INFIRMIERE DE NUIT
Posté : 10.04.2005 - 16:37
copier coller de l'ami nikita de nanarland :
INFIRMIERE DE NUIT
(L'Infermiera di notte; Aka : L'Infirmière de nuit)
Et maintenant, un peu d’ethnologie nanarde. Durant les années 70, l’Italie, jusqu’alors terre de catholicisme intransigeant et quasi-officiel, vit les derniers vestiges de sa censure cinématographique s’émietter comme une masse de spaghettis trop cuits. Après des années de sexe suggéré et de coquineries plus ou moins hypocrites, on pouvait enfin montrer à l’écran du CUL et de la GROSSIERETE !! Quelques années allaient cependant s’écouler avant que le porno hard ne soit autorisé en Italie mais, dans l’intervalle, réalisateurs et producteurs allaient amplement se rattraper d’années de frustration et en donner pour son argent au public ! De l’érotique soft au polar violent rempli de scènes de cul racoleuses, le cinéma d’exploitation italien n’allait pas tarder à s’affirmer comme l’un des plus raffinés d’Europe. Mais l’un des meilleurs filons fut bien sûr la bonne grosse rigolade agrémentée d’une forte dose de fesse. «La Toubib du régiment » avec Edwige Fenech, «Les Zizis baladeurs », «La Zézette aime les marins », «La Prof donne des leçons particulières » : l’humour italien retrouvait les heures les plus fines de la Commedia dell’arte !
«Infirmière de nuit » est l’un des plus beaux fleurons de cette belle époque qui fit l’intervalle entre la première vague de relâchement de la censure et l’autorisation du porno hard (où l’on passa enfin aux choses sérieuses). Ce film du spécialiste Mariano Laurenti («La Prof et les farceurs de l’école mixte », «Les Lycéennes redoublent », etc) réunit tous les ingrédients du genre : un scénario prétexte, une bombe sexuelle en tenue légère que l’intégralité du casting essaie de se faire, des acteurs comiques totalement déchaînés dans le cabotinage, et un jeune premier insipide chargé de faire office de héros. L’enjeu principal du récit étant de savoir 1) si les comiques de service arriveront à se taper la belle plante (généralement, c’est non) 2) si le jeune héros, auquel le public peut éventuellement s’identifier va, lui, y arriver (généralement, c’est oui).
Bon, par où commencer pour vous parler de ce truc ? Par le scénario ? Heu…on y viendra plus tard. Par la mise en scène ? Y’en a pas. Par la photo ? Là, il y a déjà de la matière : surexposée, rosâtre, baveuse, on a rarement vu une cochonnerie pareille (bien que la qualité de la VHS prêtée par un amateur de ritaleries grivoises doive sans doute y contribuer). Non, le véritable atout de cette caleçonnade pur porc, c’est son héroïne, l’infirmière du titre, Gloria Guida !
C’est elle :
La simple photo de cette ancienne «Miss Teenage Italia » suffit à expliquer la raison d’une carrière aussi florissante que trash, qui dura jusqu’à la fin des années 80 et une sage retraite matrimoniale. Plus fraîche qu’Edwige Fenech, plus gironde que Nadia Cassini, Gloria Guida fut l’une des actrices les plus sympathiques de la «sexy comédie » italienne des années 70. Ce n’est pas tant sa personne qui contribue ici à la nanardise du film (à l’exception d’une scène sur laquelle nous reviendrons) mais plutôt l’usage qui en est fait. Gloria Guida est ici un pur objet sexuel dont la seule fonction est de rendre totalement frénétique le casting de mâles grimaçants qui lui tourne autour en se livrant à des singeries qui auraient à peine leur place dans un film de Philippe Clair.
Jimmy il Fenomeno, le second rôle le plus laid de la
comédie trash italienne! (Salvatore Baccaro étant hors-concours)
Jimmy et Lino Banfi.
L’argument qui sert de prétexte auxdites singeries et à la présence de Gloria Guida est le suivant : un dentiste ventripotent et coureur de jupons (Lino Banfi) voit débarquer à la maison un riche oncle de sa tante, agonisant, qui revient d’un long séjour à l’étranger pour finir ses jours en famille. Désireux d’hériter de l’argent du croulant, le dentiste embauche une élève infirmière pour le veiller : le vieillard libidineux ayant réclamé une jolie soignante, Banfi va lui fournir Gloria Guida, qu’il va essayer de se faire lui-même par tous les moyens.
