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copier coller de l'ami wolfwood de nanarland :
Barbarian
Catégorie: Heroic-Fantasy
Genre: Barbare au rabais
Année: 2003
Pays: Etats-Unis/Russie
Durée:1h29
Réalisateur: Henri Crum (sous le pseudo de John O'Halloran)
Avec: Michael O'Hearn, Martin Kove, Svetlana Metkina, Dmitri Shevchenko, Yevdokiya Germanova… .
Ah, le barbare… . Guerrier primitif vivant dans les contrés hostiles et ne se souciant guère du monde qui l'entoure, il voyage, de ci de là, à la recherche de nouveaux pillages. Parfois, sa tranquillité est troublée par une menace imminente, venant bouleversé son petit quotidien pépère, obligeant notre rustre à prendre les armes. Mais, bonne pâte, il accepte son sort sans rechigner surtout s'il peut obtenir une contrepartie, comme l'immortalité, la richesse ou plus sobrement, l'amour d'une jouvencelle en détresse, ses beaux yeux… et tout ce qui va avec.
Sur ce canevas usé jusqu'à la corde s'est brodé une quantité industrielle de productions. Avec "Barbarian", on voyage donc en terrain connu, d'autant plus que le film qui nous intéresse reprend dans les grandes lignes la trame d'un autre long-métrage, "DeathStalker". Quoique, vu la similitude, on pourrait même parler de plagiat éhonté si les deux œuvres ne se partageaient pas le même producteur exécutif, à savoir l'éternel Roger Corman.
Comme d'habitude, le responsable de la jaquette s'est lancé dans un remarquable solo de pipeau. Notez aussi le nom du héros, qui change d'orthographe d'une ligne à l'autre… .
Ici, nous suivrons donc les aventures de Kane, un nom décidemment courant chez les barbares. Apprenant qu'il est le seul homme capable de déjouer les plans du terrible Munkar qui, au commande d'une armée de dix figurants, a renversé le trône du roi, il se met en quête de divers artefacts sacrés qui permettraient à notre seigneur félon de régner en maître sur le royaume. Une emmerde n'arrivant jamais seule, il devra également sauver la fille du souverain déchu laquelle, en bonne élève qu'elle est, n'a rien trouvé de mieux que se faire kidnapper et enfermer dans un donjon. Bien heureusement, notre héros trouvera sur sa route une bande de joyeux compagnons pour venir le seconder dans son dangereux périple.
C'est certain qu'avec une telle équipe, on est de suite beaucoup plus rassuré.
Sont biens gentils les dieux avec leurs légendes, mais l'idée, c'est surtout de nous refiler leurs camelotes discrètement.
Voilà pour le scénario dont on voit sans problème qu'il est d'une banalité à pleurer. Néanmoins, il nous permet déjà de saluer le talent des scénaristes, ces derniers s'étant fermement attachés à recopier bêtement tous les poncifs imaginables avec une application à faire froid dans le dos. Car, outre l'histoire ne cherchant pas une seconde à se démarquer de son modèle, c'est toute un stock de personnages caricaturaux qui sera utilisé, comme une princesse un peu trop pure ou encore un monarque poussé à la fuite, et dont l'age avancé ne permet pas de sauver lui-même son royal fessier. Semblant débarrassés d'un effort de créativité à fournir, les auteurs ne se gêneront pas non plus pour piller dans le râtelier du voisin, notamment avec cette scène où notre héros pénètre dans la forteresse de Munkar lors d'un tournoi organisé par ce dernier. Une méthode d'infiltration qui, vous en conviendrez, n'est pas sans rappeler l'un des passages les plus connus de "Robin des bois".
Le roi Kandor, trop vieux pour ces conneries.
Il n'y a cependant pas que dans la photocopie bête et méchante que le bas blesse. Même quand la trame donne dans l'original, elle subit de plein fouet la faiblesse de ses créateurs, les poussant à faire surgir leurs personnages de nulle part, et ne justifier leurs présences que par des procédés hasardeux. Afin d'être un minimum indulgent, on pourrait espérer que ces moments d'errements sont dû à une réécriture du script en cours de route, mais cette éventualité étant simplement une hypothèse, on se contentera de dire que les géniteurs de cette trame devraient songer sérieusement à faire un léger sevrage avant de se lancer dans quelconque prochaines écritures.
Ce qu'il y a de pratique avec Barbarian, c'est qu'il n'est pas nécessaire de présenter les personnages: tout le monde rêve de tout le monde.
Puisque nous en sommes à étudier le script, il apparaît indispensable d'évoquer brièvement le rôle attribué aux femmes, contraintes de jouer leurs scènes avec l'élégance d'actrices pornos, tout en poses lascives et mouvements de langues suggestifs. Bien que les personnages confiés à ces demoiselles restent à la hauteur de leurs "talents", et qu'on imagine mal comment elles auraient pu jouer autres choses que des plantes vertes avec des aptitudes d'actrices si limitées, tout sera quand même mis en œuvre pour faire passer les interprètes pour d'énormes nymphomanes, ayant invariablement le feu aux fesses et se jetant à la moindre occasion aux bras de notre héros. Cela bien sûr, afin de garantir aux spectateurs quelques scènes épicées comme un plat de tofus. Avec une telle politique de voyeurisme, on ne s'étonnera pas que la moitié du casting ait été embauchée pour jouer le harem de Munkar.
