Wendigo - Roger Darbonne - 1978
Posté : 16.02.2007 - 02:15
une des futures etranges seances
copier coller de l'ami KOBAL de nanarland (attention ! risques de spoilers) :
Ce qui est gênant avec les jaquettes horribles, c'est qu'elles exercent un pouvoir d'attraction tellement puissant qu'il est bien souvent impossible de résister à l'achat compulsif. Et bien souvent, ce chant des sirènes ne sert qu'à masquer non pas des monstres anthropophages qui sentent la marée basse, mais bien pire : un navet indigeste, impossible à refourguer à qui que ce soit.
Heureusement, il arrive de temps à autres que l'horreur graphique révèle une pépite en son sein, joyau rare ou terra incognita inexplorée, qui fait tout le piment des chasses de nanardeurs et qui empèche tout suivi de la bonne résolution bien connue des toxicos de tout poil : demain, j'arrête.
Les responsables assument fièrement leur rejeton
Ainsi, derrière le dessin atroce de ce crâne édenté à l'orbite scintillante et à l'os frontal fracturé par un suicidaire qui a décidé d'en finir avec les lois de la perspective, se cache un nanar d'un genre très particulier : l'Amateurisme Mollasson Hypnotique, cette véritable porte vers la 4ème dimension, bien connu de tous ceux qui ont osé la pénétrer en visionnant des monuments tels que Devil Story ou Les Eaux Sauvages (une comparaison loin d'être anodine ; et oui, je fais des effets d'annonce dès le début de cette chronique). Je tiens donc à remercier avec ferveur l'éditeur US Video qui a eu le courage de laisser son gamin de 6 ans dessiner les jaquettes des films qu'il distribue. Sans ce genre de personne, c'est tout un pan de Nanarland qui n'existerait pas.
Que raconte donc Wendigo ? Et bien comme ses confrères du genre, pas grand chose, et c'est tout ce qui fait sa force. L'histoire se résume à peu près à la suivante : une équipée de touristes part dans le grand Nord américano-canadien pour chasser l'élan. Mais bien vite des phénomènes étranges se produisent. Une seule explication : Wendigo. C'est quoi donc Wendigo ? Et bien culturellement parlant, Wendi est une crétaure issue du folklore indien Anishinaabe dont la description est variable : entre géant de glace, cannibale et coyote-garou, les coeurs balancent. Mais le (les ?) auteurs du présent film ont préféré trancher dans le vif : ici, Wendigo, c'est du vent. Voilà, ça fera ça de moins dans le budget effets spéciaux.
Une scène courante : 2 persos sur un canoé discutent
Nous assistons donc aux allers et venus de notre petite troupe, constituée de Franck, riche chasseur occasionnel bavard à ses heures perdues, de Eric, photographe réputé et imbu qui cherche le big scoop, de Connie, nymphomane plus qu'en chaleur, de Mike, pilote d'hélicoptère et véritable aigle du Vietnam à l'arithmétique impénétrable, le tout accompagné par le duo De Faggot, trappeur Canadien bourru et poilu et Billy, aide de camp indien maltraité.
Et très vite, force est de constater qu'il ne se passe RIEN. Dès la première scène, le remplissage s'annonce en force avec une capacité d'étirement sans fin de la situation la plus banale grâce à des dialogues interminables complétement ineptes et dont on perd le sens dès les premières secondes. Bien sûr, je vous rappelle qu'on est censé frissonner de terreur devant ce qui se veut un film d'horreur.
Vous voyez là-bas ? C'est la fin du film... le but est de s'en tenir éloignés aussi longtemps que possible
M'sieur Franck, vous couvrez nos arrières ; la laissez pas approcher.
ELLE ARRIVE !! FUYEZ, FOUS !!!
