La merveilleuse visite - Marcel Carné - 1974
Posté : 08.02.2007 - 20:44
voila j'ai pris connaissance de ce film cet aprem dans un autre forum et je vais le recevoir bientot, je pense que ca interessera Pp79
copier coller de marcelcarné.com :
FICHE TECHNIQUE
Scénario : d'après un conte de H.-G. Wells.
Adaptation : Marcel Carné, Didier Decoin et Robert Valey.
Dialogues : Didier Decoin.
Images : Edmond Richard (Eastmancolor).
Décors : Louis Le Barbenchon d'après les maquettes de Bernard Evein.
Son : René Longuet.
Musique : Alan Stiveil.
Montage : Henri Rust.
Assistant réalisateur : Patrick Brown.
Interprètes : Roland Lesaffre (Ménard), Gilles Kohler (Jean, l'ange), Deborah Berger (Delia),
Lucien Barjon (le recteur), Mary Marquet (la duchesse), Jean-Pierre Castaldi (François Mercadier),
Yves Barsacq (le docteur Jeantel), Jacques Debary (le Père Léon), Pierre Repécaud (l'enfant),
Tania Busselier (Lucette).
Production : Mandala Films, France Films Productions, ORTF/Paris et Zafes/Rome.
Producteurs : Jacques Quintard, Roger Delpey.
Sortie : 27 novembre 1974
Titre envisagé : L'Oiseau de mer.
Durée : 100 minutes.
Distinctions : Prix du Film fantastique (Hollywood, 1979) ; Prix du meilleur film étranger (San Antonio, 1978) ;
Prix Saint-Thomas (Îles Vierges, 1977). Quatre Grands Prix du meilleur film étranger (Pays de l'Est). Prix de l'Association française de la critique de cinéma (1977).
SYNOPSIS
Un matin, le recteur d'un petit village breton découvre le corps d'un jeune inconnu gisant nu sur la grève. Au presbytère où on l'a transporté, l'inconnu retrouve ses esprits et déclare qu'il est un ange tombé du ciel. Précisément la nuit de la Saint-Jean.
Le dernier film de fiction de Marcel Carné est, une fois de plus, introuvable.
Peu vu à l'époque, jamais diffusé à la télévision, il vous faudra dénicher la VHS épuisée sortie par TF1 VIDEO en 1995 si vous désirez le voir.
Basé sur un livre assez rare de H.G Wells, l'auteur de La Guerre des Mondes, La Merveilleuse Visite est "l'histoire d'un ange arrivant sur la Terre et se heurtant, malgré sa bonne volonté, à l'incompréhension, puis à l'hostilité et enfin à la haine, alors qu'il n'était que douceur et pureté". Marcel Carné une fois de plus a tellement eu du mal à trouver un producteur pour financer ce film qu'il mit trois ans à le faire (plus qu'aucun autre de ses films). Il travailla avec Didier Decoin, le fils du réalisateur Henri Decoin et Robert Valey à l'adaptation du livre.
Pour l'ange il envisagea de donner ce role à l'acteur Hiram Keller qui venait de jouer dans le Satyricon de Fellini mais ce fut finalement Gilles Kohler, un ancien cover-boy qui joua dans Bilitis! et l'Arme Fatale!, qui fut choisi pour ce qui sera sa première apparition à l'écran. Le tournage fut particulièrement épique pour des causes multiples, principalement du aux producteurs Jacques Quintard puis Roger Delpey. Lire ce que raconte Marcel Carné dans son autobiographie, Ma Vie à Belles Dents aux editions l'Archipel, dans laquelle il ne mâche pas ses mots.
Après un bon accueil du film à sa présentation au Marché du film à Cannes ainsi qu'aux premières organisées dans quelques villes, le film sortit dans quelles salles à Paris avant d'être retiré de l'affiche subitement par le distributeur Gaumont. Bien évidemment le film s'était fait étrillé par les critiques comme Henri Chapier ou Baroncelli qui écrivit : "Si l'innocence peut être une source de fraicheur, elle peut être aussi une source d'affectation et de puérilité".
Le film reçut divers prix à l'étranger dont celui du Film Fantastique à Hollywood en 79.
