
Bien aimé1976 : Berberian Sound Studio est l'un des studios de postproduction les moins chers et les plus miteux d'Italie. Seuls les films d'horreur les plus sordides y font appel pour le montage et le mixage de leur bande sonore. Gilderoy, un ingénieur du son naïf et introverti tout droit débarqué d'Angleterre, est chargé d'orchestrer le mixage du dernier film de Santini, le maestro de l'horreur. Laissant derrière lui l'atmosphère bon enfant du documentaire britannique, Gilderoy se retrouve plongé dans l'univers inconnu des films d'exploitation, pris dans un milieu hostile, entre actrices grinçantes, techniciens capricieux et bureaucrates récalcitrants. À mesure que les actrices se succèdent pour enregistrer une litanie de hurlements stridents, et que d'innocents légumes périssent sous les coups répétés de couteaux et de machettes destinés aux bruitages, Gilderoy doit affronter ses propres démons afin de ne pas sombrer …

Un giallo 100% analogique qui s’impose comme le cousin british d’Amer.
Une œuvre nostalgique qui rend hommage à un artisanat cinématographique quasi-disparu (de la bande audio, de la pellicule, des plugs et des boutons à gogo), assassiné par la toute puissance de l’informatique et du format numérique.
Bref, c’est old school à crever et c’est bien bon

Au-delà de cet aspect, on tient là un huis-clos schizophrène, bizarre, étouffant.
Une œuvre suggestive (hormis les toutes premières images, on ne verra jamais ce fameux film horrifique sur lequel travail Gilderoy !) distillant une authentique sensation de malaise.
Chapeau bas au gros travail sur le son (logique) et l’image (direction artistique à tomber).
Une réussite.
Un morceau de choix pour tous les bisseux sevrés au cinéma rital
