BOMBERMAN aka The psychotronic man - Jack M. Sell - 1980
Posté : 20.08.2005 - 01:30
Psychotronic Man, alias Bomberman, alias Revenge of the Psychotronic Man (1980)
De Jack M. Sell
Il y a de ces films qui sont appelés à marquer l'histoire du cinéma pour des raisons bien peu flatteuses: Psychotronic Man en fait indéniablement partie.
En anglais, le terme psychotronic est un adjectif qui fait office d'équivalent au terme nanar. Un "psychotronic movie" est un "so-bad-it's-good", autrement dit un film kitsh au ridicule involontaire. Ce fut le titre du film, Psychotronic Man donc, qui inspira, plus ou moins consciemment, au fanéditeur américain Michael J. Weldon le nom de son célèbre magazine, Psychotronic Video. Par glissement le mot devint un adjectif couramment employé pour qualifier des films de genre, kitsch et colorés des années 50 à 80 (source: Trash Times, édition été 2003).
Ne serait-ce que d'un simple point de vue de linguistique comparée, le film vaut donc la peine. C'est un peu comme s'il existait un "La revenge de l'homme-nanar"...
Mais s'agit-il vraiment d'un nanar dans les règles de l'art? La réponse est oui et non à la fois. Il s'agit d'un espèce d'ovni à mi-chemin entre la biserie fauchée regardable et le pur nanar.
Résumons-nous:
Rocky Froscoe est coiffeur pour hommes. Au cour d'un petit périple en voiture, il s'arrête en pleine nuit sur le bord de la route. Réveillé par le souffle du vent et par une fumée qui ressemble vaguement à un nuage, notre ami tente de sortir de sa voiture mais se ravise lorsqu'il se rend compte que sa voiture vogue bien au dessus d'une altitude mormale pour un tel véhicule. Notre sagouin tombe derechef dans un someil comateux dont il ne se réveille que le lendemain. Dès lors, la question se pose: Rêve ou réalité? D'autant plus que depuis lors Rocky souffre d'affreux maux de têtes. Son médecin se veut rassurant: ce ne sont que des céphalées bien naturelles, facheuses mais rien que très normales.
Mais il est bien connu que les médecins sont des charlatans vendus aux vendeurs d'aspirine, et la vérité est bien plus insoutenable: Rocky détient des pouvoirs PSYCHOTRONIQUES! Mais qu'est-ce cela me direz-vous? Je ne ferai pas durer le suspens plus longtemps, puisque ce n'est guère original: il s'agit d'un pouvoir au nom nanar qui consiste à pouvoir bouger les objets par le pouvoir de la pensée (je sais à quoi vous devez penser mais Akira date de 1988 donc si quelqu'un a copié quelqu'un c'est Otomo et pas Sell!).
Rocky erre donc à la recherche de l'explication de ses fameux pouvoirs tout en accumulant les cadavres de témoins génants: un paysan qui a vu sa voiture voler, son médecin traitant qui semble enfin deviner plus qu'une migraine (c'est pas trop tôt, à ce stade la moitié du film est passée), sa femme... Rocky devient donc la proie d'une chasse à l'homme impitoyable lancée par les policiers les plus mal doublés de la galaxie.
Quels sont les arguments nanars du film?
-Les scènes de démonstration du pouvoir psychotronique de Rocky suivent invariablement le même shéma: Rocky se récoiffe le brushing d'une main, déclanchant une orgie de lumières vertes et oranges, de zooms infâmes et de grimaces atroces des figurants. Maux de tête ou fou-rires garantis!
-Un dialogue scientifico-nanar phénoménal (le plus beau moment du film!), complêtement débile, qui explique que le détenteur d'un pouvoir psychotronique est comme une bombe atomique (c'est presqu'aussi crétin que l'explication à base de rayon et d'essence de Plan 9!)
-Un final explosif (c'est rien de le dire!) avec un groupe de tireurs d'élite qui ressemblent surtout à des chasseurs de canards et un stock-shot de bombe atomique (comme quoi, l'hypothèse d'un plagiat par Otomo s'étaye).
-Une interprétation halluciante de Peter Spelson en Rocky, sorte de croisement entre Omar Shariff et Richard Dean Anderson, qui, non content de pourvoir le film de son charisme renversant, est en plus crédité comme producteur et scénariste. Au vu de tout ce beau potentiel il est fort regretable que ce film soit resté sa seule tentative.
-Et surtout, éléments nanars omniprésents dans ce film, un bruitage parfaitement immonde à base de sirènes et de piano et un doublage effectué en dépit du bon sens.
Ces quelques éléments font de Revenge of the Psychotronic Man un bon moment de rigolade. Le début est lent et les longueurs sont légions mais bizarrement les scènes les plus longues sont les mieux réalisées, ce qui les rend franchement regardables. En bref, on pourrait dire que ce film est une grosse biserie fauchée comportant quelques éclairs de génie nanar qui rassasieront les spectateurs curieux. Ne serait-ce que pour savoir d'où vient le terme psychotronic ce film valait la peine.. si en plus il comporte son quotat de nanardise réglementaire on ne va pas se plaindre.
