
Un mockbuster The Asylum qui répond directement au Piranha 3D d’Alexandre Aja.Le secrétaire d’État des USA demande à Jason Fitch, qui fait partie de l’unité des Navy SEALS, d’enquêter sur la mort suspecte d’un ambassadeur américain. Il se rend au Venezuela pour coopérer avec le lieutenant Audante et le colonel Diaz de la Force armée nationale. Là, il va rencontrer Sarah Monroe, chercheuse spécialisée en génétique. Elle, et le biologiste Eli Gordon, ont découvert des preuves étranges, qui après une analyse dans leur laboratoire révèlent un terrifiante nouvelle. Des poissons carnassiers génétiquement modifiés sont à l’origine de bien des dégâts, et cette espèce profite d’une croissance exponentielle, qui lui permet de doubler de taille toutes les 36 heures !
Nanar certifié qui fut, j’en reste persuadé, tourné dans une optique premier degré

Que retenir de la chose

1/ Un montage syncopé à vous faire crever un épileptique.
Le début, de simples plans sur un fleuve mais en mode « découpage cocaïné », vaut son pesant de cacahuètes. Une vraie leçon de montage : comment tenter d’insuffler du dynamisme avec que dalle à l’image. Un effet qui sera utilisé de façon plus ou moins prononcée tout au long du film (attention, ça pique les yeux et ça donne mal à la tête). A côté, Michael Bay c’est Kurosawa.
2/ Une présentation bien appliquée des personnages et des lieux.
Le procédé très hollywoodien atteint ici un niveau nonsensique.
J’ai adoré la présentation du personnage principal : on le voit torse nu en train de se préparer pour sa mission, puis voilà un plan fixe (sur lequel sont incrustés son nom et sa fonction) où on le voit habillé et assis à un bureau, puis retour au point d’avant.
Détail marrant : certains seconds rôles assez insignifiants connaîtront aussi les honneurs d’une telle présentation (il y en a même un qui se présente au personnage principal aussitôt après avoir été présenté au spectateur !

On échappe de peu à « Bob Smith, trouffion de base » pour le mec en arrière-plan.
Même démarche pour les lieux de l’action.
Un exemple : on voit une base militaire à l’écran (ça se voit que c’en est une et on sait même laquelle vu que les persos en ont parlé avant) et là on te balance : « Base militaire de machin truc ».
Un peu plus et on se payait un arrêt sur image avec le nom de chaque rue.
3/ Des bestioles too much.
A la fin, lorsqu’ils atteignent leur taille maxi, les poiscailles gloutons doivent faire dans les six / huit mètres. Au moins le titre n’est pas mensonger, c’est bien du méga.
La grande passion de ces poissons hargneux ? Bousiller tout ce qu’ils peuvent : ils bouffent n’importe quoi (notamment un vaisseau amiral et des hélicos) et adorent se jeter sur des bâtiments en bord de mer (qui flambent ou explosent systématiquement). Kamikaze le méga piranha …
En tout cas, niveau trucages, c’est du haut de gamme avec un mélange parfait entre des effets digitaux réalisés sous Commodore 64 et des gloumoutes écaillés en mousse.
Bon, après, ça reste un nanar, donc faut aussi s’attendre à des trucs moins marrants, voire assez pénibles (de longs couloirs narratifs notamment).
Un bon produit pour une soirée nanar entre potes
