SAMURAI COP
Posté : 20.08.2005 - 01:33
SAMURAÏ COP
On me reproche souvent de faire des chroniques trop longues ; je vais donc essayer de résumer en un seul mot mon sentiment sur cet immense «Samuraï cop ». MOUHAHAHAHAHA ! (Ben oui, c’est un mot, quoi ? Enfin disons, une interjection…) L’impression laissée par ce chef-d’œuvre est en effet contenue en un seul état d’humeur : l’hilarité totale ! Nous sommes en effet en présence de l’un des nanars d’action les plus violemment bêtes vus depuis des lustres ; il doit exister plus stupide, mais il va falloir faire une recherche…Un vrai bonheur, que nous allons à présent tenter de vous détailler au-delà de l’authentique poilade qu’il inspire à chaque vision.
Précisons tout de suite que le film ne correspond pas exactement à ses supports publicitaires (identiques en France et aux USA). L’œuvre tente en effet de se vendre comme un succédané de «Maniac Cop », où le colosse Robert Z’Dar interprétait un flic serial killer indestructible. Présence de Z’Dar, flic décapiteur en uniforme…tous les ingrédients pour une copie carbone de «Maniac Cop » semblent réunis. Sauf que « Samuraï Cop » n’est nullement une histoire de policier devenu tueur fou, mais un succédané de «L’Arme fatale », mâtiné d’un soupçon de «Black Rain ». On croit acheter un film d’horreur, on a un film d’action bourrin. A part la présence de Robert Z’Dar et le fait qu’un flic (sans uniforme) se batte au sabre de samouraï, on n’est pas loin de la tromperie sur la marchandise. Mais comme le sait tout chineur vidéophile, on a vu bien pire au royaume des jaquettes…
Robert Z’Dar
Gerald Okamura
A gauche : Fujiyama, le parrain (Joselito Rescober)
La petite déception née de cet emballage mensonger cède bien vite la place à un parfait ravissement face à l’intense nanardise du bestiau : «Samuraï cop » est une espèce de concentré de toute la bêtise potentielle du film d’action bourrin à l’américaine, maximisée par un manque de moyens et de talent, à la hauteur de sa stupidité intrinsèque.
Des acteurs de second plan charismatiques!
Nous assistons aux exploits d’un as de la police, Joe Marshall, alias le «flic samouraï » du titre, appelé de San Diego pour aider la police de Los Angeles à combattre un redoutable gang de mafieux japonais, les «Katana», dirigés par un certain Fujiyama. Le flic samouraï est l’homme de la situation, car ce fin connaisseur de la culture japonaise a appris les arts martiaux au pays du soleil levant et devrait donc être plus que capable de botter le cul des yakuzas. Un tel point de départ n’est pas plus bête qu’un autre et pourrait donner un bon film d’action, intéressant par son analyse des rapports entre Orient et Occident. Ce qui revient à dire que le film pourrait être bon, avec un autre scénario, un autre réalisateur et, surtout, d’autres acteurs. Car si le côté «japonais » du héros n’est absolument pas développé au-delà de sa capacité à donner des coups de tatane, la nanardise intense de l’œuvre va être assurée au-delà de toute espérance par l'interprète principal :
MATT HANNON !
Haaaa…Matt Hannon ! Des larmes d’émotion embuent mon clavier au moment d’évoquer cette merveilleuse découverte. Quel acteur ! Quel charisme ! Quelle crinière !
Notre héros au travail.
N'oubliez pas de garder vos slips pour faire l'amour, c'est plus propre.