Que ce soit autour du feu de camp ou lors d'une molle chevauchée, que ce soit dans l'hélicoptère ou en canoë sur la rivière, vous pouvez être sûr que vous entendrez causer de tout et n'importe quoi, sans cohérence aucune et sans jamais trop savoir de quoi les protagonistes parlent réellement, subissant les assauts implacables de la fomre sur le fond jusqu'à que le cerveau vous dégouline par les oreilles et que vous restiez scotchés à votre poste jusqu'à la fin des temps. Mais ce n'est pas là la seule technique du film pour durer le temps réglementaires : soyez assurés que si deux personnages doivent avancer dans la plaine glacée, vous allez les voir en temps réel attacher leur cheveaux, préparer leurs affaires, puis marcher pendant plusieurs minutes sans mot dire, entourés d'envahissants bruitages simplistes.
L'amour de l'artisanat des FX
Bien sûr, on comprend la trame globale du film : il y a une île où il ne faut pas aller. Et la plupart des personnages d'arriver par les raisonnements les plus alambiqués imaginables à la conclusion qu'il faut à tout prix aller sur l'île. Et Wendigo, il apprécie pas qu'on vienne l'emmerder en chantant koombaya au coin du feu.
Surgissent donc les phénomènes bizarres... Du vent.... Des marshmallows trop chauds (véridique !!)... Billy qui disparait... Et de temps à autres, un effet des plus cheaps de surimpression sur la pellicule de.... de quoi exactement ? Difficile à dire, tant la misère budgétaire affecte même la qualité de la pelloche. C'est d'ailleurs le principale souci de Wendigo : les scènes de nuit sont tout bonnement illisibles. On ne voit rien, si ce n'est quelque objets hyper-exposés (et donc d'un blanc lumineux nucléaire) pour les rares choses éclairés. Le contraste de ce film est une expérience à part entière.
Une direction artistique au-dessus de tout reproche
L'île maudite, avec sa sympathique plage
Le vide intersidéral de l'action permet donc de se concentrer sur les personnages. Et surtout sur le duo De Faggots-Billy, tout simplement génial. Si le pauvre Billy ne dit pas grand chose (à part les traditionnelles mises en garde et autres aphorismes indiens), il se fait sans cesse rabrouer par le gros bucheron barbu et égotonique qui lui sert de boss, se faisant traiter lors d'accès paroxystiques de "fou", toutes les 15 secondes, avec toutefois quelques variantes du genre "taré d'indien", "merdeux", "vieille fille" ou "t'es fou d'la tête Billy". On en viendrait à compter le nombre de fois où ce terme est utilisé. De Faggots a en plus le chic pour employer de bonnes vieilles expressions vulgos (il s'obstine à appeler Connie, Cunni), à parler de lui à la 3ème personne, à conter au coin du feu des récits à la cohésion fragile et à cultiver un comportement des plus irrespectueux envers son environnement (il balance ses cannettes de bières partout sous prétexte que quand la Nature donne quelque chose, il faut rendre quelque chose d'autre).
Billy, le porteur indigène de canettes de bière
Connie n'est présente que pour montrer ses seins lors de transitions d'une finesse inouie (comprendre qu'à tout moment, on peut avoir un plan totalement injustifié sur sa poitrine) et pour rappeler à tous ses hommes qu'elle est open. Elle illustre de plus très bien la capacité des personnages à faire l'exact inverse de ce qu'ils annoncent : si jamais elle dit vouloir aller se laver les cheveux, soyez sûr qu'elle va prendre un bain en faisant particulièrement attention à ne pas se mouiller un cheveu.
"Oh, je crois que j'ai trop mangé"
Pour tous les Nikita du monde, le seul plan raie des fesses du film
Si Franck est réellement là pour chasser l'élan (et discuter de blabla social avec Billy lors d'une énième scène de dilution scénaristique), Eric quant à lui est motivé par des raisons plus troubles : la découverte d'un vieux cimetierre indien (ah, enfin, un élément fantastique un tant soit peut tangible !).
