ATTENTION, je vais
SPOILER méchamment !!!
J’ai découvert ce
Réveil de la Force vendredi dernier (vous noterez, une fois encore, que je suis quelqu’un de patient) et j’ai aimé
Mais commençons par une petite séquence coming out ...
Si j’apprécie
Star Wars (du moins la trilogie originale), je ne compte pas parmi ses afficionados hardcore (je ne suis pas incollable sur le background et je n’ai pas visionné chaque opus trois mille fois).
Attention, j’aime ces films
Je goûte leurs qualités artistiques, j’apprécie leur univers.
Les textes introductifs défilant en perspective sur les notes mythiques de John Williams me picotent la nuque et les avant-bras.
Le bourdonnement caractéristique d’un sabre laser m’électrise.
Plus largement, je reconnais aussi la place majeure de cette saga dans la culture geek (elle a énormément contribué à sa reconnaissance et a entériné sa dimension transmédiatique).
C’est juste que
Star Wars ne me fait pas autant vibrer que certains trucs.
En fait, je crois que la SF fait moins partie de mon ADN geeko-cinéphile que d’autres genres (l’horreur et le medfan pour ne pas les citer).
Voilà, c’est dit. Vous pouvez me fouetter maintenant
Pour en revenir à cet
Episode 7, j’ai trouvé le résultat très convaincant
Le film m’a agréablement surpris.
Il faut dire qu’il combine à merveille deux principales qualités : la déférence et la fraîcheur.
Déférence tout d’abord avec un formidable côté « back to the basics ».
Le métrage renoue vraiment avec l’esprit de la trilogie initiale; une démarche honnête (ça transpire un authentique amour du matériau d’origine) qui lui confère du cœur et de la magie.
Mieux encore,
Le réveil de la Force possède une qualité inattendue pour une production de cette envergure : une âme
Le film a déjà la bonne idée de privilégier le « réel » dès que faire se peut : décors naturels, trucages en dur (maquettes, maquillages, etc.).
Autant dire que ça nous venge de la bouillie numérique qui piquait les yeux dans la prélogie du gros Lucas.
Et puis ça nous vaut beaucoup de bons moments.
Je pense, par exemple, au passage chez Maz Kanata, qui est la meilleure séquence de « monster show » depuis le marché troll de
Hellboy 2.
Déférence toujours avec une notion de filiation qui ne cesse d’habiter le scénario.
Filiation entre Han Solo et Kylo Ren, filiation entre Leia Organa et Kylo Ren, filiation entre Dark Vador et Kylo Ren, filiation entre Obi Wan et Luke (qui, cette fois, est le mentor), filiation entre Solo et Rey, filiation entre Luke Skywalker et Rey, ...
On peut décliner ça longtemps.
Alors certes, le film a parfois des allures de remake / best-of (j’y vois, pour ma part, une volonté de « rafraîchir » la franchise et de repartir sur des bases saines).
Oui, il titille volontiers la fibre du fan en convoquant quelques artefacts magiques (le masque de Vador, le Faucon Millenium, le sabre de Luke, etc.) et en délivrant des instants empreints d’une nostalgie certaine (le moment où Han Solo se retrouve seul dans le cockpit du Faucon Millenium est, à mes yeux, le meilleur passage du film

).
Ce n’est pas pour autant qu’il est englué dans le fan service.
Le fait de faire mourir Han Solo (sortie très poétique) en témoigne avec force.
Le mythe est respecté mais pas immuable.
Au passage, j’ai trouvé Harrison Ford étonnamment fringuant comparé à ses apparitions dans
Expendables 3 (où il avait une dégaine de vieillard cacochyme

).
Star Wars, une fontaine de jouvence ? C’est peut-être ça le vrai pouvoir de la Force ...
A côté de son côté hommage, le film affiche aussi une belle fraîcheur.
Disons qu’il est résolument moderne sans pour autant souffrir des grandes tares du moment.
Le métrage n’est pas d’une longueur excessive.
Il est rythmé sans être trop speed.
Il évite la surenchère pyrotechnique (ce n’est pas une prod’ Marvel ...) au profit de l’histoire et des personnages.
Le casting est d’ailleurs assez hardi.
On échappe à la brochette de super stars (et pourtant, ça a dû se bousculer au portillon ...), c’est une très bonne chose.
Du sang neuf, du vrai, pour un bel équilibre avec les vétérans de la saga (c’est moi ou Carrie Fisher et Mark Hamill semblent avoir eu des problèmes avec l’alcool ?).
Bref, à l’arrivée, voilà une entreprise touchante faite de respect et de bon goût.
Le meilleur
Star Wars depuis 1983
