Chute libre (Joel Schumacher - 1993)

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dino VELVET
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Chute libre (Joel Schumacher - 1993)

Message par dino VELVET »

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Sous le soleil brûlant de Los Angeles, un Américain transpire à grosses gouttes dans sa voiture, engluée au coeur d'un énorme embouteillage. C'est fini, il sera en retard pour l'anniversaire de sa fille. Il abandonne alors son véhicule, immatriculé "D-Fens", et sombre dans la folie. Tout à son obsession d'arriver à temps pour embrasser sa fille, il dévaste une épicerie, rosse des voyous, s'empare d'un arsenal, saccage un fast-food et tire au bazooka sur un chantier, un oeil hagard, l'autre rivé sur sa montre. L'officier de police Prendergast oublie qu'il fête le jour même son départ à la retraite et décide de prendre le dément en chasse ...
J’pète les plombs …

A ceux qui chient copieusement sur la filmographie de Joël Schumacher (oui, le monsieur a fait de grosses merdes), je rétorquerai que le bonhomme a signé quelques œuvres assez remarquables (8 MM powa !), Chute libre (nommé pour la Palme d’or à Cannes en 1993, ça veut pas forcément dire grand-chose mais bon …) en est la preuve.

Je l’ai revu la semaine dernière (troisième visionnage si ma mémoire est bonne), c’est parti …

Eté caniculaire.

L.A. est un four.

Chaleur accablante pour les personnages. Pour le spectateur aussi.

La Cité des Anges est une cocotte minute à deux doigts de péter (à noter que le film a été tourné au moment des émeutes de 1992 et que, quelque part ça se sent, y’a un truc dans l’air). D-Fens va être son fusible.

Chute libre est un putain de film étouffant.

Ouverture dans une bagnole coincée dans un embouteillage, bloquée sous un pont, engluée dans une atmosphère saturée de gaz d’échappement.

Premier plan génial (macro sur la bouche crispée de Douglas).

Et hop, la pression monte d’un sacré cran et on part pour une folle ballade à pied (dans Los Angeles, la ville des voitures par excellence) balisée d’étapes mémorables : l’épicerie coréenne et ses prix prohibitifs, l’altercation avec les membres de gang sur le terrain vague, le retour des petites frappes armées jusqu’aux dents, le passage au Whammy Burger (qui, putain, ne sert plus de petits-déjeuners !), la traversée du golf (un endroit où l’on aurait pu faire un parc pour les familles, un jardin d’enfants … non, c’est juste pour une poignée de croulants pétés de thunes), le crochet terrible par le surplus militaire tenu par une grosse raclure (ambiance hyper lourde), le tir de bazooka dans une rue en chantier (avec ses « faux travaux »), la conclusion sur la jetée.

Au passage, critique sociale appuyée, mais virulente et salvatrice (nos sociétés modernes puent du cul).

Une étude sociologique de deux heures, doublée d’un majeur tendu à plein de trucs.

Habité, Michael Douglas prend des risques … qui paient. Le gars endosse ici son meilleur rôle, et de loin.

D-Fens. Ingénieur de la défense qui a perdu emploi (« not economically viable ») et famille. Un « non citoyen » en somme.

Plus rien à perdre, du coup il fait ce à quoi chacun pense à un moment ou à un autre : tout envoyer valser.

Un homme en guerre contre la société.

Un « Man on the edge » qui trouve le contrepoids parfait en la personne du policier quasi-retraité Prendergast (excellent Robert Duvall moustachu). Une figure de la raison à la fois cool et désabusée qui préfigure pas mal l’inspecteur incarné par Morgan Freeman dans Seven (à deux doigts de la retraite lui aussi).

Voilà, c’est Chute libre, l’un des plus beaux pétages de plombs au cinéma :!:
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peter wonkley
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Message par peter wonkley »

respect éternel à Joel Schumacher rien que pour chute libre et 8mm
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