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The Punisher - Cercle de sang

Posté : 25.08.2004 - 23:23
par XIIXIIX
The Punisher : Si tu tires pas, t'auras sur la conscience une mort que tu aurais pu empêcher. Si tu tires, t'es un tueur.
Daredevil : Mais c'est quoi, ce CHOIX ?
The Punisher : Celui que je fais tous le temps.




Origine du Punisher

A chaque super héros correspond un alter-ego humain se dissimulant sous un masque et/ou un costume, qui connait autant la douleur, les problèmes dans les relations humaines (Faut pas exagérer non plus ! Cela reste dans le registre, oh mon dieu ! Ma copine comprend jamais que je suis trop trop occupé à sauver le monde). Sans doute histoire de rapprocher le lecteur du personnage. Ainsi vous pouvez découvrir Batman sous les traits de Bruce Wayne, Spiderman en Peter Parker, Superman en Clark Kent pour les plus connus mais cette liste peut continuer indéfiniment (je vous fait grâce des Falconboy, PowerGirl et autres sous-Marvel en train de jaunir dans le grenier d'un collectionneur malavisé). Le cas de Punisher est différent.Tout d'abord, le Punisher n'est pas une idendité crée de toute pièce par l'intéressé - Frank Castle en l'occurence - afin de préserver son anonymat. Non, non, c'est une entité traversant le temps logeant chez des hommes que les évenements ont meurtris au plus profond d'eux-mêmes et possède les capacités physiques aptes à la mission du Punisher (pour plus d'informations rechercher la mini-série The Punisher v.IV: Purgatory concoctée par le couple Golden-Sniegoski au scénario et Wrightson au dessin). Ensuite, son mode d'action diverge au plus haut point avec les autres illuminés boy-scouts en pyjama même si, comme eux, il lutte contre le crime. Là où ces derniers envoient gentiment les méchants en prison, l'homme à la tête de mort sur la poitrine les bute sans autre forme de procès.
Cette évolution des pourtant gentillets de chez Marvel s'explique par le contexte dans lequel le Punisher a été crée. Nous sommes en 1974 et au cinéma cartonnent des films comme "Un Justicier Dans La Ville" ou "Inspecteur Harry" qui montrent des hommes taciturnes et solitaires se faisant justice eux-mêmes faisant fi de la loi. Dans le même laps de temps, au février de cette même année, Marvel se trouve en manque constant de méchants pour sa BD la plus populaire Amazing Spiderman. A la bourre total pour le numéro #129, elle décide donc de créer sous l'égide de Ross Andru au dessin et de Gerry Conway au scénario, un personnage s'inspirant de ces vigilantes si populaires, j'ai nommé The Punisher !

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Cette toute première apparition ne laissait augurer rien de bon...du moins pour Spiderman

Pour l'instant il ne s'agissait qu'un second couteau mensuel parmi tant d'autres ayant une dent contre l'homme-araignée. Sauf qu'ici, contre toute attente, au lieu de l'envoyer en prison (et de le passer définitivement à la trappe) Spiderman le laisse filer en lui apprenant qu'il a été berné par Jackal. Les auteurs ont-ils flairé le potentiel du personnage ? Cela semble expliquer pourquoi ses motivations semblent aussi peu claires. Il s'estime en guerre contre le crime en général mais la raison ne nous est en rien donné.

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The Punisher aide à domicile...

Ce n'est qu'au Marvel Preview #2 que son origine nous est dévoilé. De son vrai nom Frank Castle, ce marine revient le temps d'une permission du Viet-Nam à New York. En pique-niquant dans un parc avec sa femme, leur fille et leur fils, ils se retrouvent témoin d'un réglèment d'un compte entre mafieux. Ceux-ci, décidant de ne pas laisser de témoins, les mitraillent à bout portant. Frank a survécu. Sa femme et ses deux enfants, non. Cet horrible drame l'a poussé à disparaître pendant de nombreux mois et à réapparaître sous le nom de The Punisher. Maintenant Frank est bien mort et remplacé par une entité froide, calculatrice et sans aucun remord qui va combattre le feu par le feu non plus par vengeance (il se serait arreté alors avec les mafieux responsables de la mort de sa famille) mais par punition en se substituant à une justice qui laisse trop souvent des ordures impunies d'où le punisseur, the Punisher en anglais !