Surhomme nanar à la mécanique parfaitement huilée, la star incomprise Matt Hannon (car «Samuraï cop » fut apparemment son unique film) explore un nouveau concept. Après le sous-Stallone, le sous-Seagal, voici le sous-Joe Lara, c’est-à-dire le sous-sous-Lorenzo Lamas ! Non content de se positionner en nouvelle icône du héros au rabais, Matt Hannon magnifie son statut d’icône de la médiocrité en repoussant les limites communément admises du non-talent. Rarement vit-on bellâtre plus suffisant, acteur plus bovin, jeune premier plus antipathique tenir le rôle principal d’un film. Pulvérisant la crédibilité de toutes les scènes où il apparaît, Matt Hannon est une sorte de héros nanar puissance 1000, plus proche du mannequin pour publicité L’Oréal ou de l’acteur de film X mal reconverti que de l’artiste martial sans peur ni reproche. On en viendrait presque à brûler des cierges en l’honneur du directeur de casting alcoolique qui eût la brillante idée de le sortir de l’anonymat. (Après quelques recherches, il semble que le sieur Hannon ait été à un moment donné garde du corps de Sylvester Stallone. Comme son patron était alors sur le déclin, il a dû estimer qu’il y avait une place à prendre…)
Le plus beau est encore que l’on essaie de nous faire avaler que ce bellâtre hallucinatoire est, non seulement un héros invincible, mais encore un tombeur de première : certes avantagé par sa musculature mais handicapé par un regard aussi expressif que celui d’une huître (comment ça, l’huître n’a pas de regard? Hé ben c’est pareil !), Matt s’envoie toutes les nanas qui passent, ou du moins il essaie. Une scène où il se prend un râteau nous vaut d’ailleurs un interlude comique du meilleur goût.
L’infirmière du service des grands brûlés : «Mmmh, vous aimez ce que vous voyez ? Vous voulez sortir avec moi ? »
« Vous voulez coucher avec moi ? »
« La vache, le patron va encore emballer ! »
« Bingo ! »
Tâtant la marchandise : «mmmmh, non, il me faut la taille au-dessus ! »
Et alors la nana, j’y dis : c’est moi qu’ai joué dans «Samuraï cop » ! J’te jure, quand j’dis ça, elles tombent toutes !
La fliquette de l’hélico : «On les a eus, ces salauds ! On va fêter ça ! »
« Compte sur moi ma jolie, pour la fête chuis l’meilleur ! »
Hop, emballez, c’est pesé !
Melissa Moore, une comédienne aux arguments de poids !
Le sublime Matt est secondé, le film durant, par un sidekick comique noir du meilleur effet. A héros nanar, comparse nanardissime : le copain noir du flic samouraï entrera certainement dans la légende comme l’un des sidekicks les moins drôles de l’histoire, passant son temps à sortir des blagues incompréhensibles qu’il accompagne de grands rires de gorge à la Eddie Murphy. On ne s’en lasse pas !
Mark Frazer : un acteur qui vaut le détour, pour l’éviter !
Mais si Matt Hannon (un nom décidément à graver dans le marbre de l’histoire du nanar !) et son pote sont à la pointe de la ringardise du film, les méchants de l’histoire ne sont pas en reste. Ceux qui ont lu attentivement cette chronique se souviennent peut-être que les vilains sont des yakuzas nommés les Katana et dirigés par un certain Fuyijama (ces noms ont sans doute été trouvés dans un livre du type « le Japon pour les nuls ») : or, les Katana, outre le fait qu’ils se composent d’une douzaine de sbires au grand maximum, sont probablement….le gang japonais le moins asiatique de tous les temps ! A l’exception du parrain, de l’un de ses bras droits et de deux ou trois sbires, la quasi-totalité des membres du gang sont des blancs ou des noirs. Soit le manque de figurants asiatiques se faisait sentir à Hollywood, soit le réalisateur avait prévu un gang lambda et a décidé de le changer en gang japonais, histoire de faire plus classe, deux ou trois jours avant le tournage.
Robert Z’Dar et ses sbires japonais.
Matt Hannon pète la gueule d’un yakuza noir.
Une yakuzette rousse, interprétée par l’actrice de porno Krista Lane, qui essayait de se reconvertir sous le pseudonyme de «Cameron »….
….mais ne tarde pas à revenir à ce qu’elle sait faire le mieux !
