Vu il y a quelques jours.On ne sait qui il est, ni d'où il vient. Vêtu d'une combinaison blanche, il sillonne les routes de campagne sur sa moto. Le destin le conduit dans un village de la France profonde fraîchement marqué par la mort d'une enfant, fauchée par un deux-roues. Très vite, l'étranger ressent l'indifférence, puis le mépris et bientôt la haine de ces villageois confinés dans leurs préjugés. Seule Madeleine, mère célibataire, accepte de lui venir en aide. Mais tous les hommes du village, jusqu'au maire, ont trouvé en l'étranger leur bouc émissaire.
C'est un des ces films qui illustrent parfaitement ce que j'appellerais " la bêtise crasse du beauf moyen"
Dans le genre, Haine m'a fait songer à l'excellent Dupont Lajoie d'Yves Boisset, autre film à explorer le même axiome.
Dans les deux longs-métrages, intolérance et xénophobie règnent et engendrent des conséquences hautement dommageables ...
La grande force du film de Dominique Goult, réalisateur venu du porno (Les monteuses, Les queutardes, Partouzes perverses, Lèvres gloutonnes ... tout un programme !), c'est sa peinture sans fard d'un milieu rural renfermé sur lui-même, suspicieux, fielleux.
Les décors sont banaux, mornes, tristes. Les personnages du cru frustes, sales, brutaux.
A l'instar du protagoniste principal joué par Klaus Kinski, on a envie de quitter les lieux au plus vite mais c'est impossible car Haine est une sorte de huis-clos villageois à ciel ouvert.
Bref, la toile de fond est ici vraiment bien fichue, saisissante.
Après, le script n'est pas forcément à la hauteur, ce qui nous donne quand même un titre plutôt moyen à l'arrivée ...
Cela étant dit, je suis content de l'avoir découvert (merci Le chat qui fume) car c'est une curiosité qui mérite clairement qu'on y jette un œil