La noirceur du personnage plaît tout de suite aux lecteurs vu le contexte de l'époque : chocs pétroliers, inflation, chômage, punk (The Ramones). Ainsi le Punisher se voit brinquebaler dans les différents comics de chez Marvel : Captain America #241 (1980), Amazing Spider-Man #134, 135, 161, 162, 174, 175, 188, 201, 202 (1974-1980), Giant Size #4 (1975), Marvel Tales #106, 111, 112 (des réimpressions parues entre 1979-1980), Luke Cage Power Man Annual #1 (1976). Il va souvent s'opposer en plus de Spiderman, à l'autre justicier de New York, Daredevil. Ce dernier, avocat aveugle quand il ne porte pas son masque, recuse complètement la justice expéditive de ce dernier mais alors pourquoi si Daredevil croit au droit, ne se remet-il pas à la justice au lieu de chatier les criminels comme le punisher (ouhlala...! je sors du sujet là lol :P ). Mais le début des années 1980 sonnent prématurément le glas de ce charmant gars pourtant en plein essor. La raison ? L'heure n'est plus au scepticisme et à la dépression. Désormais, le public s'est muté en yuppies, plus intéressés à acheter des chaines hi-fi et les tous nouveaux compact-dics qui vont avec, les punks qui déversaient auparavant leur dégoût de l'humanité ont revendu leurs guitares pour des synthétiseurs. L'heure n'est plus au pessimisme de Punisher mais au matérialisme économique. Bref, nous sommes en plein dans les années 'America is back' Reagan ! Preuve que le Punisher ne sera jamais le cow-boy dont les Amerloques en raffolent. :bwehe:



Le retour du Punisher

Après une très longue absence, le Punisher contre toute attente ressuscite en 1987 grâce au scénariste Steven Grant et au dessinateur Mike Zeck dans une trilogie intitulé 'Rings of Bloods', qui sortira chez nous en 1989 sous le titre 'Cercle de Sang'. Personne, ni lecteurs, ni les fans restreints de comics ni même la haute instance Marvel ne croient au succès de cet olibrius cantonné jusque-là aux rôles de faire-valoir de Spiderman et de Daredevil...

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Et pourtant, dès sa sortie, c'est un vrai raz-de-marée ! Les ventes affichent déjà sold-out au deuxième numéro ce qui constitue un exploit pour une première série d'un nouveau personnage (quoique nouveau..). Etant donné que le personnage nous livre souvent ses pensées, le lecteur entre tout de suite dans sa psychologie. Cela se révèra une marque de fabrique aussi important que le S de Superman ou le 'Bond. James Bond' de 007. 8)
Rétrospectivement, je trouve pourtant ce succès assez étonnant : "La nuit du massacre" se trouve sans conteste le plus faible des trois épisodes de par son manque d'action. En effet, ce n'est que Frank Castle enfermé dans la prison de Ryker's Island Pour les nouveaux qui prennent la route (et qui ignorent qui est Frank Castle aka Punisher ), on a un résumé des états de faits du protagoniste dès la troisième page. Bien sûr, les habituels sévices entre prisonniers égaient un peu, (par ailleurs, vous apprendrez ici ce qu'il faut faire quand quelqu'un vous menace avec un tesson de bouteille) mais guère longtemps. Le méchant Puzzle alias Jigsaw en version originale n'a franchement aucun charisme malgré sa tronche de Frankenstein en minerve ou c'est peut-être moi qui reste trop marqué par le Russe (lisez le volume 3 et 4 de Marvel Knights pour de plus amples informations :bwehe: ). Même l'évasion ne saurait se faire haletante. L'action reste définitivement poussive :mouais: . Notez que la grande intrigue de la trilogie commence avec l'Ordre et la petite aussi avec la vengence de Tony qui doit tuer le Punisher assassiné). L'Ordre est une organisation qui prétend comme le Punisher lutter contre le crime et qui lui propose de le soutenir financièrement en échange de rien. Ce dernier accepte, plus pour sortir de prison que par conviction personnelle mais nous voyons enfin le retour du Punisher à la 38ème page ! . L'épisode se termine en cliffhanger sur l'échec de sa première mission confiée par l'Ordre sur une image de notre ami en train de chuter du l'Empire State Building.