Oui mais ! Le vieil oncle est en fait un imposteur : il s’agit d’un escroc auquel le vrai oncle a confié, avant sa mort, avoir caché un diamant aussi précieux que le «White fire » dans le lustre de sa nièce. Introduit dans la maison à seule fin de mettre la main sur la pierre, le faux malade tente de commettre son méfait entre deux crises de spasmes à la vue de Gloria en petite culotte.
A partir de là, le scénario va se limiter à une série de chassés-croisés entre les personnages, chacun se livrant à un concours de grimaces à la vue de Gloria Guida, qui ne perd de son côté aucune occasion pour se désaper et nous faire admirer sa petite culotte. Evidemment, c’est le fils de Lino Banfi (un jeune homme très sérieux, au désespoir de son père, qui va emballer la blonde infirmière.
Mais l’intérêt n’est pas là : il s’agit, pour le nanardeur téméraire, d’affronter un exemple particulièrement dense de ce que la comédie italienne a pu fournir de pire. Pets, rots, baffes sonores, filles à poil, obsédés sexuels, crachats dans l’œil, gesticulations, cabotinage à en faire péter tous les records communément admis. Il n’y a littéralement aucune limite du mauvais goût qui ne soit franchie, malgré une fin un peu platounette. Il est évident, à la vision du film, que les auteurs ont montré tout ce qui était montrable en matière de situations scabreuses, en l’état de la censure italienne des années 70, l’alibi comique évitant de tomber dans l’érotisme pur et simple. Les comédies scabreuses de Philippe Clair et Max Pécas en deviennent des modèles de chasteté en comparaison ! Les honorables pervers qui fréquentent Nanarland trouveront ample matière à se rincer l’œil, entre la plastique de Gloria Guida et, notamment, celle de la belle brune charnue Paola Senatore (qui donna ensuite brièvement dans le porno hard.)
La véritable vedette comique du film est le comique italien Lino Banfi, qui interprète son rôle avec une absence de sobriété qui force l’admiration, accumulant les grimaces démentes et les jeux de mots intraduisibles que la version française achève de rendre lamentables (« Pour cinq canines, j’offre un bull-dog, mou ha ha ! »). Il trouve un sidekick à sa mesure en la personne du gnome ventripotent Alvaro Vitali (l’un des acteurs les plus récurrents de la comédie trash italienne), qui interprète son assistant souffre-douleur et se ramasse une quantité industrielle de baffes et de crachats dans l’œil !
Mario Carotenuto, dans le rôle du faux oncle, parvient cependant presque à leur voler la vedette à force de gesticuler comme un épileptique affligé de la danse de Saint-Guy.
Pour ce qui est du kitsch typiquement italien, les ethnophiles pervers seront également servis, avec une scène de discothèque qui plagie somptueusement «La Fièvre du samedi soir », avec un peu de piment musical en plus. Gloria Guida et le fils de Lino Banfi ayant gagné un concours de danse, la belle Gloria est invitée à pousser la chansonnette. Et là, c’est un véritable cataclysme auditif :
ECOUTEZ !
Pur minestrone disco particulièrement épais, la chanson de Gloria Guida est l’un des pires morceaux jamais entendus à l’écran, à faire passer la chanson du générique espagnol de «Supersonic man » pour un modèle de sobriété et d’harmonie. La vulgarité de la (vraie) voix de Gloria Guida, qui chante comme une camionneuse tabagique dopée à la testostérone, achève de couper net une bonne partie de l’érotisme du film, tout en maximisant son quota nanar ! Ajoutons que la demoiselle n’a guère d’excuses, puisqu’elle était chanteuse avant de jouer la comédie ! (Si vous trouvez un best-of de ses chansons, distribuez-le autour de vous : c’est une excellente façon de perdre ses amis !)
Epaisse marmelade de vulgarité typiquement transalpine, «Infirmière de nuit » est une bonne introduction à la comédie italienne dans ce qu’elle a de plus bas : son scénario, tournant entièrement autour des apparitions de l’héroïne en petite culotte, a de plus l’avantage de fournir un véritable manifeste théorique de la sexy-comédie des années 70 ! Un vrai document d’époque, et un bon témoignage de ce qui constituait alors une bonne part de l’éducation sexuelle des jeunes spectateurs italiens.
Allez hop, pour finir en beauté :
Infirmière de nuit
Année : 1979
Réalisateur : Mariano Laurenti
Pays : Italie
Genre : L’Infirmière n’a pas de sous-tifs !
