Snowpiercer (Bong Joon-Ho - 2013)
Posté : 31.03.2015 - 19:33

Beaucoup aimé.2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de
la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais …
J’ai trouvé ça fabuleux

Snowpiercer a longtemps été le projet fantasme de Bong Joon-Ho et je trouve que cette longue genèse se ressent.
On sent le truc mûrement réfléchi, peaufiné dans les moindres détails

Le résultat est tellement excellent qu’il nous ferait presque oublier à quel point le défi était de taille.
Et pourtant, dans le genre projet casse-gueule, ça se posait là.
Imaginez : un récit dont l’action se passe uniquement dans un train tournant en boucle sur une Terre glacée.
Périlleux, risqué.
Sur ce postulat, Bong Joon-Ho va néanmoins parvenir à signer une œuvre cinématographique dense et fascinante.
Un film-univers au sein duquel chaque wagon constitue aussi un (sous)monde à part entière

Un métrage visuellement splendide (le production design est sublime).
Un titre d’une intelligence remarquable, terrible (l’évocation des premiers temps à bord dans les wagons de queue) et profond (la discussion en tête de train et ses ahurissantes révélations).
Une œuvre politique (le scénario évoque brillamment les régimes tyranniques).
Un gros morceau de SF marxiste (osons le terme), un Metropolis à l’horizontale.
J’ai également bien aimé le côté « jeu vidéo » de la progression narrative (chaque porte dissimule un nouvel environnement surprise), le casting copieux et habité (Chris Evans est très bien), les personnages qui s’épaississent savamment au fil de l’action.
Et puis Snowpiercer est gavé de grands moments :
- La première apparition de la lumière du jour.
- La génialissime séquence de confrontation avec les gardes armés de haches (la carpe !

- L’échange de coups de feu à distance dans le virage en fer à cheval.
- Les instants WTF dans la salle de classe.
- Etc.
Bref, nous voici en présence d’un gros morceau de cinéma.
Un film claustrophobe et grisant.
Une bonne claque cinéphilique et ... un putain de gros coup de cœur !
