
Alerte préalable : je risque de SPOILER un tantinetNoé est un homme promis à un destin exceptionnel alors qu’un déluge apocalyptique va détruire le monde. La fin du monde … n’est que le commencement.

J’ai peine à dire si j’ai vraiment apprécié le film, alors ... disons que je l’ai trouvé moyen

En tout cas, voici une œuvre singulière et intéressante.
Déjà, en tant que blockbuster, c’est un monstre, une anomalie

Si l’on y regarde de près, Noé, c’est quand même :
- Une petite poignée de personnages principaux qui restent entre eux pendant la grande majorité du métrage (ça donne un côté « vide » dans un film de ce calibre).
- Un protagoniste principal un brin antipathique (bourru, ombrageux et ... fanatique).
- Une teneur essentiellement métaphysique tellement poussée qu’elle ferait parfois ressembler la chose à un film-trip des seventies.
- Un structure narrative curieuse (durée non négligeable après le déluge) avec un climax quasiment à mi-parcours (l’assaut et le déluge).
Atypique. Pour le moins.
Sinon, on peut constater que Darren Aronofsky n’est nullement broyé par la dimension du projet (de loin son plus « gros » film à ce jour).
La mise en scène est chiadée.
Souvent, elle parvient à conférer à l’histoire une authentique sensation d’ampleur, un souffle.
Ça fait de Noé un spectacle plein, entier, presque naïf d’une certaine façon.
Et puis Aronofsky nous balance une flopée de fulgurances visuelles qui justifient le visionnage à elles seules : Noé et sa femme se découpant en ombres chinoises sur un paysage rougeoyant, la vision prémonitoire (les Hommes sombrent, les animaux nagent vers la surface), le voyage vers la montagne de Mathusalem (sublime succession d’amples travellings arrière), le ruisselet qui s’étend à travers différents paysages, le récit de la Création.
Autant de moments qui ravigotent les mirettes

J’ai eu très peur au début du film, mais finalement j’ai trouvé l’expérience intéressante, même si pas totalement convaincante (ça reste trop numérique à mes yeux).
C’est comme les anges déchus. De prime abord, j’ai été très dubitatif (euphémisme) puis j’ai trouvé que ça passait plutôt bien (leur côté « Ents façon caillasse » a quelque chose de séduisant).
Je termine sur la dimension religieuse de la chose : ça ne m’a pas gêné. En fait, j’ai réussi à en faire aussitôt abstraction (si si, c’est possible) pour me focaliser uniquement sur l’œuvre cinématographique en tant que telle.
Un drôle d’objet filmique