Un peu de bondage, ça n'a jamais fait de mal à personne…enfin, j'me comprends… .
Oouuuééé, y a même du catch dans la boue ! Ils ont vraiment pensé à tout.
Attardons-nous à présent sur les différents protagonistes, à commencer par les deux rôles principaux. Tout d'abord, Munkar le sorcier, joué par Martin Kove, un second couteau à la filmographie longue comme le bras, que certains ont déjà pu voir dans "Les seigneurs de la route" ou encore "Crocodile II". Pas le moins du monde accablé par le désastre qui s'organise autour de lui et traversant tout le film avec le même petit air goguenard, Martin se fout complètement de ce qu'il joue, paraissant s'amuser à la simple pensée qu'il va gagner sa croûte pour à peine quelques jours de tournage. Une sensation qui d'ailleurs se voit conforté par ce qu'on lui demande de faire, les trois quarts de ses scènes se résumant à livrer un quota de petits sourires fourbes et sardoniques face caméra, en attendant que le réalisateur intégre les séquences appropriés lors du montage. Une technique qui permettra de constater que monsieur Kove possède autant de supers pouvoirs que son personnage, et peut ainsi présider un banquet ne se déroulant pas dans le même film ou admirer des combats tournés trois semaines après son départ.
Le bon Martin, attendant peinard son chèque.
De l'autre coté du ring, nous retrouvons Michael O'Hearn dont le seul fait d'arme consiste à avoir été trois fois monsieur Univers. Sa prestation en elle même, n'a beau pas être foncièrement déshonorante, on sent toutefois qu'acteur est loin d'être son premier métier et que le réalisateur à su prendre conscience des limites de son interprète pour que ce dernier ne joue pas de sentiments trop complexes, auquel cas, le brave Michael aurait sans doute eu plus de mal à livrer une interprétation convenable. Toujours est-il que malgré cet effort, la performance de notre athlète est loin d'être irréprochable, la faute à un jeu tout en décontraction, notre héros tenant plus au final du représentant Petrol Hahn que du rustre mal rasé et cupide.
Michael O'Hearn, parce que nous aussi, nous le valons bien.
On pourrait arrêter là les frais, mais se serait trop vite oublier les différents alliées de nos têtes d'affiches qui, l'un comme l'autre, disposent d'une bien belle équipe de bras cassés. Chez Kane, on pourrait évoquer l'amazone Gilda, rare personnage féminin à avoir de l'intérêt, bien que trop souvent reléguée au second plan, puis Drako, le second du roi, dont on devine dès les premières apparitions qu'il fera un traître idéal, malgré qu'il soit encore moins expressif qu'une enclume. Il y a aussi la sorcière prophétesse, qui n'est évidemment là que pour recoller les bouts d'un scénario chaotique, et dont l'interprète prend un certain plaisir à cabotiner gentiment. Mais le plus notable de ses partenaires reste assurément Maclou, une étrange bestiole née des amours interdits entre Chewbacca et une femelle Ewok. Cette boule de poils est, en quelque sorte, le side-kick comique du film. Enfin, tout est relatif, parce que si vous arrivez à rire de ses pitreries, c'est que vous n'êtes pas très exigeant, le plus drôle avec ce personnage étant surtout dû au fait que le costumier sous payé n'ait pas pris la peine de coudre une bouche à ce paillasson ambulant. Car pour le reste, ses jérémiades incessantes sont loin de déclencher l'hilarité, et ne suscitent chez le spectateur qu'une seule et inexorable envie: voir la créature se faire transformer en viande à kebab par le premier sbire venu.
Svetlana Metkina qui depuis, s'est retrouvée dans "Bobby" d'Emilio Estevez. Preuve que le nanar, et surtout avoir un mari producteur, ça menent à tout.
Meeeeuuuuhhhh
"Alors sorcière que vois-tu ? La gloire ? Le succès ?
-Arrête de déconner, Mike. Pas besoin d'être devin pour voir qu'il sent le pâté ton film".
Soyons clairs: le premier qui sort une blague du genre "c'est un saint, Maclou",il finit dehors.