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Comme d'habitude, Frank échappe grâce à son intelligence et ses réflexes d'une mort par écrabouillage contre le trottoir. Néanmoins gravement blessé, il est recueilli par Angela, retenez bien ce nom, et l'honore en remerciement (il a beau avoir dédié le reste de sa vie à la vengeance cela ne n'empêche pas d'avoir des désirs d'homme :bwehe: ). Las d'une guerre interminable entre lui et la mafia où il a beau tué, tué et tué des mafieux, qui sont toujours remplacé, l'Ordre è travers Alaric lui paraît un moyen d'éradiquer définitivement ce fléau.
Etant donné qu'il est placé sous le signe des affrontements entre le Punisher et la pègre, ce second volet rattrape la monotonie du premier au niveau action. C'est simple, elle ne faiblit jamais le passage culte du métro, de la poursuite de voiture et des réglèments de compte entre mafieux. Mais le scénario ne faiblit pas pour autant, des rebondoissements se produisent aussi pour ne pas résumer l'histoire à des onamatopées d'explosions, de tirs et de coulissages de portes (ce qui ont lu la BD comprendront ;-) ).
Faut aussi qu'on se mette d'accord, selon le contexte, le comportement de l'homme frappé de la tête de mort change. S'il est entouré de criminels, il sera le Punisher, le justicier sans pitié, froid et calculateur, qui reculera devant aucun moyen pour les transformer en bouffe pour ver de terre. S'il est entouré d'enfants ou de civils innocents alors Frank Castle, l'homme brisé par l'assassinat de sa famille adoré, ressurgit le temps d'une case. Là, pour la première fois dans cette triade et à deux reprises, ce Frank Castle sensible apparaît.
Re-Cliffanger quand le Punisher se fait mettre une balle en pleine tête par son ange de l'Orient : Angela - remarquez mon subtile jeu de mot ;-).

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Aussi increvable que Liquid Snake dans Metal Gear Solid (un pruneau dans la caboche ? Cela chatouille, c'est tout !), nous retrouvons le Punisher bien bien remonté à se venger de l'Ordre et surtout d'Alaric qui après lui avoir menti et manipulé, a essayé de l'assassiner par l'intermédiaire de sa femme.
Le début peine un peu. The Punisher vadrouille sans réel but à la recherche des membres de l'ordre. L'ennui culmine malgré l'intervention providentielle de la police (pour la première fois de ma vie, j'assiste à une promesse faite par un héros qu'il ne tient pas !). De même, l'infiltration dans le manoir casse trois pattes à un canard. Notez le retour-surprise d'un ennemi du premier volume qui tient en quelques pages. Mais à partir de la page 30 , hérésie pour les lecteurs habitués au coup de crayon de Mike Zech, ce dernier est remplacé définitivement par un autre Mike :Mike Vosburg ! On a l'impression qu'il dessine avec ses lèvres au lieu de ses mains, tellement les traits sont hachés mais j'arrête là les chipotages.
Pour une question de suspense, je ne vous raconterais ce qu'adviendra d'Alaric et d'Angela. En outre, après avoir eu droit à une apparition subliminale dans le précédent volume, Tony se retrouve également face à face avec son vieil ennemi, là aussi je n'épiloguerais pas. A vous de trouver la signification du titre 'Cercle de Sang' en parcourant l'oeuvre :D !
La seule chose dont je peux vous informer et que cette trilogie se termine comme elle se doit par un monologue ahurissant d'un Punisher tirant la leçon de cette aventure. Les évènements l'ont marqué profondément et l'ont poussé à changer (un peu). Cette transformation est figurée par cette étrange morale : Parfois il vaut mieux partir sans rien faire
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Conclusion

