The Day After
Posté : 28.02.2005 - 22:58
Histoire : L'Apocalypse Atomique vue du point de vue des habitants des bourgades environnant Kansas City.
aka Le téléfilm qui terrifia l'Amérique
Je viens de voir cette petite merveille, d'où l'envie de ce topic.
Je ne sais pas trop par où commencer si ce n'est que je me dis qu'il n'est pas très étonnant que le bon peuple américain ait été pris d'un sentiment d'effroi suite à sa diffusion en 1983.
A cette époque, Reagan est en place depuis 2 ans et meme si les accords de désarmement commencent à se mettre en place, la guerre froide reste une réalité bien présente, et Tonton Ronald n'hésite pas à en rajouter une couche de temps en temps en s'amusant à faire son (désormais célèbre) discours sur l'Empire du Mal Soviétique (le 23 mars de cette année là). Tout un programme... Qui trouvera son extension ultime dans le délirant projet Star Wars. C'est fini pour la leçon d'histoire.
Ce téléfilm fut donc réalisé par le monsieur qui a fait Time After Time (parfois plus connu sous le titre de C'était demain, avec Malcolm McDowell et Mary Steenburgen dans un "HG Wells contre Jack The Ripper") et il lorgne fortement sur le docu-drama. C'est d'ailleurs sans aucun doute la raison qui lui donne toute sa force. Les rares images de militaires qu'on voit sont tirées d'archives (du moins C l'impression que ca donne), tout comme les qqes images de nuclear blasts, qui sont elles tirées d'archives bien connues. Ca fait limite stock shots d'ailleurs, mais ca renforce le coté réaliste du film en fait.
En dehors des qqes scènes, très graphiques, de cueillette aux champignons atomiques, ce qui au passage était sans aucun doute possible la meilleure (si ce n'est la seule) facon de faire compte tenu des moyens de l'époque (techniques et financiers), l'histoire s'attarde sur les allées et venues d'une famille de fermiers dont la fille est censée se marier le lendemain de la fin du monde, sur un chirurgien travaillant a l'hosto du coin, et deux ou trois autres péquins de moindre importance.
Et c'est là que le film prend bien evidemment toute sa dimension. En nous mettant face et à la place de ces simples habitants d'un trou paumé du Kansas (mais qui a tte de meme le desavantage d'etre situé près de silos de missiles), en nous faisant vivre la tension induite par une guerre invisible et située à des millieurs de kilomètres de là, le sentiment d'impuissance totale écrase les protagonistes, et les spectateurs pour peu qu'ils développent de l'empathie.
Ca éclaire d'ailleurs remarquablement bien un des aspects que revetrait un conflit de ce genre : le fait, comme le dit un des personnages, que la guerre est finie au moment où les missiles décollent. Les dés sont jetés, y'a plus qu'à faire sa prière ou à se tirer une balle dans le caisson, car les plus chanceux seront soit ceux qui sont morts avant que les bombes n'explosent, soit plus prosaïquement ceux qui mourront incinérés lors des détonations. Ironiquement, c'est fini avant meme d'avoir commencé.
Dans la deuxieme partie, on voit les respacés tenter de survivre face à l'enfer des retombées et des radiations. Et là encore, le constat est tout aussi sobre et réaliste que le début. Car le film souligne aussi bien l'avant que l'après. Le pendant en est pratiquement relevé au rang d'anecdote tant l'impuissance est totale, et ce n'est pas l'aspect le moins terrifiant.
Maintenant, du point de vue des américain, j'imagine que ce qui leur a causé un tel électrochoc est que, malgré ses moyens réduits (encore que), ce téléfilm anodin en apparence leur a ouvert les yeux sur le fait qu'il ne peut y avoir de vainqueur dans un conflit nucléaire, et surtout que leur territoire n'apparait plus comme le sanctuaire dont on les a abreuvé à coup de propagande bien placée et de "duck and cover".
J'emploie le terme de Sanctuaire à dessein car en fouinant à droite à gauche, j'ai "appris" que dans le "jargon atomique" il désignait spécifiquement le sol d'un état "protégé" par l'arme atomique et ca a été vrai tant que les USA ont été les seuls à la posséder.
Le plus savoureux dans cette entreprise reste certainement le message d'avertissement qui est montré à la fin, et qui dit en substance que les événements dépeints dans le film sont bien dessous en termes d'ampleur et de gravité de ce que serait un véritable conflit atomique global.
Une réalisation sans fioritures, une histoire implacable, un coté documentaire augmentant le réalisme des événements, voilà le cocktail détonant qui aura donné toute sa force d'impact au Jour d'Après.
Il m'a d'ailleurs pas mal rappelé un docu anglais de 1965, The War Game, que j'avais vu y'a une éternité sur la 2 dans l'émision qui s'appelait alors la 25e heure, et qui racontait là encore les conséquences potentielles de l'explosion d'une bombe atomique du coté de Londres en réalisant un exercice grandeur nature. Terrifiant.
Quoi qu'il en soit, je recommande The Day After à n'importe qui, meme si l'absence de sous-titres rebutera les non-anglophones. L'image est par ailleurs datée, mais ca n'a rien d'étonnant, compte tenu des origines du film.