A découvrir le film plus de 30 ans après, on ne peut s'empêcher d'être gené par l'acteur principal qui apparait beaucoup trop typé (blond, androgyne, efféminé etc...). Ce qui n'est pas un problème en soi bien évidemment mais en l'occurence Gilles Kohler n'a aucun charisme et semble se balader dans le film tel un ingénu béat.
Une fois que l'on fait abstraction de cette erreur de casting, le film parvient à nous toucher par une naïveté propre au Merveilleux revendiqué par Carné. Ce qui en fait comme quasiment tous les films de Carné un film à déconseiller aux cyniques, aux esprits rationnels, à ceux qui analysent toujours avant de ressentir une émotion.
Il faut se laisser emmener par cette histoire d'un ange qui veut faire le bien et ne rencontre qu'incompréhension. D'ailleurs comment ne pas y voir un rapport avec la propre relation de Carné avec le milieu du cinéma ? Cette incompréhension qu'il subira toute sa vie et ce trop plein de sensibilité qu'il tenta de masquer derrière un visage tyrannique sur les plateaux.
Alors, bien sur le film est loin d'être parfait mais les acteurs dans l'ensemble sont assez convaincants avec une mention spéciale à Roland Lesaffre à la fin du film, le montage est rythmé, la musique d'Alan Stivell sert bien l'histoire tout comme les extérieurs du film en Bretagne qui mettent en valeur les falaises de la Pointe du Van à Pen-Hir, de Sizun ou du village de Saint-Guénole.
Soulignons également la qualité poétique de certains dialogues du film ainsi que l'une des plus belles séquences du film lorsque l'Ange emmène la servante Délia sur les rochers tandis que la lumière d'un Bleu-Nuit enveloppe la scène d'un onirisme rarement vu chez Carné.
Et puis comment ne pas citer la fin du film, qui rappelle le film Jonathan Livingstone, le Goéland sorti l'année précédente (1973), qui est assez bouleversante, l'Ange pour échapper à la vindicte populaire tombe en arrière d'une falaise et se transforme en goéland.
Et l'on pense à ce que disait Carné à la sortie du film devant le succès de films à l'époque où la violence et le sexe étaient roi : "Est-ce qu'il y a en France des gens encore capable de rêver ?"
(Pariscope. 27 novembre 1974)
KIKAVU ? LACHAIVOKOM
copier coller de marcelcarné.com :
FICHE TECHNIQUE
Scénario : d'après un conte de H.-G. Wells.
Adaptation : Marcel Carné, Didier Decoin et Robert Valey.
Dialogues : Didier Decoin.
Images : Edmond Richard (Eastmancolor).
Décors : Louis Le Barbenchon d'après les maquettes de Bernard Evein.
Son : René Longuet.
Musique : Alan Stiveil.
Montage : Henri Rust.
Assistant réalisateur : Patrick Brown.
Interprètes : Roland Lesaffre (Ménard), Gilles Kohler (Jean, l'ange), Deborah Berger (Delia),
Lucien Barjon (le recteur), Mary Marquet (la duchesse), Jean-Pierre Castaldi (François Mercadier),
Yves Barsacq (le docteur Jeantel), Jacques Debary (le Père Léon), Pierre Repécaud (l'enfant),
Tania Busselier (Lucette).
Production : Mandala Films, France Films Productions, ORTF/Paris et Zafes/Rome.
Producteurs : Jacques Quintard, Roger Delpey.
Sortie : 27 novembre 1974
Titre envisagé : L'Oiseau de mer.
Durée : 100 minutes.
Distinctions : Prix du Film fantastique (Hollywood, 1979) ; Prix du meilleur film étranger (San Antonio, 1978) ;
Prix Saint-Thomas (Îles Vierges, 1977). Quatre Grands Prix du meilleur film étranger (Pays de l'Est). Prix de l'Association française de la critique de cinéma (1977).
SYNOPSIS
Un matin, le recteur d'un petit village breton découvre le corps d'un jeune inconnu gisant nu sur la grève. Au presbytère où on l'a transporté, l'inconnu retrouve ses esprits et déclare qu'il est un ange tombé du ciel. Précisément la nuit de la Saint-Jean.
Le dernier film de fiction de Marcel Carné est, une fois de plus, introuvable.
