Surpuissant !!!
Le meilleur film de Kassovitz à ce jour. De loin et à tout point de vue.
On sent que le bonhomme est passé à un niveau supérieur. Sa maîtrise visuelle est hallucinante
Le fond. La forme. Le cœur.
Tout y est.
La mise en scène innovante et ultra signifiante défonce tout !
C’est simple, il y a plein de plans qui relèvent du jamais vu.
Je pense notamment au moment où Legorjus scrute la jungle en direction de la grotte, au passage où le gendarme kanak relate le début de la prise d’otages ou encore à l’arrivée de l’hélicoptère à la fin.
A noter aussi l’opposition super bien branlée entre décors paradisiaques et situation archi tendue (le film est d’ailleurs un monument de tension limite suffocant).
Et puis il y a l’approche de Kasso, son côté un peu Boisset, sa propension à gratter là où ça fait mal, à touiller la merde un bon coup.
Avec l’affaire de la grotte d’Ouvéa, faut dire qu’il y avait une sacrée matière …
Du coup, tout le monde en prend pour son grade, à commencer par les politiques de l’époque (les clans Mitterrand et Chirac, alors agités par les élections présidentielles de 1988, sont juste minables). L’armée n’en ressort pas grandie non plus.
Le film a fait polémique ?
Personnellement, j’y vois le signe qu’il a tapé juste …
L’ordre et la morale, c’est aussi un titre est gavé d’émotion.
Le dilemme moral de Legorjus est tétanisant. Rester fidèle à l’armée et suivre des ordres honteux ? Ecouter sa fibre humaine et tenir sa promesse envers Alphonse ? Terrible !
J’ai adoré les petits apartés sur la culture kanake. Les paroles d’Alphonse, lorsqu’il dénonce le pouvoir pervers de l’argent à l’échelon planétaire, frappent directement au cœur (putain, mais qu’est-ce qu’on est cons !
).
Casting quatre étoiles.
Kasso est énorme (comme d’hab’ !). Les acteurs kanaks déboîtent. Globalement la distribution est excellente (seul regret : un Augustin Legrand à la limite de la figuration).
Maintenant, je me dis que le jour où un truc comme
L’ordre et la morale fera autant d’entrées que les daubasses téléfilmesques françaises qui cartonnent tant, je dormirai sans doute un peu mieux …
M’enfin, en attendant, Kassovitz est un putain de réalisateur