De nombreux autres éléments finissent de propulser ce nanar dans la stratosphère des films dont l'existence (et la commercialisation) surprend chaque jour, comme l'emploi sans fin du même thème musical guilleret, en parfaite inadéquations avec les scènes angoissantes, monté comme pas possible avec arrêt brutal, reprise de 5 secondes, saute de son, etc... On a même l'impression à certains moments d'entendre des bruits de voitures qui passent juste à côté (normal dans le Grand Nord sauvage). Quant aux amateurs de mannequins en mousse, il seront heureux d'apprendre que la prod a pensé à eux :
Je ne reviendrai pas sur les doubleurs qui s'en donnent à coeur joie dans les dialogues à base d'allégories fumeuses (enjoy les multiples extraits tout au long de cette chro) et dont les voix rappelleront aux habitués un célèbre extrait du site, dit du Karma. En effet, on retrouve là la même équipe que dans les Eaux Sauvages. Rien de bien choquant me dites-vous ?....
Et bien que penser de cela : Wendigo n'est pas crédité sur imdb, de même que son réalisateur ou qu'aucun de ses acteurs... sauf Ron Berger, dont l'unique film selon ce site, est : Les Eaux Sauvages. Encore plus surprenant est le fait que Connie lise un bouquin intitulé... Savage Water. Ca donne le vertige, non ? Bien plus qu'une simple ressemblance, Wendigo semble donc partager avec Les eaux Sauvages un véritable lien de parenté. Confirmation définitive en est la présence au casting de Paul W Kener, le réalisateur du fameux nanar. Malheureusement, au lieu d'apporter des réponses, ceci ne fait qu'apporter de nouvelles questions. Pourquoi ? Comment ? Et surtout, à quand la 500ème chronique sur le site ? En tout cas, la distribution des 2 VHS est marquée elle aussi du sceau de l'infamie canadienne : Reel Movie International Production. Un nom à traquer.
Un placement produit comme on en voit rarement (See the thrilling movie too)
Pour conclure sur Wendigo, je préfère tout de même prévenir les éventuels spectateurs : ce nanar n'est pas à mettre entre toutes les mains. De par sa mollesse absolue, sa mauvaise qualité d'image, son rythme poussif, nombreux sont ceux qui pourraient le qualifier de navet soporifique. De plus, tout hypnotique qu'il soit, jamais il n'atteint les références que sont Devil Story ou bien l'extrait du Karma des Eaux Sauvages. Mais ces quelques défauts ne me feront pas démordre de ma très grande sympathie pour ce métrage halluciné qui continue de me faire ricaner, rien que d'y penser.
Bref, si vous vous sentez capables d'assumer un film dont la fin post-générique s'étale sur 5 bonnes minutes de remplissage désolament vide de tout sens, alors Wendigo est fait pour vous.
Bonus pour ceux qui sont allé jusqu'au bout : ce qui s'approche le plus d'une image du fameux Wendigo. Que ceux qui ont une idée de ce que c'est censé être m'écrivent.
Et pour les membres du Fan-Club de De Faggots (dont je suis le fondateur) :
De Faggot sous sa tente-chiotte est dérangé par le téléphone
WENDIGO
Réalisateur : Rodger Narbonne (Paul Kener ?)
Ane : 1978
Pays : Etats-Unis, Canada ?
Genre : Les Vents Sauvages
Catégorie : Horreur
Durée : 1H28
Acteurs : Ron Berger, Cameron Garnick, Victor Lawrence, Robert Steffen, Van Washburn Jr, Carole Cocherelle
Cote de rareté : 6/Introuvable
Tout comme Les Eaux Sauvages, Wendigo a bénéficié d'une distribution confidentielle par l'éditeur US Video. Si le vent noir est avec vous, vous la croiserez peut-être au détour d'un vieux cimetierre indien... Essayez toutefois les traditionnelles brocantes de chez nous en priorité, c'est moins dangereux.
