l'assume entièrement, avec ses qualités et ses défauts... S'est-il vendu à l'étranger ? Oui, bien. On a même vendu le remake à la Warner. Quand vous arrivez avec un projet, êtes-vous une valeur sûre ? Oui. Encore plus si j'arrive avec une comédie. Mais je ne me pose pas ce genre de questions. « RRRrrrr ! ! ! » n'est-elle pas une expérience fragilisante ? Non. Vous savez, on ne peut pas gagner à tous les coups. Vous retravaillerez avec les Robins des Bois ? Je pense, oui. J'aime bien ce qu'ils font. Quelle a été votre première expérience cannoise ? C'était en 1982, je crois. Je couvrais le festival pour RMC. J'en garde un excellent souvenir. J'adorerais venir ici les mains dans les poches. Je verrais plein de films. Je vais aller voir celui d'Agnès Jaoui (NDLR : « Comme une image », premier des trois films français en compétition, présenté aujourd'hui), celui de Michael Moore, et si j'ai le temps, je pousserai une porte au hasard au marché du film.
Monter les marches, ça représente quoi pour vous ? On les a montées des milliers de fois lorsqu'on a tourné « la Cité de la peur ». Du coup, quand je les monte, j'ai toujours l'impression de retourner une scène du film !
CANNES, JEUDI. Fan de l'ogre Shrek dont il double la voix, Alain Chabat juge « le personnage très humain. Je me reconnais bien dedans. » (PHOTOPQR/« NICE MATIN »/P. BAR.)