L’élément le plus admirablement nul des Katana est cependant le sbire numéro 1 du parrain, un certain Yamashita, interprété par…Robert Z’Dar ! Oui, vous avez bien lu, le gros Robert, aussi peu asiatique qu’on peut l’être, barbu comme jamais aucun nippon ne l’a été, interprète un japonais ! L’acteur, du fait de son type slave, pourrait à la rigueur passer pour un eurasien, mais rien ne nous est dit sur l’origine du personnage, ce qui fait que le spectateur n’a d’autre choix que de le considérer comme un japonais pur jus. Un très, très grand moment d’absurde, surtout quand l’américano-lituanien Robert Z’Dar se pose en défenseur des vraies valeurs japonaises !
Ca vaut presque Jacques Legras en chinois dans « Mon curé chez les thaïlandaises ».
«Mon pt’it Yamashita, je vous ai recruté parce que vous êtes un japonais pure souche : je sais que je peux vous faire confiance ! »
«Heu...oui, patron ! »
Passées les bornes, les limites sont franchies, et «Samuraï cop» ne va pas cesser de se positionner en caricature absolue du film d’action américain eighties. Héros grotesque, plans nichons à foison (on peut voir la quasi-intégralité des nibards du casting féminin, ce qui est toujours agréable), réalisation à l’arrache, combats chorégraphiés avec des moufles : l’iranien Amir Shervan, pour son deuxième et avant-dernier film américain, a fait très fort, réalisant une caricature plus outrancière que les scènes les plus portnawak de «Last Action Hero » avec Arnold Schwarzenegger.
Des flics hyper motivés dans un commissariat au décor superbement vide.
Saloperie de niaoukés, ils viennent piquer nos femmes !
Pour faire taire les témoins gênants à l’hôpital…
…autant introduire un Robert, avec son gros sabre : décapitation nette et sans bavure garantie !
«Parle, sinon on oblige ta femme à regarder «La Pension des Surdoués» !»
Des combats d’arts martiaux d’un ridicule magistral!
Des décors d'un mauvais goût luxuriant !
Le commissaire, excédé par la bureaucratie droits-de-l'hommiste : "Vous allez rentrer dans le lard de ces fumiers, jusqu'à ce que la piscine de Fujiyama soit remplie de cadavres! Et après, on ira rendre nos plaques ensemble! Je ne serai jamais un flic pourri!"
Faut pas faire chier le flic samouraï, il ne sort jamais sans son sabre !
La fliquette rigolote : «Hé Joe, si tu passais chez moi avant d’aller faire ton rapport au patron ? »
« Pourquoi ? »
« Pour qu’on en profite tant qu’ t’as encore des couilles ! »
Le plus beau réside encore dans des dialogues d’une finesse éléphantesque, qui élèvent «Samuraï cop » au rang de film-symbole du nanar d’action hollywoodien. Pour preuve, cette tirade du flic samouraï, venu apostropher le parrain et son avocat marron dans leur restaurant favori :
- Le flic samouraï : « Je répète à ce fils de pute que j'ai beaucoup de respect pour les japonais qui travaillent et sont des hommes d'affaires honnêtes! Je sais que dans notre Amérique, on laisse beaucoup trop de liberté aux bandes de meurtriers qui distribuent la drogue à nos enfants pour la vendre dans nos rues. Dites bien à la mère de cet enculé que s'il continue à tuer nos enfants pour amasser des millions dans une banque suisse sur un compte secret, je jure qu'avant que votre cabinet d'avocats n'ait assuré sa défense, je renverrai cette pourriture en petits morceaux sur un bateau japonais afin que cette merde serve d'engrais...(à l'avocat marron de Fuyjama) et vous avec ! (à la patronne du restaurant, copine de Fuyijama, qu’il ne vas pas tarder à emballer) Pardon mademoiselle, mais je me demande ce qu'une jolie américaine comme vous fait avec une larve pareille? (s’en va) A un d'ces jours !
- Le sidekick rigolo : « Alors, mon couillon? On se retrouve devant le jury, hinhinhinhinhin ! »
«Mmmh, il en a dans le slip, ce Joe Marshall ! » se dit la copine de Fujiyama…
« T’as vu, c’est aut’chose qu’un morcif de niakoué ! »
Ce lion me fascine : symboliserait-il la virilité du héros ?