Note : 3.75/5
Merci à ROTOR pour le rip de ma VHS, sans quoi aucune caps, video ni aucun extrait mp3 n'auraient pu égayer le texte.
copier coller de l'ami KOBAL de nanarland (attention ! risques de spoilers) :
Ce qui est gênant avec les jaquettes horribles, c'est qu'elles exercent un pouvoir d'attraction tellement puissant qu'il est bien souvent impossible de résister à l'achat compulsif. Et bien souvent, ce chant des sirènes ne sert qu'à masquer non pas des monstres anthropophages qui sentent la marée basse, mais bien pire : un navet indigeste, impossible à refourguer à qui que ce soit.
Heureusement, il arrive de temps à autres que l'horreur graphique révèle une pépite en son sein, joyau rare ou terra incognita inexplorée, qui fait tout le piment des chasses de nanardeurs et qui empèche tout suivi de la bonne résolution bien connue des toxicos de tout poil : demain, j'arrête.
Les responsables assument fièrement leur rejeton
Ainsi, derrière le dessin atroce de ce crâne édenté à l'orbite scintillante et à l'os frontal fracturé par un suicidaire qui a décidé d'en finir avec les lois de la perspective, se cache un nanar d'un genre très particulier : l'Amateurisme Mollasson Hypnotique, cette véritable porte vers la 4ème dimension, bien connu de tous ceux qui ont osé la pénétrer en visionnant des monuments tels que Devil Story ou Les Eaux Sauvages (une comparaison loin d'être anodine ; et oui, je fais des effets d'annonce dès le début de cette chronique). Je tiens donc à remercier avec ferveur l'éditeur US Video qui a eu le courage de laisser son gamin de 6 ans dessiner les jaquettes des films qu'il distribue. Sans ce genre de personne, c'est tout un pan de Nanarland qui n'existerait pas.
Que raconte donc Wendigo ? Et bien comme ses confrères du genre, pas grand chose, et c'est tout ce qui fait sa force. L'histoire se résume à peu près à la suivante : une équipée de touristes part dans le grand Nord américano-canadien pour chasser l'élan. Mais bien vite des phénomènes étranges se produisent. Une seule explication : Wendigo. C'est quoi donc Wendigo ? Et bien culturellement parlant, Wendi est une crétaure issue du folklore indien Anishinaabe dont la description est variable : entre géant de glace, cannibale et coyote-garou, les coeurs balancent. Mais le (les ?) auteurs du présent film ont préféré trancher dans le vif : ici, Wendigo, c'est du vent. Voilà, ça fera ça de moins dans le budget effets spéciaux.
Une scène courante : 2 persos sur un canoé discutent
Nous assistons donc aux allers et venus de notre petite troupe, constituée de Franck, riche chasseur occasionnel bavard à ses heures perdues, de Eric, photographe réputé et imbu qui cherche le big scoop, de Connie, nymphomane plus qu'en chaleur, de Mike, pilote d'hélicoptère et véritable aigle du Vietnam à l'arithmétique impénétrable, le tout accompagné par le duo De Faggot, trappeur Canadien bourru et poilu et Billy, aide de camp indien maltraité.
Et très vite, force est de constater qu'il ne se passe RIEN. Dès la première scène, le remplissage s'annonce en force avec une capacité d'étirement sans fin de la situation la plus banale grâce à des dialogues interminables complétement ineptes et dont on perd le sens dès les premières secondes. Bien sûr, je vous rappelle qu'on est censé frissonner de terreur devant ce qui se veut un film d'horreur.
Vous voyez là-bas ? C'est la fin du film... le but est de s'en tenir éloignés aussi longtemps que possible
M'sieur Franck, vous couvrez nos arrières ; la laissez pas approcher.
ELLE ARRIVE !! FUYEZ, FOUS !!!