Quant à notre sorcier, il n'est guère plus chanceux et devra faire avec l'aide d'un étrange conseiller, empestant le vice à des kilomètres à la ronde. Affublé d'une panoplie qui ferait des ravages aux soirées costumés du "Fucking Blue Boy" et possédant une identité capillaire côtoyant l'improbable, ce personnage curieusement baptisé Crystal, se voit attribué dans la version française d'une voix assez peu viril, laissant présager que les relations entre nos deux hommes sont peut être plus que professionnels. Toujours pas gâté, notre magicien de prisunic aura également un second soutien de poids, le terrifiant prince noir. Tout droit sortie d'un vieil épisode des "Maître de l'Univers", ce dernier allié s'avèrera peu efficace, la faute à un accoutrement le faisant passer pour un dangereux empoté et lui imposant souvent de laisser ses soldats intervenir à sa place et faire le gros du boulot. Inutile de dire qu'avec une aussi belle paire d'incapables, le pauvre Munkar part avec un méchant handicap dans sa tentative de conquête du monde.
Cette grande folle de Crystal.
Le prince noir, pendant maléfique de Miles O'Keeffe.
Oh ça va, y'a pas de quoi la ramener… .
Barbarian, ce n'est pas seulement des seconds rôles foireux, c'est aussi des figurants hauts en couleurs.
Mais plus que ces différents éléments, ce qui confère son charme à l'ensemble, c'est surtout le budget alloué à cette nouvelle version qui va réussir l'exploit d'apparaître encore plus fauché que son aîné, pourtant tourné vingt ans auparavant et déjà loin d'être un blockbuster. Véritable condensé de tout ce qui peut se faire en matière d'économie cinématographique, Barbarian voyage constamment entre le mauvais et le médiocre avec ses intérieurs de château en carton pâte, ses figurants mourant plusieurs fois, ainsi que ses personnages passant souvent au même endroit, faisant de Barbarian le premier film de couloirs réalisé en pleine foret. La misère est si présente à l'écran qu'on pourrait se croire sans difficulté devant une production Ciné Excel, au point d'attendre patiemment l'apparition de Mel Novak qui, déboulant de derrière un buisson, viendrait expliquer à Kane les projets de son ennemi.
"Kane ? T'es sûr que c'est par là ?
- Mais ouais, t'inquiètes…".
"Regardes, on voit très bien le soleil qui se lève par l'Ouest, on est bon..."
"-... ah bah non, on est paumé.
-Puff, je le savais que j'aurais dû prendre mon routard."
Afin de palier à ce manque de moyen évident, le réalisateur a eu toutefois la bonne idée d'utiliser des vieilles ruses de sioux, dont l'intégration de stock-shots. C'est ainsi que ceux qui auront eu l'opportunité de regarder DeathStalker, retrouveront par endroit des parties du film initial, comme une séquence d'orgie repris dans sa quasi intégralité, le metteur en scène ayant quand même eu le bon sens de filmer quelques plans avec ses nouveaux acteurs pour tenter vainement de donner le change. Mais cette idée mis à part, il ne peut pas faire grand chose face à sa propre incompétence et celles de ses acolytes, notamment dans les scènes de combat qui semblent avoir été filmé par un myope venant de se coincer les doigts dans une prise. C'est tout du moins la possibilité naissant le plus rapidement dans nos esprits, quant on constate que la plupart des bastons sont filmées d'excessivement près, par un individu agitant sa caméra toutes les demi secondes environ. Certes, le fait qu'on ne comprenne foutrement rien aux batailles qui se déroulent pourtant sous nos yeux, nous empêche de constater que le chorégraphe des combats devait sans aucun doute être stagiaire pour faire de la moindre escarmouche un exemple de mollesse, mais ce n'est pas une excuse, surtout si on remarque en plus que le montage assure une pelleté de faux raccord. Et ne parlons pas des effets spéciaux, qui rendent encore plus risible les rares scènes où ils sont employés, en s'avérant indignes d'un téléfilm letton.
Munkar amuse la galerie avec des pouvoirs magiques en soldes.
En guise de conclusion, il convient d'admettre que Barbarian reste distrayant bien qu'un peu inégal. Démarrant sur les chapeaux de roues, sa deuxième moitié se veut plus sobre et enfile quelques longueurs, avant de repartir gaillardement vers le n'importe quoi lors de ses dernières minutes. Ne boudons toutefois pas notre plaisir puisque cette critique mise à part, il garantit quand même son lot de franches rigolades avec son budget équivalent au prix d'une Lada d'occasion, son scénar réécrit à la volée et ses acteurs pas toujours inspirés. Certainement pas l'énorme morceau que l'on pouvait espérer au premier coup d'oeil, mais suffisamment drôle pour se regarder tout du long avec un petit sourire aux creux des lèvres. Et, dans le fond, ce n'est déjà pas si mal… .
Et bien, si même eux ça les fait marrer… .
Wolfwood 2,25/5
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2/Trouvable
Sortie dans une petite édition sans bonus, Barbarian peut se trouver encore assez facilement sur certains sites de vente en ligne. A défaut, vous pouvez toujours guetter sa rediffusion sur une des chaînes du satellite: il serait bien étonnant qu'Action, voire Ciné Fx, ne le ressortent pas de leurs tiroirs un jour ou l'autre.
Barbarian - John O'Halloran - 2003
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