
Attention,
SPOILERS ci-après
Pas un chef d’œuvre mais clairement un bon film
Portrait du Sergent William James (excellent Jeremy Renner), un mec qui veut mourir mais qui n’y arrive pas (873 bombes désamorcées et pas moyen de claquer !).
Une sorte de junkie carburant à l’adrénaline, un camé du risque létal.
La séquence de la voiture piégée est assez révélatrice du bonhomme. L’armée a évacué la zone. Les locaux qui restent dans les parages n’ont pas l’air d’être des gentils. La bagnole est gavée d’explosifs qui pourraient vaporiser tout le monde dans un sacré périmètre. Le génie militaire pourrait se charger de faire péter tout ça sans risque. Et James, qui a tombé la grosse combi protectrice (quitte à crever, autant crever à l’aise), n’arrête pas de bricoler dans cette putain de caisse !
Même chose lorsqu’il prend le risque de traverser une ville iraquienne de nuit, en civil, armé au minimum et sans avoir prévenu qui que se soit. Kamikaze !
La fin du métrage est aussi très éloquente à son endroit. Revenu à la vie civile, James est vide, éteint. En manque aussi. La confession à son bébé est limpide. Désamorcer des bombes, et surtout risquer sa vie, est paradoxalement … sa raison de vivre.
Un personnage ambigu, borderline et suicidaire qui m’a fait penser à celui de William Devane (Charles Rane, un militaire lui aussi) dans
Rolling Thunder. La scène dans laquelle James se bastonne avec un autre soldat, quasiment une séance sadomasochiste, fait d’ailleurs écho à un passage du film de John Flynn
Démineurs, une succession de séquences bien tendues et jamais répétitives. J’ai bien aimé le fait que le film soit, quelque part, complètement déconnecté de la globalité du conflit irakien. Les opérations des démineurs ne sont jamais replacées dans un background général et c’est très bien comme ça.
Miss Bigelow (à ne pas confondre avec Catherine Big Lolos, hardeuse franco-hongroise des seventies disparue tragiquement en voulant s’enfiler un poteau téléphonique) assure bien. Réalisation immersive, organique, viscérale. Style caméra au poing mais lisibilité de tous les instants. Du bon
La première scène d’explosion est super bien filmée et montée. On ressent toute la puissance de l’onde de choc. Du grand art.
Comme les jurés des Oscars, je crois bien que j’ai préféré
Démineurs à
Avatar.
A l’arrivée, une réussite indéniable. Belle exploitation d’un sujet bizarrement pas traité jusqu’alors (le personnage du démineur n’ayant, je crois, jamais eu les honneurs d’un film rien qu’à lui).
M’enfin, ceux qui s’attendaient à l’adaptation d’un célèbre jeu PC ont du être bien déçus