Un serveur de restaurant homosexuel tout droit sorti d’un film de Philippe Clair.
Quand Robert est colère, Robert est violence !
Ajoutez à cette poésie intrinsèquement nanardifère : un homosexuel comique, qui ne sert absolument à rien dans le récit ; une actrice de porno dans le rôle de la copine de Robert Z’Dar ; Gerald Okamura, sbire asiatique présent dans «Vampire assassin » et une quantité industrielle de nanars ; des combats au sabre totalement grotesques ; et vous obtiendrez l’une des bourrinades infra-hollywoodiennes les plus violemment crétines que l’on ait jamais tenté de faire avaler aux rats de vidéo-clubs, une sorte d’ «Arme fatale » tourné à l’arrache, en trois semaines et demie (véridique), sans talent, sans idées, sans moyens, mais avec une dose de stupidité à faire pâlir d’envie n’importe quel bis italien.
Zere canne bi onli ouanne !
Mon diagnostic de modeste chroniqueur : un nanar atomique, à ne manquer sous aucun prétexte ! Quant à Matt Hannon, c’est un demi-dieu : foin de Jean-Claude Van Damme et autres Mark Gregory, nous avons enfin trouvé le héros nanar ultime !
RESPECT ETERNEL !!!
SAMURAï COP
Année : 1989
Réalisateur : Amir Shervan
Pays : USA
Durée : 1H36
Genre : Couilles de taureau, cervelle d’oiseau
Catégorie : Pur et dur
Avec : Matt Hannon, Robert Z’Dar, Melissa Moore, Gerald Okamura, Mark Frazer, Krista Lane, Joselito Rescober
Nikita : 4,5
Remerciements : Zord, Chenomathoscope, Ghor, Peter Wonkley (qui m’a fourgué ce film quasiment de force : je ne le remercierai jamais assez !)
En bonus : un extrait vidéo. La drague à la portée de tous, avec Samuraï cop!
On me reproche souvent de faire des chroniques trop longues ; je vais donc essayer de résumer en un seul mot mon sentiment sur cet immense «Samuraï cop ». MOUHAHAHAHAHA ! (Ben oui, c’est un mot, quoi ? Enfin disons, une interjection…) L’impression laissée par ce chef-d’œuvre est en effet contenue en un seul état d’humeur : l’hilarité totale ! Nous sommes en effet en présence de l’un des nanars d’action les plus violemment bêtes vus depuis des lustres ; il doit exister plus stupide, mais il va falloir faire une recherche…Un vrai bonheur, que nous allons à présent tenter de vous détailler au-delà de l’authentique poilade qu’il inspire à chaque vision.
Précisons tout de suite que le film ne correspond pas exactement à ses supports publicitaires (identiques en France et aux USA). L’œuvre tente en effet de se vendre comme un succédané de «Maniac Cop », où le colosse Robert Z’Dar interprétait un flic serial killer indestructible. Présence de Z’Dar, flic décapiteur en uniforme…tous les ingrédients pour une copie carbone de «Maniac Cop » semblent réunis. Sauf que « Samuraï Cop » n’est nullement une histoire de policier devenu tueur fou, mais un succédané de «L’Arme fatale », mâtiné d’un soupçon de «Black Rain ». On croit acheter un film d’horreur, on a un film d’action bourrin. A part la présence de Robert Z’Dar et le fait qu’un flic (sans uniforme) se batte au sabre de samouraï, on n’est pas loin de la tromperie sur la marchandise. Mais comme le sait tout chineur vidéophile, on a vu bien pire au royaume des jaquettes…
Robert Z’Dar
Gerald Okamura
A gauche : Fujiyama, le parrain (Joselito Rescober)
La petite déception née de cet emballage mensonger cède bien vite la place à un parfait ravissement face à l’intense nanardise du bestiau : «Samuraï cop » est une espèce de concentré de toute la bêtise potentielle du film d’action bourrin à l’américaine, maximisée par un manque de moyens et de talent, à la hauteur de sa stupidité intrinsèque.
