
Beaucoup aimé !Tout juste licencié et menacé d'expulsion, un jeune papa endetté voit sa vie bouleversée quand il rencontre, dans un bar, un couple de gens aisés qui lui propose une solution à ses problèmes financiers ... Mais à quel prix ?

Je me quote

Premier long-métrage d’E.L. Katz, Cheap thrills nous parvient sous forme de direct-to-video après avoir fait les beaux jours des festivals (SXSW, PIFFF, ...).
Comédie (?) horrifique d’une noirceur abyssale, Cheap thrills doit beaucoup à son excellent scénario, signé par Trent Haaga (un ancien de Troma) et David Chirchirillo. Une intrigue prenante qui part pourtant d’un postulat très simple. Il y est en effet question de deux amis désargentés faisant la connaissance d’un riche couple. A la fois chaleureux et étrange, ce dernier va leur proposer de relever une série de « défis », moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Et voici nos compères embarqués dans un jeu trouble, les paris étant de plus en plus douteux. Combien d’argent pour avaler des shots de tequila ? Combien d’argent pour aller déféquer dans la maison voisine ? Combien d’argent pour se sectionner le petit doigt ? Combien d’argent pour manger un caniche mort depuis peu ? Un crescendo implacable pour une œuvre éprouvante qui s’achèvera sur un plan d’une violence psychologique hallucinante. Plus encore qu’une expérience cinématographique assez traumatisante, Cheap thrills est aussi et surtout un pamphlet cinglant dénonçant la toute puissance de l’argent (ici, tout à un prix) et son pouvoir pervers, corrupteur (le couple de riches n’éprouve plus de frisson qu’en se jouant des autres). Un travail d’écriture remarquable qui fait de Cheap thrills un pur film de crise économique et l’impose comme la meilleure œuvre d’horreur sociale depuis les excellents Edmond (Stuart Gordon – 2005) et Hostel : chapitre II (Eli Roth – 2007). Puissant.
Au-delà de son scénario finement ciselé, Cheap thrills brille aussi grâce à un casting habité. Saluons ainsi les belles performances des quatre comédiens principaux : Ethan Embry (Brotherhood), David Koechner (Anchorman), Sara Paxton et Pat Healy (le duo magique de The innkeepers). Soulignons également la qualité de la réalisation d’E. L. Katz (a fortiori pour un premier long-métrage), une mise en scène efficace qui accentue la sensation de malaise. Un joli tour de force au regard de conditions de tournage difficiles (douze jours pour tout mettre en boîte par une chaleur suffocante) qui, à l’arrivée, ont contribué, elles aussi, à rendre ce huis clos encore plus intense et étouffant.
Avec seulement quatre acteurs et un budget serré, Cheap thrills parvient à s’imposer comme une œuvre troublante et singulière. Un film coup de poing.