Que ce soit autour du feu de camp ou lors d'une molle chevauchée, que ce soit dans l'hélicoptère ou en canoë sur la rivière, vous pouvez être sûr que vous entendrez causer de tout et n'importe quoi, sans cohérence aucune et sans jamais trop savoir de quoi les protagonistes parlent réellement, subissant les assauts implacables de la fomre sur le fond jusqu'à que le cerveau vous dégouline par les oreilles et que vous restiez scotchés à votre poste jusqu'à la fin des temps. Mais ce n'est pas là la seule technique du film pour durer le temps réglementaires : soyez assurés que si deux personnages doivent avancer dans la plaine glacée, vous allez les voir en temps réel attacher leur cheveaux, préparer leurs affaires, puis marcher pendant plusieurs minutes sans mot dire, entourés d'envahissants bruitages simplistes.
L'amour de l'artisanat des FX
Bien sûr, on comprend la trame globale du film : il y a une île où il ne faut pas aller. Et la plupart des personnages d'arriver par les raisonnements les plus alambiqués imaginables à la conclusion qu'il faut à tout prix aller sur l'île. Et Wendigo, il apprécie pas qu'on vienne l'emmerder en chantant koombaya au coin du feu.
Surgissent donc les phénomènes bizarres... Du vent.... Des marshmallows trop chauds (véridique !!)... Billy qui disparait... Et de temps à autres, un effet des plus cheaps de surimpression sur la pellicule de.... de quoi exactement ? Difficile à dire, tant la misère budgétaire affecte même la qualité de la pelloche. C'est d'ailleurs le principale souci de Wendigo : les scènes de nuit sont tout bonnement illisibles. On ne voit rien, si ce n'est quelque objets hyper-exposés (et donc d'un blanc lumineux nucléaire) pour les rares choses éclairés. Le contraste de ce film est une expérience à part entière.
Une direction artistique au-dessus de tout reproche
L'île maudite, avec sa sympathique plage
Le vide intersidéral de l'action permet donc de se concentrer sur les personnages. Et surtout sur le duo De Faggots-Billy, tout simplement génial. Si le pauvre Billy ne dit pas grand chose (à part les traditionnelles mises en garde et autres aphorismes indiens), il se fait sans cesse rabrouer par le gros bucheron barbu et égotonique qui lui sert de boss, se faisant traiter lors d'accès paroxystiques de "fou", toutes les 15 secondes, avec toutefois quelques variantes du genre "taré d'indien", "merdeux", "vieille fille" ou "t'es fou d'la tête Billy". On en viendrait à compter le nombre de fois où ce terme est utilisé. De Faggots a en plus le chic pour employer de bonnes vieilles expressions vulgos (il s'obstine à appeler Connie, Cunni), à parler de lui à la 3ème personne, à conter au coin du feu des récits à la cohésion fragile et à cultiver un comportement des plus irrespectueux envers son environnement (il balance ses cannettes de bières partout sous prétexte que quand la Nature donne quelque chose, il faut rendre quelque chose d'autre).
Billy, le porteur indigène de canettes de bière
Connie n'est présente que pour montrer ses seins lors de transitions d'une finesse inouie (comprendre qu'à tout moment, on peut avoir un plan totalement injustifié sur sa poitrine) et pour rappeler à tous ses hommes qu'elle est open. Elle illustre de plus très bien la capacité des personnages à faire l'exact inverse de ce qu'ils annoncent : si jamais elle dit vouloir aller se laver les cheveux, soyez sûr qu'elle va prendre un bain en faisant particulièrement attention à ne pas se mouiller un cheveu.
"Oh, je crois que j'ai trop mangé"
Pour tous les Nikita du monde, le seul plan raie des fesses du film
Si Franck est réellement là pour chasser l'élan (et discuter de blabla social avec Billy lors d'une énième scène de dilution scénaristique), Eric quant à lui est motivé par des raisons plus troubles : la découverte d'un vieux cimetierre indien (ah, enfin, un élément fantastique un tant soit peut tangible !).
