Program : L'idée de départ est bien trouvé à savoir ne serait on pas mieux dans la matrice sans rien savoir, mais je le trouve sous développé 6/10
Oui mais bon, d'une Kawajiri n'a vraiment plus rien à prouver (ce que c'est que de découvrir le bonhomme directement avec Program, c'est d'ailleurs ce dernier qui m'a donné l'envie de découvrir ces oeuvres précédentes). Donc il s'éclate vraiment avec cette épisode, qui est un pure bijou d'animation.
Quand à l'histoire, bien que reprenant trait pour trait le passage de la trahison avec Cypher, elle prend tout son sens avec un final des plus innatendus. Nous savons tous que la scène se basse dans un simulation, mais qui peut deviner que c'est toute l'histoire qui n'est en faite qu'un mascarade.
Et oui le jeu de regard à la fin entre le chef qui jibule et la fille qui s'apervoit d'avoir été manipulé, notemment dans ces sentiments les plus profonds et personnels (il y a comme un viol, puisque toute l'équipe l'a vu s'humilier en direct live). Ce jeu subtile de la double trahison, des faux semblants, tu réfléchis sur ce qu'est la vérité, la virtualité, comme le faux peut devenir vrai, le fait de savoir s'il ne vaut mieux pas vivre un rêve ydillique ou d'assumer la réalité dans ce qu'elle a de pire à nous offrir.
Et l'idée géniale de l'histoire gigogne, mettant une histoire dans une autre au contexte plus large, qui lui permet à la fois de rendre hommage à la tradition séculaire du manga (au sens large du terme) et au grands classiques du cinéma japonais (chambara, film historique) tout en le raccrochant à l'univers purement cyberpunk, autre genre qu'affectionne Kawajiri. Comme quasiment, si ce n'est tout les sketches de la série, elle ne t'offre pas de moral finale, ni de guide prêt à penser, nous laissant à nos propres réflexions.
Kid's story : Personnellement je n'ai pas accroché ni à l'histoire ni au dessin 3/10
Ah ça, même au Japon c'est loin d'être un style extrêmement populaire (on est à des années lumières du style imposé par Tezuka-sensei qui deviendra le genre phare que tout le monde connait), pourtant c'est l'une des écoles d'animation les plus anciennes du pays.
Mais bon, c'est plus facile d'apprécier quand on a l'habitude de voir des courts-métrages similaires des écoles d'Europe Centrale, mais aussi chez beaucoup d'animateurs indépendants du monde entier, comme Bill Plympton. Ce style crayonné et brut, en apparence mal dessiné et que l'on peut trouver moche, mais qui en fait s'avère être extrêmement difficile à maîtriser.
Je comprends parfaitement que le style puisse rebuter (moi-même au début, j'avais quelques apriori comme beaucoup)
Mais justement, ces styles brut sont là pour nous rappeler que l'histoire prime sur l'image, que le fond a plus d'importance que la forme. Une fois rentrer dans l'histoire, on ne fait plus attention au dessin lui-même, tant on est pris dans son univers singulier.
Donc Kid's Story, l'histoire peut paraître simpliste de prime abord, et pourtant je l'a trouve sacrément gonflée (l'idée du suicide comme source et moyen de soulagement et de libération) non pas pour les japonais, qui n'ont pas du tout le même rapport au suicide et à la mort du fait de leur croyance d'inspiration bouddhiques, mais c'est pas souvent que l'on présente un tel sujet à un public judéo-chrétien, notemment américain, pays où l'on est très à cheval sur le sujet.
En plus l'histoire est un élément important pour comprendre Matrix 2 et 3 (films que je ne suis pas pressé de découvrir, mais là n'est pas la question)
Detective story : Un épisode dont le seul intérêt est d'y voir Trinity 6/10
Pas d'accords. D'une c'est l'occasion de voir un pure exercice de style.
C'est un sublime hommage au films noirs de la grande époque, période cher à Watanabe qui a bouffé du Melville et autres grands classiques américains dans son enfance, le tout dans une approche néo-retro rendu de façon sublime par la magie des CGI qui permettent de faire des choses magnifiques en noir et blanc (je te renvois au travail d'un Shinkai par exemple)
Niveau histoire, il est de voir une histoire d'un type désabusé qui se demande si son métier à encore un sens à une époque où il est en pleine perdition (ces collègues qui meurent, pètent les plombs ou raccrochent par dépis), il approche la Matrix, mais finalement échou et ne percera jamais son secret.
Après c'est pas la grande histoire, avec pas vraiment de début, ni de vrai fin, juste une tranche de vie exprimé, mais une tranche de vie décrit avec une justesse rare dans les moindres détails (le chat qui lance le chapeau, le jeu de piste avec les références Scarolliennes, les voitures embouiteillées dont en voit les feux se croiser)
The Final flight of the Osiris : C'est bourrin mais c'est chouette 7/10
Très chouette en effet, mais c'est loin d'être seulement bourrin, même si effectivement la situation ne prête guère au répis justement.
Au contraire, les rares moment de tendresse et de répis sont rapidement balayés par la réalité de la guerre (celle contre la Matrice en l'occurence).
Nous montre la fragilité du bonheur et son sacrifice pour s'en tenir à ces idéaux.
Nono-Binks a écrit :Une qualité graphique et scénaristique tellement différente d'un épisode à l'autre font qu'on accroche pas forcément super bien...La manque de profondeur des scénarios est un peu génants ...Mais certains épisodes sortent vraiment du lot et sont vraiment intéressants....
Ben c'est le principe des série omnibus (aussi appelé anthologie). Il n'y a pas de règle précises, chacun apporte sa contribution, du moment que l'ensemble se tient, l'écclectisme, la différence de qualité scénaristique et d'animation n'est plus importance, car chacun des réalisateurs s'éfface devant l'oeuvre pris dans son ensemble.
Si tu as l'occasion de découvrir Robot Carnival, dont les scetches sont inégaux certes, mais dont l'ensemble reste de très haute tenue. Comme Animatrix, c'est un film qui te laisse tout seul face à tes propres réflexions sur la nature humaine, alternant moment de bravour, pure moment poétique, tristesse du temps passé, interrogation sur l'avenir, bref dans la grande tradition post-apocalyptique de la culture populaire japonaise.
Pour les autres nous sommes d'accords (la flemme de copier-coller mes avis répartis sur diverses forums).