Attendez-vous aussi à voir d'autres topics de ce genre fleurir (commes des champignons atomiques) d'ici quelques temps car ca a ravivé ma flamme pour les films de ce genre, et une commande passée hier sur Soon devrait m'apporter de la matiere premiere d'ici quelques semaines.
aka Le téléfilm qui terrifia l'Amérique
Je viens de voir cette petite merveille, d'où l'envie de ce topic.
Je ne sais pas trop par où commencer si ce n'est que je me dis qu'il n'est pas très étonnant que le bon peuple américain ait été pris d'un sentiment d'effroi suite à sa diffusion en 1983.
A cette époque, Reagan est en place depuis 2 ans et meme si les accords de désarmement commencent à se mettre en place, la guerre froide reste une réalité bien présente, et Tonton Ronald n'hésite pas à en rajouter une couche de temps en temps en s'amusant à faire son (désormais célèbre) discours sur l'Empire du Mal Soviétique (le 23 mars de cette année là). Tout un programme... Qui trouvera son extension ultime dans le délirant projet Star Wars. C'est fini pour la leçon d'histoire.
Ce téléfilm fut donc réalisé par le monsieur qui a fait Time After Time (parfois plus connu sous le titre de C'était demain, avec Malcolm McDowell et Mary Steenburgen dans un "HG Wells contre Jack The Ripper") et il lorgne fortement sur le docu-drama. C'est d'ailleurs sans aucun doute la raison qui lui donne toute sa force. Les rares images de militaires qu'on voit sont tirées d'archives (du moins C l'impression que ca donne), tout comme les qqes images de nuclear blasts, qui sont elles tirées d'archives bien connues. Ca fait limite stock shots d'ailleurs, mais ca renforce le coté réaliste du film en fait.
En dehors des qqes scènes, très graphiques, de cueillette aux champignons atomiques, ce qui au passage était sans aucun doute possible la meilleure (si ce n'est la seule) facon de faire compte tenu des moyens de l'époque (techniques et financiers), l'histoire s'attarde sur les allées et venues d'une famille de fermiers dont la fille est censée se marier le lendemain de la fin du monde, sur un chirurgien travaillant a l'hosto du coin, et deux ou trois autres péquins de moindre importance.
Et c'est là que le film prend bien evidemment toute sa dimension. En nous mettant face et à la place de ces simples habitants d'un trou paumé du Kansas (mais qui a tte de meme le desavantage d'etre situé près de silos de missiles), en nous faisant vivre la tension induite par une guerre invisible et située à des millieurs de kilomètres de là, le sentiment d'impuissance totale écrase les protagonistes, et les spectateurs pour peu qu'ils développent de l'empathie.
Ca éclaire d'ailleurs remarquablement bien un des aspects que revetrait un conflit de ce genre : le fait, comme le dit un des personnages, que la guerre est finie au moment où les missiles décollent. Les dés sont jetés, y'a plus qu'à faire sa prière ou à se tirer une balle dans le caisson, car les plus chanceux seront soit ceux qui sont morts avant que les bombes n'explosent, soit plus prosaïquement ceux qui mourront incinérés lors des détonations. Ironiquement, c'est fini avant meme d'avoir commencé.
Dans la deuxieme partie, on voit les respacés tenter de survivre face à l'enfer des retombées et des radiations. Et là encore, le constat est tout aussi sobre et réaliste que le début. Car le film souligne aussi bien l'avant que l'après. Le pendant en est pratiquement relevé au rang d'anecdote tant l'impuissance est totale, et ce n'est pas l'aspect le moins terrifiant.
Maintenant, du point de vue des américain, j'imagine que ce qui leur a causé un tel électrochoc est que, malgré ses moyens réduits (encore que), ce téléfilm anodin en apparence leur a ouvert les yeux sur le fait qu'il ne peut y avoir de vainqueur dans un conflit nucléaire, et surtout que leur territoire n'apparait plus comme le sanctuaire dont on les a abreuvé à coup de propagande bien placée et de "duck and cover".
J'emploie le terme de Sanctuaire à dessein car en fouinant à droite à gauche, j'ai "appris" que dans le "jargon atomique" il désignait spécifiquement le sol d'un état "protégé" par l'arme atomique et ca a été vrai tant que les USA ont été les seuls à la posséder.
Le plus savoureux dans cette entreprise reste certainement le message d'avertissement qui est montré à la fin, et qui dit en substance que les événements dépeints dans le film sont bien dessous en termes d'ampleur et de gravité de ce que serait un véritable conflit atomique global.
Une réalisation sans fioritures, une histoire implacable, un coté documentaire augmentant le réalisme des événements, voilà le cocktail détonant qui aura donné toute sa force d'impact au Jour d'Après.
Il m'a d'ailleurs pas mal rappelé un docu anglais de 1965, The War Game, que j'avais vu y'a une éternité sur la 2 dans l'émision qui s'appelait alors la 25e heure, et qui racontait là encore les conséquences potentielles de l'explosion d'une bombe atomique du coté de Londres en réalisant un exercice grandeur nature. Terrifiant.
Quoi qu'il en soit, je recommande The Day After à n'importe qui, meme si l'absence de sous-titres rebutera les non-anglophones. L'image est par ailleurs datée, mais ca n'a rien d'étonnant, compte tenu des origines du film.
Attendez-vous aussi à voir d'autres topics de ce genre fleurir (commes des champignons atomiques) d'ici quelques temps car ca a ravivé ma flamme pour les films de ce genre, et une commande passée hier sur Soon devrait m'apporter de la matiere premiere d'ici quelques semaines.