Catégorie : comique
Avec : Gloria Guida, Lino Banfi, Alvaro Vitali, Mario Carotenuto, Leo Colonna, Paola Senatore, Francesca Romana Coluzzi, Annamaria Clementi
Nikita : 2
Merci à MrKlaus et Dryke (pour le MP3)
Icono : www.vhs-survivors.com , www.dvd.it , remerciements aux forumeurs de www.filmbrutti.com
INFIRMIERE DE NUIT
(L'Infermiera di notte; Aka : L'Infirmière de nuit)
Et maintenant, un peu d’ethnologie nanarde. Durant les années 70, l’Italie, jusqu’alors terre de catholicisme intransigeant et quasi-officiel, vit les derniers vestiges de sa censure cinématographique s’émietter comme une masse de spaghettis trop cuits. Après des années de sexe suggéré et de coquineries plus ou moins hypocrites, on pouvait enfin montrer à l’écran du CUL et de la GROSSIERETE !! Quelques années allaient cependant s’écouler avant que le porno hard ne soit autorisé en Italie mais, dans l’intervalle, réalisateurs et producteurs allaient amplement se rattraper d’années de frustration et en donner pour son argent au public ! De l’érotique soft au polar violent rempli de scènes de cul racoleuses, le cinéma d’exploitation italien n’allait pas tarder à s’affirmer comme l’un des plus raffinés d’Europe. Mais l’un des meilleurs filons fut bien sûr la bonne grosse rigolade agrémentée d’une forte dose de fesse. «La Toubib du régiment » avec Edwige Fenech, «Les Zizis baladeurs », «La Zézette aime les marins », «La Prof donne des leçons particulières » : l’humour italien retrouvait les heures les plus fines de la Commedia dell’arte !
«Infirmière de nuit » est l’un des plus beaux fleurons de cette belle époque qui fit l’intervalle entre la première vague de relâchement de la censure et l’autorisation du porno hard (où l’on passa enfin aux choses sérieuses). Ce film du spécialiste Mariano Laurenti («La Prof et les farceurs de l’école mixte », «Les Lycéennes redoublent », etc) réunit tous les ingrédients du genre : un scénario prétexte, une bombe sexuelle en tenue légère que l’intégralité du casting essaie de se faire, des acteurs comiques totalement déchaînés dans le cabotinage, et un jeune premier insipide chargé de faire office de héros. L’enjeu principal du récit étant de savoir 1) si les comiques de service arriveront à se taper la belle plante (généralement, c’est non) 2) si le jeune héros, auquel le public peut éventuellement s’identifier va, lui, y arriver (généralement, c’est oui).
Bon, par où commencer pour vous parler de ce truc ? Par le scénario ? Heu…on y viendra plus tard. Par la mise en scène ? Y’en a pas. Par la photo ? Là, il y a déjà de la matière : surexposée, rosâtre, baveuse, on a rarement vu une cochonnerie pareille (bien que la qualité de la VHS prêtée par un amateur de ritaleries grivoises doive sans doute y contribuer). Non, le véritable atout de cette caleçonnade pur porc, c’est son héroïne, l’infirmière du titre, Gloria Guida !
C’est elle :
La simple photo de cette ancienne «Miss Teenage Italia » suffit à expliquer la raison d’une carrière aussi florissante que trash, qui dura jusqu’à la fin des années 80 et une sage retraite matrimoniale. Plus fraîche qu’Edwige Fenech, plus gironde que Nadia Cassini, Gloria Guida fut l’une des actrices les plus sympathiques de la «sexy comédie » italienne des années 70. Ce n’est pas tant sa personne qui contribue ici à la nanardise du film (à l’exception d’une scène sur laquelle nous reviendrons) mais plutôt l’usage qui en est fait. Gloria Guida est ici un pur objet sexuel dont la seule fonction est de rendre totalement frénétique le casting de mâles grimaçants qui lui tourne autour en se livrant à des singeries qui auraient à peine leur place dans un film de Philippe Clair.
Jimmy il Fenomeno, le second rôle le plus laid de la
comédie trash italienne! (Salvatore Baccaro étant hors-concours)
Jimmy et Lino Banfi.
L’argument qui sert de prétexte auxdites singeries et à la présence de Gloria Guida est le suivant : un dentiste ventripotent et coureur de jupons (Lino Banfi) voit débarquer à la maison un riche oncle de sa tante, agonisant, qui revient d’un long séjour à l’étranger pour finir ses jours en famille. Désireux d’hériter de l’argent du croulant, le dentiste embauche une élève infirmière pour le veiller : le vieillard libidineux ayant réclamé une jolie soignante, Banfi va lui fournir Gloria Guida, qu’il va essayer de se faire lui-même par tous les moyens.
Oui mais ! Le vieil oncle est en fait un imposteur : il s’agit d’un escroc auquel le vrai oncle a confié, avant sa mort, avoir caché un diamant aussi précieux que le «White fire » dans le lustre de sa nièce. Introduit dans la maison à seule fin de mettre la main sur la pierre, le faux malade tente de commettre son méfait entre deux crises de spasmes à la vue de Gloria en petite culotte.
