Attention, je vais être obligé de SPOILER pour développer un tantinet.Pontypool, Ontario. Grant Mazzy, autrefois grande star de la radio nationale, se dirige, comme chaque matin à la station radio de la ville, situé dans le sous-sol de l'église. Il y rejoint Sydney et Laurel, les standardistes. Mais en plein milieu de la matinée, des émeutes font rages dans la région : un terrible virus vient d'être relâché. L'équipe n'a pas le choix : rester dans le sous-sol et informer les populations.
Un film qui, je suppose, a dû laisser pas mal de monde sur le bord du chemin, ennuyer les esprits chagrins. Pour ma part, j'ai bien aimé
Huis-clos d’épouvante, Pontypool est en effet une œuvre anti spectaculaire qui joue à mort la carte de la suggestion (surtout dans sa première partie).
Comme les personnages principaux, cloîtrés dans un studio radiophonique, le spectateur sera totalement aveugle en ce qui concerne les terribles évènements qui se produisent à l’extérieur.
Pour une fois, rien n’est montré (du moins jusqu’à un certain point), l’imagination est sollicitée à fond (sans tomber, pour autant, dans le travers du film arnaque
).Tout passe par l’oral, le témoignage, ce qui est complètement raccord avec le fond du film
Malin, le métrage n’aura de cesse de trouver des moyens astucieux pour repousser, détourner les limites de son budget, à commencer par un concept fou qui vaut tous les billets verts du monde : le langage comme vecteur de contamination, la parole comme danger mortel
Certains mots (anglais), piégés, contiennent ainsi les germes d’un virus qui conduit à un état de folie sanguinaire (le zombie movie n’est pas loin).
Lorsqu’ils sont prononcés, c’est foutu. Le processus est amorcé. Vous avez un cheval de Troie dans le cerveau. Bye bye.
Flippant de par son script barré et original, Pontypool capitalise aussi sur une bonne mise en scène (Bruce McDonald connaît son affaire) et une interprétation solide (mention spéciale à Stephen McHattie, vieux briscard qui trouve ici l’un de ses meilleurs rôles
).A l’arrivée, une variante très originale du film zombiesque
Une série B recommandable
