L'enfer - Danis Tanovic - 2005
Posté : 06.12.2005 - 02:15
Réalisé par Danis Tanovic
Avec Emmanuelle Béart, Marie Gillain, Karin Viard, Guillaume Canet...
Sortie en salles le 30 Novembre 2005
Pas de pitch donné, de toute façon si je le donne, c'est bouffer 1h20 des 1h35 du film (c'est dire !)
Avis :
A la base, L'enfer est censé être le deuxième volet de la trilogie écrit par Krysztof Keslowski. Si je ne sais pas ce que valent ses livres, je sais par contre que son adaptation cinématographique est une daube cataclysmique ! Insipide et terriblement ennuyeux, Danis Tanovic réussit même le tour de force de nous livrer un film laid, malgré la présence de Emmanuelle Béart et Marie Gillain (excusez moi du peu). Les intentions sont pourtant là mais que de temps perdu pour une issue aussi banale...
Tanovic suit séparément les trois soeurs, de dédales en péripéties amoureuses censés prendre leur sources dans une enfance douloureuse. Mais qui croirait que Béart, Gillain et Viard ressemblent à des soeurs ? Physiquement parlant... La distribution du film est certes assez exceptionelle, les seconds rôles sont d'ailleurs confiés à Guillaume Canet, Carole Bouquet, Francis Perrin ou encore Jean Rochefort mais quel est l'interêt d'avoir une telle brochette d'acteurs pour un film aussi plat ? Pourquoi transformer Carole Bouquet en "vieille peau" alors qu'il ya des actrices de 60 ans, plus à même d'interprêter ce rôle. Pire, la réalisation de Tanovic est présomptueuse, ronflante et vaniteuse, de nombreux effets esthetiques appraissant comme inutiles, comme pour tromper le spectateur et lui balançer de la poudre aux yeux... Tanovic se fout le doigt dans l'oeil, L'enfer est d'un grotesque et d'un ennui innommable. Je ne comprends même pas le titre du film, jamais ô grand jamais on ne ressent vraiment que les trois soeurs vivent "l'enfer". Pourtant je tire mon chapeau aux trois actrices qui malgré la banalité du propos et le vide entourant le récit, font ce qu'elles peuvent pour sauver l'édifice. Et pourtant dieu sait que je n'aime pas Karin Viard ! Bref, on est quand même très loin du film homonyme mais sans rapport direct, de Claude Chabrol (avec Emmanuelle Béart déjà) où l'on ressent véritablement et sans ambiguité la terrible descente au purgatoire des personnages principaux. D'où l'art de bien choisir le titre d'un film, un détail certes, mais c'est révélateur du reste.
Vraiment dommageable tout ça, il y avait réellement du potentiel mais à l'arrivée, c'est tout simplement le spectateur qui vit l'enfer ! Navrant...