PS: Désolé de la pauvreté iconagraphique de ma chronique, mais c'est tout ce que j'ai pu trouver sur le web...
De Jack M. Sell
Il y a de ces films qui sont appelés à marquer l'histoire du cinéma pour des raisons bien peu flatteuses: Psychotronic Man en fait indéniablement partie.
En anglais, le terme psychotronic est un adjectif qui fait office d'équivalent au terme nanar. Un "psychotronic movie" est un "so-bad-it's-good", autrement dit un film kitsh au ridicule involontaire. Ce fut le titre du film, Psychotronic Man donc, qui inspira, plus ou moins consciemment, au fanéditeur américain Michael J. Weldon le nom de son célèbre magazine, Psychotronic Video. Par glissement le mot devint un adjectif couramment employé pour qualifier des films de genre, kitsch et colorés des années 50 à 80 (source: Trash Times, édition été 2003).
Ne serait-ce que d'un simple point de vue de linguistique comparée, le film vaut donc la peine. C'est un peu comme s'il existait un "La revenge de l'homme-nanar"...
Mais s'agit-il vraiment d'un nanar dans les règles de l'art? La réponse est oui et non à la fois. Il s'agit d'un espèce d'ovni à mi-chemin entre la biserie fauchée regardable et le pur nanar.
Résumons-nous:
Rocky Froscoe est coiffeur pour hommes. Au cour d'un petit périple en voiture, il s'arrête en pleine nuit sur le bord de la route. Réveillé par le souffle du vent et par une fumée qui ressemble vaguement à un nuage, notre ami tente de sortir de sa voiture mais se ravise lorsqu'il se rend compte que sa voiture vogue bien au dessus d'une altitude mormale pour un tel véhicule. Notre sagouin tombe derechef dans un someil comateux dont il ne se réveille que le lendemain. Dès lors, la question se pose: Rêve ou réalité? D'autant plus que depuis lors Rocky souffre d'affreux maux de têtes. Son médecin se veut rassurant: ce ne sont que des céphalées bien naturelles, facheuses mais rien que très normales.
Mais il est bien connu que les médecins sont des charlatans vendus aux vendeurs d'aspirine, et la vérité est bien plus insoutenable: Rocky détient des pouvoirs PSYCHOTRONIQUES! Mais qu'est-ce cela me direz-vous? Je ne ferai pas durer le suspens plus longtemps, puisque ce n'est guère original: il s'agit d'un pouvoir au nom nanar qui consiste à pouvoir bouger les objets par le pouvoir de la pensée (je sais à quoi vous devez penser mais Akira date de 1988 donc si quelqu'un a copié quelqu'un c'est Otomo et pas Sell!).
Rocky erre donc à la recherche de l'explication de ses fameux pouvoirs tout en accumulant les cadavres de témoins génants: un paysan qui a vu sa voiture voler, son médecin traitant qui semble enfin deviner plus qu'une migraine (c'est pas trop tôt, à ce stade la moitié du film est passée), sa femme... Rocky devient donc la proie d'une chasse à l'homme impitoyable lancée par les policiers les plus mal doublés de la galaxie.
Quels sont les arguments nanars du film?
-Les scènes de démonstration du pouvoir psychotronique de Rocky suivent invariablement le même shéma: Rocky se récoiffe le brushing d'une main, déclanchant une orgie de lumières vertes et oranges, de zooms infâmes et de grimaces atroces des figurants. Maux de tête ou fou-rires garantis!
-Un dialogue scientifico-nanar phénoménal (le plus beau moment du film!), complêtement débile, qui explique que le détenteur d'un pouvoir psychotronique est comme une bombe atomique (c'est presqu'aussi crétin que l'explication à base de rayon et d'essence de Plan 9!)
-Un final explosif (c'est rien de le dire!) avec un groupe de tireurs d'élite qui ressemblent surtout à des chasseurs de canards et un stock-shot de bombe atomique (comme quoi, l'hypothèse d'un plagiat par Otomo s'étaye).
-Une interprétation halluciante de Peter Spelson en Rocky, sorte de croisement entre Omar Shariff et Richard Dean Anderson, qui, non content de pourvoir le film de son charisme renversant, est en plus crédité comme producteur et scénariste. Au vu de tout ce beau potentiel il est fort regretable que ce film soit resté sa seule tentative.
-Et surtout, éléments nanars omniprésents dans ce film, un bruitage parfaitement immonde à base de sirènes et de piano et un doublage effectué en dépit du bon sens.
Ces quelques éléments font de Revenge of the Psychotronic Man un bon moment de rigolade. Le début est lent et les longueurs sont légions mais bizarrement les scènes les plus longues sont les mieux réalisées, ce qui les rend franchement regardables. En bref, on pourrait dire que ce film est une grosse biserie fauchée comportant quelques éclairs de génie nanar qui rassasieront les spectateurs curieux. Ne serait-ce que pour savoir d'où vient le terme psychotronic ce film valait la peine.. si en plus il comporte son quotat de nanardise réglementaire on ne va pas se plaindre.
PS: Désolé de la pauvreté iconagraphique de ma chronique, mais c'est tout ce que j'ai pu trouver sur le web...