Des acteurs de second plan charismatiques!
Nous assistons aux exploits d’un as de la police, Joe Marshall, alias le «flic samouraï » du titre, appelé de San Diego pour aider la police de Los Angeles à combattre un redoutable gang de mafieux japonais, les «Katana», dirigés par un certain Fujiyama. Le flic samouraï est l’homme de la situation, car ce fin connaisseur de la culture japonaise a appris les arts martiaux au pays du soleil levant et devrait donc être plus que capable de botter le cul des yakuzas. Un tel point de départ n’est pas plus bête qu’un autre et pourrait donner un bon film d’action, intéressant par son analyse des rapports entre Orient et Occident. Ce qui revient à dire que le film pourrait être bon, avec un autre scénario, un autre réalisateur et, surtout, d’autres acteurs. Car si le côté «japonais » du héros n’est absolument pas développé au-delà de sa capacité à donner des coups de tatane, la nanardise intense de l’œuvre va être assurée au-delà de toute espérance par l'interprète principal :
MATT HANNON !
Haaaa…Matt Hannon ! Des larmes d’émotion embuent mon clavier au moment d’évoquer cette merveilleuse découverte. Quel acteur ! Quel charisme ! Quelle crinière !
Notre héros au travail.
N'oubliez pas de garder vos slips pour faire l'amour, c'est plus propre.
Surhomme nanar à la mécanique parfaitement huilée, la star incomprise Matt Hannon (car «Samuraï cop » fut apparemment son unique film) explore un nouveau concept. Après le sous-Stallone, le sous-Seagal, voici le sous-Joe Lara, c’est-à-dire le sous-sous-Lorenzo Lamas ! Non content de se positionner en nouvelle icône du héros au rabais, Matt Hannon magnifie son statut d’icône de la médiocrité en repoussant les limites communément admises du non-talent. Rarement vit-on bellâtre plus suffisant, acteur plus bovin, jeune premier plus antipathique tenir le rôle principal d’un film. Pulvérisant la crédibilité de toutes les scènes où il apparaît, Matt Hannon est une sorte de héros nanar puissance 1000, plus proche du mannequin pour publicité L’Oréal ou de l’acteur de film X mal reconverti que de l’artiste martial sans peur ni reproche. On en viendrait presque à brûler des cierges en l’honneur du directeur de casting alcoolique qui eût la brillante idée de le sortir de l’anonymat. (Après quelques recherches, il semble que le sieur Hannon ait été à un moment donné garde du corps de Sylvester Stallone. Comme son patron était alors sur le déclin, il a dû estimer qu’il y avait une place à prendre…)
Le plus beau est encore que l’on essaie de nous faire avaler que ce bellâtre hallucinatoire est, non seulement un héros invincible, mais encore un tombeur de première : certes avantagé par sa musculature mais handicapé par un regard aussi expressif que celui d’une huître (comment ça, l’huître n’a pas de regard? Hé ben c’est pareil !), Matt s’envoie toutes les nanas qui passent, ou du moins il essaie. Une scène où il se prend un râteau nous vaut d’ailleurs un interlude comique du meilleur goût.
L’infirmière du service des grands brûlés : «Mmmh, vous aimez ce que vous voyez ? Vous voulez sortir avec moi ? »
« Vous voulez coucher avec moi ? »
« La vache, le patron va encore emballer ! »
« Bingo ! »
Tâtant la marchandise : «mmmmh, non, il me faut la taille au-dessus ! »
Et alors la nana, j’y dis : c’est moi qu’ai joué dans «Samuraï cop » ! J’te jure, quand j’dis ça, elles tombent toutes !
La fliquette de l’hélico : «On les a eus, ces salauds ! On va fêter ça ! »
« Compte sur moi ma jolie, pour la fête chuis l’meilleur ! »
Hop, emballez, c’est pesé !
Melissa Moore, une comédienne aux arguments de poids !
