Mammuth - Gustave Kervern, Benoît Delépine - 2010

[BouBout]

Serge Pilardosse vient d'avoir 60 ans. Il travaille depuis l'âge de 16 ans, jamais au chômage, jamais malade. Mais l'heure de la retraite a sonné, et c'est la désillusion : il lui manque des points, certains employeurs ayant oublié de le déclarer ! Poussé par Catherine, sa femme, il enfourche sa vieille moto des années 70, une " Mammut " qui lui vaut son surnom, et part à la recherche de ses bulletins de salaires. Durant son périple, il retrouve son passé et sa quête de documents administratifs devient bientôt accessoire...

OVNI bien dans la veine Kervern-Delépine avec des personnages décalés, attachants, pathétiques, désabusés, méchants, voleurs... bref, une bonne tranche de la comédie humaine.
Pas de rythme, peu de musique d'ambiance, du grain et un drame. Et pourtant, on sourit, ça reste une comédie.
Une comédie servie par un Depardieu ENORME ('énorme' dans tous les sens du terme) qui nous montre une nouvelle facette de son talent. Quel acteur ! Avec en plus un bel hommage rendu à son fils.

Mammuth est un beau film, plein de tendresse ! (BA)

[dino VELVET]

Demain !

[dino VELVET]

Du Kervern / Delépine pur jus !

L’air de rien, et en seulement quelques longs-métrages, les deux compères grolandais ont réussi à créer un univers cinématographique original et d’une cohérence incroyable

Mammuth, leur dernier opus en date, est un voyage spirituel et picaresque.

L’histoire d’un gars qui revisite son passé, une vie de travail, de petits boulots laborieux mais dignes.

Un appel à la liberté aussi, une charge en règle contre cette vilaine chose qu’on appelle la normalité.

Depardieu est juste énorme. Ça fait des années qu’il n’avait pas été aussi bon !

Il se coule à merveille dans le rôle de Serge Pilardosse, un homme de la rue, à la fois simple et noble.

Cette grosse moto Münch Mammut, c’est Depardieu / Pilardosse. Massive, bruyante, rude. Le compteur affiche beaucoup de kilomètres mais le moteur peut toujours rugir.

Depardieu dans Mammuth, c’est comme Rourke dans The wrestler. Au-delà de la crinière blond sale et du rapport à la charcuterie, c’est le retour d’un comédien puissant capable du meilleur.

Yolande Moreau (qui joue sa femme) étant elle aussi en très grande forme, ça nous donne de grands moments d’alchimie entre acteurs.

La scène de discussion au lit (« T’as mal fait les courses, mal téléphoné, mal bricolé ») vaut son pesant d’or

Le reste de la distribution est réjouissant en diable (Miss Ming, Nahon, Siné, Poelvoorde, Kervern, Lanners, Dick Annegarn !).

Des personnages attachants et hauts en couleurs, autant de rencontres / saynètes gentiment barrées.

A l’arrivée, une œuvre qui respire l’humanité, affectueuse et jamais méprisante.

Une ode aux petits, aux prolos, aux marginaux.

S’il fallait n’en retenir qu’une seule chose, pour moi ce serait cette image persistante d’un Depardieu qui part en moto et revient en djellaba sur une mobylette. Grandiose