Bien aimé
Ça m’a un peu fait penser au sympathique
15 minutes … en beaucoup mieux à tous les points de vue.
Night Call c’est surtout trois choses : une histoire aux résonnances bien senties, un personnage principal assez inoubliable et une esthétique convaincante.
Le film bénéficie d’un script ficelé (classique mais solide) offrant un imparable crescendo narratif.
La thématique principale (les travers voyeuristes de la société de l’image) est fort bien traitée.
On est écœuré par ces chaînes TV friandes de sensationnalisme et dépourvues de la moindre éthique (le seul journaliste qui émet des réserves est toujours ignoré).
Le trait est appuyé, mais juste
Campé par un Jake Gyllenhaal habité (possible que ce soit le rôle de sa vie), Lou Bloom apparaît comme une froide émanation du capitalisme. Avide (il veut toujours plus) et avare (son assistant n’est qu’un outil ne méritant que des piécettes).
Un être vide, froid, ambitieux (il veut être un « winner », quel qu’en soit le prix).
Un insecte répugnant (le titre original,
Nightcrawler, évoque d’ailleurs quelque chose de rampant …).
Un charognard de l’ère 2.0.
Personnage marquant, prestation intense.
Night Call, c’est aussi une œuvre esthétiquement léchée.
S’appuyant sur la formidable photo de Robert Elswit, Dan Gilroy cultive savamment son ambiance nocturne et urbaine.
J’ai beaucoup aimé le générique de début. Simple et atmosphérique, il plante parfaitement le décor, nous met habilement dans le bain.
Bon film