Lewis Carroll et Tim Burton, deux univers forts qui devaient bien finir par se télescoper.
Un cocktail super attirant sur le papier. Un résultat beaucoup moins probant dans les faits.
J’en attendais beaucoup, j’ai bien déchanté
Alice au pays des merveilles version Burton est foiré, mauvais. Y’a pas à tortiller.
Le Wonderland en fout pourtant plein la vue … au début.
Production design cossu (voire carrément « bourgeois ») et soigné. Effets spéciaux exemplaires.
On en prend plein les mirettes puis vient l’indigestion, l’overdose d’images synthétiques.
Les quelques acteurs en chair et en os font pièces rapportées. A la limite, il aurait mieux valu synthétiser tout le casting, ça aurait donné un produit fini beaucoup plus homogène visuellement
Un joli paquet cadeau qui lasse vite et un emballage qui se révèle rapidement vide, creux.
Le scénario est mauvais
La nouvelle intrigue est indigne du texte fondateur de Lewis Carroll. Pas du tout dans l’esprit.
Pourquoi ne pas reprendre tout bonnement l’histoire originelle au lieu de broder une variante merdique ?
Un script ennuyeux. D’ailleurs les acteurs semblent aussi se faire chier …
Pas un poil de noirceur et une bizarrerie bridée.
Le comble est atteint lorsque l’affaire prend des accents Narniesques (ou plutôt Narniais). La bataille finale est foireuse au possible (zéro émotion, zéro tension) et la danse du Chapelier (sans doute destinée à faire rigoler les mioches juste avant la fin) m’a filé la honte pour Johnny Depp.
Fade, le film pourrait être l’œuvre du premier yes man venu (même Brett !). On ne sent jamais la patte burtonienne à l’écran.
Un Tim Burton castré par Mickey.
Rappelons au passage que Burton a débuté sa carrière chez Disney. Chargé notamment de faire des croquis pour
Taram et le chaudron magique, il s’emmerde. Il ne rentre pas dans le cadre et finira par se barrer. Un artiste trop atypique pour la firme aux grandes oreilles.
Cet
Alice au pays des merveilles, je le vois comme un triste retour dans le giron disneyen. Une preuve que Burton est finalement rentré dans le moule, du moins avec ce dernier opus.
Comment on peut faire ça après un
Sweeney Todd d’une noirceur abyssale ?
Pourquoiiiiii ???
A l’arrivée, je préfère mille fois le dessin animé (Disney !) de 1951. Une œuvre paradoxalement plus folle et plus sombre. Un Disney à part, un métrage qui sort du carcan habituel. Ce film d’animation fut d’ailleurs fraîchement accueilli par le public d’alors et même décrié par Walt Disney lui-même.
Il reste pour moi la meilleure adaptation cinématographique du bouquin de Lewis Carroll.
Indétrônable !