Peu vu à l'époque, jamais diffusé à la télévision, il vous faudra dénicher la VHS épuisée sortie par TF1 VIDEO en 1995 si vous désirez le voir.
Basé sur un livre assez rare de H.G Wells, l'auteur de La Guerre des Mondes, La Merveilleuse Visite est "l'histoire d'un ange arrivant sur la Terre et se heurtant, malgré sa bonne volonté, à l'incompréhension, puis à l'hostilité et enfin à la haine, alors qu'il n'était que douceur et pureté". Marcel Carné une fois de plus a tellement eu du mal à trouver un producteur pour financer ce film qu'il mit trois ans à le faire (plus qu'aucun autre de ses films). Il travailla avec Didier Decoin, le fils du réalisateur Henri Decoin et Robert Valey à l'adaptation du livre.
Pour l'ange il envisagea de donner ce role à l'acteur Hiram Keller qui venait de jouer dans le Satyricon de Fellini mais ce fut finalement Gilles Kohler, un ancien cover-boy qui joua dans Bilitis! et l'Arme Fatale!, qui fut choisi pour ce qui sera sa première apparition à l'écran. Le tournage fut particulièrement épique pour des causes multiples, principalement du aux producteurs Jacques Quintard puis Roger Delpey. Lire ce que raconte Marcel Carné dans son autobiographie, Ma Vie à Belles Dents aux editions l'Archipel, dans laquelle il ne mâche pas ses mots.
Après un bon accueil du film à sa présentation au Marché du film à Cannes ainsi qu'aux premières organisées dans quelques villes, le film sortit dans quelles salles à Paris avant d'être retiré de l'affiche subitement par le distributeur Gaumont. Bien évidemment le film s'était fait étrillé par les critiques comme Henri Chapier ou Baroncelli qui écrivit : "Si l'innocence peut être une source de fraicheur, elle peut être aussi une source d'affectation et de puérilité".
Le film reçut divers prix à l'étranger dont celui du Film Fantastique à Hollywood en 79.
A découvrir le film plus de 30 ans après, on ne peut s'empêcher d'être gené par l'acteur principal qui apparait beaucoup trop typé (blond, androgyne, efféminé etc...). Ce qui n'est pas un problème en soi bien évidemment mais en l'occurence Gilles Kohler n'a aucun charisme et semble se balader dans le film tel un ingénu béat.
Une fois que l'on fait abstraction de cette erreur de casting, le film parvient à nous toucher par une naïveté propre au Merveilleux revendiqué par Carné. Ce qui en fait comme quasiment tous les films de Carné un film à déconseiller aux cyniques, aux esprits rationnels, à ceux qui analysent toujours avant de ressentir une émotion.
Il faut se laisser emmener par cette histoire d'un ange qui veut faire le bien et ne rencontre qu'incompréhension. D'ailleurs comment ne pas y voir un rapport avec la propre relation de Carné avec le milieu du cinéma ? Cette incompréhension qu'il subira toute sa vie et ce trop plein de sensibilité qu'il tenta de masquer derrière un visage tyrannique sur les plateaux.
Alors, bien sur le film est loin d'être parfait mais les acteurs dans l'ensemble sont assez convaincants avec une mention spéciale à Roland Lesaffre à la fin du film, le montage est rythmé, la musique d'Alan Stivell sert bien l'histoire tout comme les extérieurs du film en Bretagne qui mettent en valeur les falaises de la Pointe du Van à Pen-Hir, de Sizun ou du village de Saint-Guénole.
Soulignons également la qualité poétique de certains dialogues du film ainsi que l'une des plus belles séquences du film lorsque l'Ange emmène la servante Délia sur les rochers tandis que la lumière d'un Bleu-Nuit enveloppe la scène d'un onirisme rarement vu chez Carné.
Et puis comment ne pas citer la fin du film, qui rappelle le film Jonathan Livingstone, le Goéland sorti l'année précédente (1973), qui est assez bouleversante, l'Ange pour échapper à la vindicte populaire tombe en arrière d'une falaise et se transforme en goéland.
Et l'on pense à ce que disait Carné à la sortie du film devant le succès de films à l'époque où la violence et le sexe étaient roi : "Est-ce qu'il y a en France des gens encore capable de rêver ?"
(Pariscope. 27 novembre 1974)
KIKAVU ? LACHAIVOKOM