De nombreux autres éléments finissent de propulser ce nanar dans la stratosphère des films dont l'existence (et la commercialisation) surprend chaque jour, comme l'emploi sans fin du même thème musical guilleret, en parfaite inadéquations avec les scènes angoissantes, monté comme pas possible avec arrêt brutal, reprise de 5 secondes, saute de son, etc... On a même l'impression à certains moments d'entendre des bruits de voitures qui passent juste à côté (normal dans le Grand Nord sauvage). Quant aux amateurs de mannequins en mousse, il seront heureux d'apprendre que la prod a pensé à eux :
Je ne reviendrai pas sur les doubleurs qui s'en donnent à coeur joie dans les dialogues à base d'allégories fumeuses (enjoy les multiples extraits tout au long de cette chro) et dont les voix rappelleront aux habitués un célèbre extrait du site, dit du Karma. En effet, on retrouve là la même équipe que dans les Eaux Sauvages. Rien de bien choquant me dites-vous ?....
Et bien que penser de cela : Wendigo n'est pas crédité sur imdb, de même que son réalisateur ou qu'aucun de ses acteurs... sauf Ron Berger, dont l'unique film selon ce site, est : Les Eaux Sauvages. Encore plus surprenant est le fait que Connie lise un bouquin intitulé... Savage Water. Ca donne le vertige, non ? Bien plus qu'une simple ressemblance, Wendigo semble donc partager avec Les eaux Sauvages un véritable lien de parenté. Confirmation définitive en est la présence au casting de Paul W Kener, le réalisateur du fameux nanar. Malheureusement, au lieu d'apporter des réponses, ceci ne fait qu'apporter de nouvelles questions. Pourquoi ? Comment ? Et surtout, à quand la 500ème chronique sur le site ? En tout cas, la distribution des 2 VHS est marquée elle aussi du sceau de l'infamie canadienne : Reel Movie International Production. Un nom à traquer.
Un placement produit comme on en voit rarement (See the thrilling movie too)
Pour conclure sur Wendigo, je préfère tout de même prévenir les éventuels spectateurs : ce nanar n'est pas à mettre entre toutes les mains. De par sa mollesse absolue, sa mauvaise qualité d'image, son rythme poussif, nombreux sont ceux qui pourraient le qualifier de navet soporifique. De plus, tout hypnotique qu'il soit, jamais il n'atteint les références que sont Devil Story ou bien l'extrait du Karma des Eaux Sauvages. Mais ces quelques défauts ne me feront pas démordre de ma très grande sympathie pour ce métrage halluciné qui continue de me faire ricaner, rien que d'y penser.
Bref, si vous vous sentez capables d'assumer un film dont la fin post-générique s'étale sur 5 bonnes minutes de remplissage désolament vide de tout sens, alors Wendigo est fait pour vous.
Bonus pour ceux qui sont allé jusqu'au bout : ce qui s'approche le plus d'une image du fameux Wendigo. Que ceux qui ont une idée de ce que c'est censé être m'écrivent.
Et pour les membres du Fan-Club de De Faggots (dont je suis le fondateur) :
De Faggot sous sa tente-chiotte est dérangé par le téléphone
WENDIGO
Réalisateur : Rodger Narbonne (Paul Kener ?)
Ane : 1978
Pays : Etats-Unis, Canada ?
Genre : Les Vents Sauvages
Catégorie : Horreur
Durée : 1H28
Acteurs : Ron Berger, Cameron Garnick, Victor Lawrence, Robert Steffen, Van Washburn Jr, Carole Cocherelle
Cote de rareté : 6/Introuvable
Tout comme Les Eaux Sauvages, Wendigo a bénéficié d'une distribution confidentielle par l'éditeur US Video. Si le vent noir est avec vous, vous la croiserez peut-être au détour d'un vieux cimetierre indien... Essayez toutefois les traditionnelles brocantes de chez nous en priorité, c'est moins dangereux.
Note : 3.75/5
Merci à ROTOR pour le rip de ma VHS, sans quoi aucune caps, video ni aucun extrait mp3 n'auraient pu égayer le texte.