J'espère vous avoir donné l'envie de lire 'Cercle de Sang'. Sa vraie suite (Marching Powder en 1987 des moyens Mike Baron et Klaus Janson était trop précipité voire baclé) le War Journal avec Jim Lee au dessin et Carl potts au scénario retrouve cet état grâce où derrière les malfrats massacrés joyeusement par le Punisher, la critique d'une Amérique dévoré par la drogue, la corruptio net la mafia. Mais pour la première fois, l'image de l'ex Frank Castle est radouci. Ainsi dans un épisode, on le voit en train de jouer aux cerf-volants (bon, il ne s'amusera pas non plus à se faire un collier de fleurs) et dans un autre, il protégera les animaux de braconniers. Aux irréductibles, je conseille de ne pas tenir compte du médiocre film extrait de l'oeuvre sorti cette année et de lire la série Punisher (de 2001 et elle continue de nos jours) chez l'édition Marvel Knights dirigé par l’équipe Garth Ennis – Steve Dillon (on en est au huitième volet à l'heure où j'écris) dont l'humour noir, l'ironie, la cruauté et l'intelligence dont lesquels les sujets sont traités font enfin justice au Punisher !

Posté : 26.08.2004 - 21:02
par The DeathScythe
Excellent topo sur la premiere serie consacrée à ce malade de Frank Castiglione!

Je conseille moi aussi vivement toute la periode Garth "Preacher" Ennis de la serie, un sommet d'humour tres noir, de violence fun et parfois d'emotion (si si!).

La rencontre avec Wolverine est un monument (surtout pour ceux qui en ont un peu marre du nabot poilu et griffu :lol:)

Posté : 27.08.2004 - 14:17
par XIIXIIX
The DeathScythe a écrit :Excellent topo sur la premiere serie consacrée à ce malade de Frank Castiglione!

Je conseille moi aussi vivement toute la periode Garth "Preacher" Ennis de la serie, un sommet d'humour tres noir, de violence fun et parfois d'emotion (si si!).

La rencontre avec Wolverine est un monument (surtout pour ceux qui en ont un peu marre du nabot poilu et griffu :lol:)
Je me demande si je vais pas faire un Topic sur le volume 6 de Marvel Knights sous la supervision de GarthEnnis, le meiller Punisher à mon avis.

Posté : 27.08.2004 - 14:46
par The DeathScythe
Bien volontiers!

Le tome 6 vf ce sont les episodes en Irlande et le cross avec Wolvie c'est ca?

Posté : 27.08.2004 - 18:59
par XIIXIIX
The DeathScythe a écrit :Bien volontiers!

Le tome 6 vf ce sont les episodes en Irlande et le cross avec Wolvie c'est ca?
En irlande du nord, belfast là ou est originaire Ennis le scénariste. J'ai adoré cet épisode (et depuis ce jour j'attends avec impatience qu'il aille aussi "résoudre" en palestine vu le carnage qu'il risque de faire). Il est excellent cet épisode koike quand le Punisher est en amérique du sud, c'est un chef d'oeuvre d'action aussi. Ouais franchement le crossover avec Wolverine est excellent surtout quand il s'amuse à l'écrabouiller après lui avoir tirer dans les jambes (Wolverine est mort où son pouvoir de régénération va le sauver ?).

PS : le chef nain dit qu'il est le petit frère d'un mafioso nommé Tony mais g bo scruter les BDs, je ne vois aucun Tony !

Posté : 27.08.2004 - 19:35
par The DeathScythe
Pour le moyen orient, à la lecture des episodes us recents, je pense pas que ce soit à l'ordre du jour, du moins pas de la façon dont on pourrait le croire. en plus Ennis n'en a pas encore fini avec les "mechants" Irlandais...

Le frere du nabot c'est le parrain que Pupu "sauve" en Amerique du sud...

Posté : 19.11.2004 - 20:27
par peter wonkley
FRANK CASTLE IS GOD