Le sublime Matt est secondé, le film durant, par un sidekick comique noir du meilleur effet. A héros nanar, comparse nanardissime : le copain noir du flic samouraï entrera certainement dans la légende comme l’un des sidekicks les moins drôles de l’histoire, passant son temps à sortir des blagues incompréhensibles qu’il accompagne de grands rires de gorge à la Eddie Murphy. On ne s’en lasse pas !
Mark Frazer : un acteur qui vaut le détour, pour l’éviter !
Mais si Matt Hannon (un nom décidément à graver dans le marbre de l’histoire du nanar !) et son pote sont à la pointe de la ringardise du film, les méchants de l’histoire ne sont pas en reste. Ceux qui ont lu attentivement cette chronique se souviennent peut-être que les vilains sont des yakuzas nommés les Katana et dirigés par un certain Fuyijama (ces noms ont sans doute été trouvés dans un livre du type « le Japon pour les nuls ») : or, les Katana, outre le fait qu’ils se composent d’une douzaine de sbires au grand maximum, sont probablement….le gang japonais le moins asiatique de tous les temps ! A l’exception du parrain, de l’un de ses bras droits et de deux ou trois sbires, la quasi-totalité des membres du gang sont des blancs ou des noirs. Soit le manque de figurants asiatiques se faisait sentir à Hollywood, soit le réalisateur avait prévu un gang lambda et a décidé de le changer en gang japonais, histoire de faire plus classe, deux ou trois jours avant le tournage.
Robert Z’Dar et ses sbires japonais.
Matt Hannon pète la gueule d’un yakuza noir.
Une yakuzette rousse, interprétée par l’actrice de porno Krista Lane, qui essayait de se reconvertir sous le pseudonyme de «Cameron »….
….mais ne tarde pas à revenir à ce qu’elle sait faire le mieux !
L’élément le plus admirablement nul des Katana est cependant le sbire numéro 1 du parrain, un certain Yamashita, interprété par…Robert Z’Dar ! Oui, vous avez bien lu, le gros Robert, aussi peu asiatique qu’on peut l’être, barbu comme jamais aucun nippon ne l’a été, interprète un japonais ! L’acteur, du fait de son type slave, pourrait à la rigueur passer pour un eurasien, mais rien ne nous est dit sur l’origine du personnage, ce qui fait que le spectateur n’a d’autre choix que de le considérer comme un japonais pur jus. Un très, très grand moment d’absurde, surtout quand l’américano-lituanien Robert Z’Dar se pose en défenseur des vraies valeurs japonaises !
Ca vaut presque Jacques Legras en chinois dans « Mon curé chez les thaïlandaises ».
«Mon pt’it Yamashita, je vous ai recruté parce que vous êtes un japonais pure souche : je sais que je peux vous faire confiance ! »
«Heu...oui, patron ! »
Passées les bornes, les limites sont franchies, et «Samuraï cop» ne va pas cesser de se positionner en caricature absolue du film d’action américain eighties. Héros grotesque, plans nichons à foison (on peut voir la quasi-intégralité des nibards du casting féminin, ce qui est toujours agréable), réalisation à l’arrache, combats chorégraphiés avec des moufles : l’iranien Amir Shervan, pour son deuxième et avant-dernier film américain, a fait très fort, réalisant une caricature plus outrancière que les scènes les plus portnawak de «Last Action Hero » avec Arnold Schwarzenegger.
Des flics hyper motivés dans un commissariat au décor superbement vide.
Saloperie de niaoukés, ils viennent piquer nos femmes !
Pour faire taire les témoins gênants à l’hôpital…
…autant introduire un Robert, avec son gros sabre : décapitation nette et sans bavure garantie !
«Parle, sinon on oblige ta femme à regarder «La Pension des Surdoués» !»
Des combats d’arts martiaux d’un ridicule magistral!
Des décors d'un mauvais goût luxuriant !
Le commissaire, excédé par la bureaucratie droits-de-l'hommiste : "Vous allez rentrer dans le lard de ces fumiers, jusqu'à ce que la piscine de Fujiyama soit remplie de cadavres! Et après, on ira rendre nos plaques ensemble! Je ne serai jamais un flic pourri!"
