ça aurait été autrement plus distrayant ...
car o le vilain film que voilà .
Après
Revolver me voilà à nouveau seul contre tous ,car en me baladant ici sur le forum ou en feuillettant les critiques presse Allo ciné j'ai les cheveux qui se dressent et des relents ocres au fond de la gorge : voilà un film qui récolte tous les suffrages ou presque ,au bas mot 70% de 4 étoiles délivrées par les fines gueules de la haute société cinéphile :
- un film qui dissimule derrière un titre prétentieux une réflexion d'une banalité blafarde sur l'implosion de la cellule familliale par la violence ...: hum maman ronge ses pulsions en s'habillant en lycéenne,fiston éclate la gueule d'un loubard à la récré ,papa cache un bien sombre passé ....bouhouhouhouuuuu
- faisant ainsi un portrait de famille de pub pour céréales (les monstres dans le placard ) qui n'arrive jamais à gagner subtilité et crédibilité (je sais qu'il voulait travailler sur le contraste et rendre encore plus forte l'incursion du mal mais fallait-il pour ça touché à la niaiserie d'une pub Kinder,l'équivalent d'un verre de lait) assénant à chaque tournant dramatique (
)des scènes empesées, mal jouées,bavardes,grossières, téléphonées et interminables "tu n'es pas mon père " "mais si fils""mon père ne tue pas les gens " tintintintin...,qui tuent toute espèce d'émotion dans un ennui et un conformisme gras-double ...
On sait ce que va arriver ,toujours,alors ça devient long,très long ....
- une dramatique catastrophique donc ,et au niveau de l'action c'est pire ,aucun rythme,aucun suspense ,aucun effroi ,et lorsque Viggo se prend pour Jet LI on touche au ridicule (y a quand même un passage oû l'hidalgo fait un moonwalk pour éviter des balles !!!!)
-Cronenberg ne traite donc jamais le sujet qu'il aborde se contentant d'effleurer la violence qui sommeille dans chaque société(chaque famille,chaque homme,les poupées gigognes) avec autant de hargne qu'un lombric ,mais perd aussi toute espèce d'allure dans ce qu'il filme ,c'est plat,insipide ,pas de style , pas d'ambiance juste quelques tentatives de scènes de fesses ardentes (la bestialité de l'homme)qui virent au truculent ,voir au grotesque et des passages gore/choc pour essayer d'épicer le dossier...comme les soubresauts d'un mec depuis bien longtemps en mort cérébral...
- fade comme Viggo Mortensen qui assure ,avec ses cheveux coupés à la bougie ,bien mal la transition entre homme tranquille (falot)et monstre sanguinaire (Jet Li hard core cession); la VF a peut être participé,mais je l'ai trouvé franchement desésperant d'inexpressivité...
Honnetement je préferai beaucoup plus Cronenberg quand il transformait les résidents d'un immeuble en obsédés sexuels cannibales,quand il filmait des trisomiques-tueurs d'hommes ,faisait péter des cerveaux comme des pastèques et parlait de la pénétration de la chair par la machine.
C'était brut,sinistre,mais très méchant et chargé d'énergie positive pour le récepteur cérébro-spinal .
Il lui arrivait aussi de traiter des zones d'ombres de l'ame humaine et c'était autrement plus audacieux et passionnant que cette tentative là ,grand public et vulgaire.
Qu'est ce qu'on peut sauver dans ce truc insipide ? , Ed Harris sans doute ,William Hurt peut être, la chatte de Maria Bello ouais (non elle est assez convaincante) et puis l'intro dans le motel qui a l'incongruité paisible d'un Lynch ou d'un Jarmush .
Sinon c'est un vrai grand moment de rien .
Ah j'oubliais la musique d'Howard Shore ,remix pantouflard de l'hymne américain et du score de Dawson ,trop belle la vie...