Film que je voulais découvrir depuis belle lurette, c’est chose faite depuis samedi dernier.Richard, un soldat désaffecté, revient dans sa ville natale des Midlands avec la ferme intention de venger son frère qui a fait l'objet de maltraitances de la part de la population locale.
Un métrage à la hauteur de sa bonne réputation
Shane Meadows ou l’art de faire du neuf avec du vieux, et ce pour pas un rond (on sent que le budget n’est pas pharaonique mais cette économie de moyens contribue beaucoup à l’identité de l’œuvre).
Son histoire de vengeance (un jeu de massacre standard), le réalisateur britannique a la bonne idée de la mélanger à un côté social (disons « drame social anglais ») et fantastique aux entournures.
Une ambiance originale, bizarre.
A la fois naturaliste et onirique.
Au début, je dois bien avouer que j’ai eu de sérieux doutes sur la capacité de jeu de Paddy Considine. Dans les premières minutes, je l’ai trouvé trop jeune pour le rôle et assez fade.
Grossière erreur
Le gars se révèle progressivement excellent dans le rôle de Michael, jeune homme qui cherche à venger son frère.
Profond, intense. Parfait dans un rôle à fleur de peau
Dead man’s shoes c’est aussi (et surtout) le portrait d’un individu qui perd sa part d’humanité dans une croisade vindicative et ne le supporte pas. Une situation qui le pousse à chercher la mort (il provoque ouvertement des individus dangereux, s’expose face à des malfrats armés, …), seule issue possible à ses yeux.
La scène finale, gros moment d’émotion(s), vaut son pesant de cacahuètes.
Au-delà des petits clins d’œil discrets à plusieurs films (zieutez les posters aux murs), j’ai vu un hommage subtil et sincère à Rambo (Michael est un militaire devenu quasi-vagabond, ses vêtements évoquent la tenue de Sly dans First Blood, la fin du film de Meadows rappelle furieusement la conclusion abandonnée de Rambo 1, etc.)
A l’arrivée, un film intéressant qui donne envie de découvrir les autres métrages de la filmo de Shane Meadows (son This is England a l’air pas mal du tout !)