A partir de là, le scénario va se limiter à une série de chassés-croisés entre les personnages, chacun se livrant à un concours de grimaces à la vue de Gloria Guida, qui ne perd de son côté aucune occasion pour se désaper et nous faire admirer sa petite culotte. Evidemment, c’est le fils de Lino Banfi (un jeune homme très sérieux, au désespoir de son père, qui va emballer la blonde infirmière.
Mais l’intérêt n’est pas là : il s’agit, pour le nanardeur téméraire, d’affronter un exemple particulièrement dense de ce que la comédie italienne a pu fournir de pire. Pets, rots, baffes sonores, filles à poil, obsédés sexuels, crachats dans l’œil, gesticulations, cabotinage à en faire péter tous les records communément admis. Il n’y a littéralement aucune limite du mauvais goût qui ne soit franchie, malgré une fin un peu platounette. Il est évident, à la vision du film, que les auteurs ont montré tout ce qui était montrable en matière de situations scabreuses, en l’état de la censure italienne des années 70, l’alibi comique évitant de tomber dans l’érotisme pur et simple. Les comédies scabreuses de Philippe Clair et Max Pécas en deviennent des modèles de chasteté en comparaison ! Les honorables pervers qui fréquentent Nanarland trouveront ample matière à se rincer l’œil, entre la plastique de Gloria Guida et, notamment, celle de la belle brune charnue Paola Senatore (qui donna ensuite brièvement dans le porno hard.)
La véritable vedette comique du film est le comique italien Lino Banfi, qui interprète son rôle avec une absence de sobriété qui force l’admiration, accumulant les grimaces démentes et les jeux de mots intraduisibles que la version française achève de rendre lamentables (« Pour cinq canines, j’offre un bull-dog, mou ha ha ! »). Il trouve un sidekick à sa mesure en la personne du gnome ventripotent Alvaro Vitali (l’un des acteurs les plus récurrents de la comédie trash italienne), qui interprète son assistant souffre-douleur et se ramasse une quantité industrielle de baffes et de crachats dans l’œil !
Mario Carotenuto, dans le rôle du faux oncle, parvient cependant presque à leur voler la vedette à force de gesticuler comme un épileptique affligé de la danse de Saint-Guy.
Pour ce qui est du kitsch typiquement italien, les ethnophiles pervers seront également servis, avec une scène de discothèque qui plagie somptueusement «La Fièvre du samedi soir », avec un peu de piment musical en plus. Gloria Guida et le fils de Lino Banfi ayant gagné un concours de danse, la belle Gloria est invitée à pousser la chansonnette. Et là, c’est un véritable cataclysme auditif :
ECOUTEZ !
Pur minestrone disco particulièrement épais, la chanson de Gloria Guida est l’un des pires morceaux jamais entendus à l’écran, à faire passer la chanson du générique espagnol de «Supersonic man » pour un modèle de sobriété et d’harmonie. La vulgarité de la (vraie) voix de Gloria Guida, qui chante comme une camionneuse tabagique dopée à la testostérone, achève de couper net une bonne partie de l’érotisme du film, tout en maximisant son quota nanar ! Ajoutons que la demoiselle n’a guère d’excuses, puisqu’elle était chanteuse avant de jouer la comédie ! (Si vous trouvez un best-of de ses chansons, distribuez-le autour de vous : c’est une excellente façon de perdre ses amis !)
Epaisse marmelade de vulgarité typiquement transalpine, «Infirmière de nuit » est une bonne introduction à la comédie italienne dans ce qu’elle a de plus bas : son scénario, tournant entièrement autour des apparitions de l’héroïne en petite culotte, a de plus l’avantage de fournir un véritable manifeste théorique de la sexy-comédie des années 70 ! Un vrai document d’époque, et un bon témoignage de ce qui constituait alors une bonne part de l’éducation sexuelle des jeunes spectateurs italiens.
Allez hop, pour finir en beauté :
Infirmière de nuit
Année : 1979
Réalisateur : Mariano Laurenti
Pays : Italie
Genre : L’Infirmière n’a pas de sous-tifs !
Catégorie : comique
Avec : Gloria Guida, Lino Banfi, Alvaro Vitali, Mario Carotenuto, Leo Colonna, Paola Senatore, Francesca Romana Coluzzi, Annamaria Clementi
Nikita : 2
Merci à MrKlaus et Dryke (pour le MP3)
Icono : www.vhs-survivors.com , www.dvd.it , remerciements aux forumeurs de www.filmbrutti.com