Faut pas faire chier le flic samouraï, il ne sort jamais sans son sabre !
La fliquette rigolote : «Hé Joe, si tu passais chez moi avant d’aller faire ton rapport au patron ? »
« Pourquoi ? »
« Pour qu’on en profite tant qu’ t’as encore des couilles ! »
Le plus beau réside encore dans des dialogues d’une finesse éléphantesque, qui élèvent «Samuraï cop » au rang de film-symbole du nanar d’action hollywoodien. Pour preuve, cette tirade du flic samouraï, venu apostropher le parrain et son avocat marron dans leur restaurant favori :
- Le flic samouraï : « Je répète à ce fils de pute que j'ai beaucoup de respect pour les japonais qui travaillent et sont des hommes d'affaires honnêtes! Je sais que dans notre Amérique, on laisse beaucoup trop de liberté aux bandes de meurtriers qui distribuent la drogue à nos enfants pour la vendre dans nos rues. Dites bien à la mère de cet enculé que s'il continue à tuer nos enfants pour amasser des millions dans une banque suisse sur un compte secret, je jure qu'avant que votre cabinet d'avocats n'ait assuré sa défense, je renverrai cette pourriture en petits morceaux sur un bateau japonais afin que cette merde serve d'engrais...(à l'avocat marron de Fuyjama) et vous avec ! (à la patronne du restaurant, copine de Fuyijama, qu’il ne vas pas tarder à emballer) Pardon mademoiselle, mais je me demande ce qu'une jolie américaine comme vous fait avec une larve pareille? (s’en va) A un d'ces jours !
- Le sidekick rigolo : « Alors, mon couillon? On se retrouve devant le jury, hinhinhinhinhin ! »
«Mmmh, il en a dans le slip, ce Joe Marshall ! » se dit la copine de Fujiyama…
« T’as vu, c’est aut’chose qu’un morcif de niakoué ! »
Ce lion me fascine : symboliserait-il la virilité du héros ?
Un serveur de restaurant homosexuel tout droit sorti d’un film de Philippe Clair.
Quand Robert est colère, Robert est violence !
Ajoutez à cette poésie intrinsèquement nanardifère : un homosexuel comique, qui ne sert absolument à rien dans le récit ; une actrice de porno dans le rôle de la copine de Robert Z’Dar ; Gerald Okamura, sbire asiatique présent dans «Vampire assassin » et une quantité industrielle de nanars ; des combats au sabre totalement grotesques ; et vous obtiendrez l’une des bourrinades infra-hollywoodiennes les plus violemment crétines que l’on ait jamais tenté de faire avaler aux rats de vidéo-clubs, une sorte d’ «Arme fatale » tourné à l’arrache, en trois semaines et demie (véridique), sans talent, sans idées, sans moyens, mais avec une dose de stupidité à faire pâlir d’envie n’importe quel bis italien.
Zere canne bi onli ouanne !
Mon diagnostic de modeste chroniqueur : un nanar atomique, à ne manquer sous aucun prétexte ! Quant à Matt Hannon, c’est un demi-dieu : foin de Jean-Claude Van Damme et autres Mark Gregory, nous avons enfin trouvé le héros nanar ultime !
RESPECT ETERNEL !!!
SAMURAï COP
Année : 1989
Réalisateur : Amir Shervan
Pays : USA
Durée : 1H36
Genre : Couilles de taureau, cervelle d’oiseau
Catégorie : Pur et dur
Avec : Matt Hannon, Robert Z’Dar, Melissa Moore, Gerald Okamura, Mark Frazer, Krista Lane, Joselito Rescober
Nikita : 4,5
Remerciements : Zord, Chenomathoscope, Ghor, Peter Wonkley (qui m’a fourgué ce film quasiment de force : je ne le remercierai jamais assez !)
En bonus : un extrait vidéo. La drague à la portée de tous, avec Samuraï cop!