DVDAttitude

En préambule : ne vous fiez pas au synopsis de Allociné car il est faux.
L'histoire est celle d'un handicapé mental "léger" qui se prend pour un super-héros. Ses motivations et son histoire personnelle seront dévoilés tout le long du film ainsi que la nature des liens avec ses rares proches.

Le thème fait furieusement penser à Kick-Ass mais l'approche est foncièrement différente. Plus ancré dans la réalité et le quotidien Defendor est aussi moins flatteur pour la rétine; un budget vraisemblablement bien plus modeste n'y est pas étranger. Mais la mise-en-scène est fort correctement torchée sans effet tape-à-l'oeil et le scénario (aussi de Stebbings) fait judicieusement appel à quelques flash-back sans embrouiller le récit. L'histoire est fluide et se suit sans déplaisir malgré quelques petites longueurs. Il y a de bonnes idées (les "gadgets", la VHS et surtout la massue datant de 14-18 ) et j'ai bien aimé les jeux de mots Defendog et Defendoor (l'inscription sur la porte) rappelant les noms des gadgets de Batman.
Les acteurs font leur boulot très correctement et Harrelson porte bien le film. "Film" et non pas "téléfilm"; mais malgré ces qualités je comprend cette sortie en "direct-to-video". Pas de tête d'affiche "bankable" et assez peu d'action : au cinéma Defendor se serait fait botter le cul par Kick-Ass.

Il va falloir surveiller ce Peter Stebbings : il risque de nous pondre encore des trucs intéressants...

Le film m'attire bien.

Je chopperai quand le prix du DVD baissera un coup.

Disons que c'est un Kick-Ass version Arte... Sans blague, je ne serais pas étonné qu'ils le programment dans quelques années dans le cadre d'un Thema sur les super-héros.

UP !

(et je déplace le sujet dans la section ciné )

Je me le cale bientôt, sûrement la semaine prochaine et en tout cas avant de découvrir Kick ass.

Intéressant mais un peu décevant à mes yeux

Le grand écart est bien géré entre la figure classique du super héros américain (flamboyant et globalement invincible) et la réalité du personnage (employé de travaux publics un peu attardé et quasi-SDF, dépourvu de superpouvoirs et équipé d’un attirail bricolé maison).

Univers BD vs. réalité crue et assez glauque.

Woody Harrelson (acteur qui reste encore trop souvent sous-exploité) est parfait dans ce rôle pas facile (finalement, la première motivation du personnage à revêtir l’habit de Defendor est davantage la volonté de ne plus être Arthur Poppington qu’un besoin impérieux de faire régner la justice lui-même).

La musique est très sympathique.

La dernière scène (le mur) est géniale.

Après, il me manque un truc, l’ingrédient qui aurait fait décoller le film vers de plus hautes sphères, mais je n’arrive pas trop à mettre le doigt dessus

J’ai comme l’impression que le vais préférer Kick Ass ...

dino VELVET a écrit : Après, il me manque un truc, l’ingrédient qui aurait fait décoller le film vers de plus hautes sphères, mais je n’arrive pas trop à mettre le doigt dessus

A mon avis le manque pourrait être 2 types diamétralement opposés :
- soit un manque d'esthétisation des (rares) scènes d'actions mais ça irait à l'encontre de l'idée du scénario (le rêve qui se heurte à la terrible et cynique réalité et en meurt mais en laissant un fragile message d'espoir; une sorte d'humble petite graine à l'avenir incertain)
- soit un manque de travail (et donc de longueur du métrage) d'approfondissement sur la relation entre le personnage principal et la junkie, son ami et sa famille. Là, ça aurait été cohérent avec l'idée directrice. Je suppose que ça n'a pas pu être fait car le film devait être destiné, dès le départ, au marché video et télé par câble : donc budget rikiki style "budget café et beignets de Kick-Ass".

Kick-Ass est un bon et beau film (faut pas bouder son plaisir : c'est très bien foutu et c'est pas con) mais je trouve l'idée un tantinet hypocrite de faire du super-héroïsme avec des anti-super-héros qui finalement ne le sont pas tant que ça (une gamine de 11 ans qui ridiculise Nadia Comaneci [célèbre poupée roumaine deux fois championne du monde - 5 médailles d'or olympiques en 76 et 80, excusez du peu] et qui se prend une patate par un type de 80 kilos sans être mise KO pour le compte, si c'est pas du super-héroïsme, ça !!!). En faisant mine d'écorcher le rêve américain, il le sublime au contraire en respectant les codes du comics américain aux couleurs saturées.

Defendor, lui, n'égratigne pas, il vise directement les couilles. C'est moins beau visuellement qu'un coup de pied retourné sur 3 angles avec ralenti mais c'est plus facile et efficace, si on vise bien, comme dans la réalité. Le message est clair, simple, sobre, sombre voire terne comme la vie de l'immense majorité de la population de cette planète.
J'estime que Defendor est plus honnête dans sa démarche mais pas meilleur ni pire que Kick-Ass. Ils sont différents. A chacun de déterminer lequel est la thèse et l'autre l'anti-thèse. Comment ça, ma conclusion c'est de la "fou-thèse" ?