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Six ans avant de croiser le chemin de Walter White, Saul Goodman, connu sous le nom de Jimmy McGill, est un avocat qui peine à joindre les deux bouts, à Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Pour boucler ses fins de mois, il n'aura d'autres choix que se livrer à quelques petites escroqueries. Chemin faisant, il va faire des rencontres qui vont se révéler déterminantes dans son parcours : Nacho Varga, ou encore Mike Ehrmantraut, un criminel spécialisé dans le "nettoyage", qui deviendra son futur homme de main.

J’ai aimé.

Le résultat a quelque chose de tellement « évident » qu’on en oublierait facilement la complexité de l’entreprise (extraire un personnage secondaire de Breaking Bad et bâtir toute une série autour).

Terrain glissant. Projet risqué.

Et pourtant, les architectes de la chose nous ont pondu une série de qualité.

Bob Odenkirk a les épaules nécessaires et le show se tient sacrément bien.

L’écriture est exemplaire (le duo Vince Gilligan / Peter Gould rempile) et la mise en scène soignée.

Bien qu’entretenant une filiation narrative et visuelle avec les aventures de Walter White, la série possède sa propre patte, son identité bien à elle. Elle existe à part entière.

Le gros tour de force est là

On retrouve avec délice cet avocat foireux semblant échappé d’un film des frères Coen.

Un personnage roublard et attachant qui prend ici une profondeur inattendue.

Sous nos yeux, Jimmy McGill, pas encore rebaptisé Saul Goodman, éprouvera les limites de sa morale, souvent tiraillé entre des directions contraires ... jusqu’à faire un choix définitif (la résolution prise à la fin de cette première saison).

A noter que la série bénéficie aussi de seconds rôles solides (Kim Wexler, Chuck McGill, Howard Hamlin) dont l’indispensable Mike Ehrmantraut (génial Jonathan Banks), ce samouraï moderne sur lequel on glanera de précieuses informations (l’épisode 6 lui est presque entièrement consacré).

Bref, Better Call Saul, c’est bien.

Un pari un peu fou, relevé haut la main

UP

J'ai bouclé la saison 2 hier et ce fut bon.

Better call Saul reste un show méritant et d'une qualité bluffante (pari un peu fou, n'oublions pas).

Jimmy McGill. Mike Ehrmantraut.

Deux trajectoires captivantes qui, parfois, vont être amenées à se croiser.

D'ailleurs, j'ai l'impression que l'arc Ehrmantraut, plus intense, plus trépidant, a tendance à prendre le dessus.

Ca ne me dérange en aucun cas car le personnage est fascinant (toujours calme, toujours un coup d'avance).

Jonathan Banks est vraiment fabuleux !

Sinon, j'ai bien aimé les micro-liens malicieux avec Breaking Bad, ça contribue à alimenter tout un petit univers passionnant.

Du bon !

J'ai abandonné après seulement quelques épisodes car j'ai trouvé ça quelconque.
Idem pour Breaking Bad dont je viens de me refaire l'intégrale après un premier visionnage pas très convaincant il y a quelques années.

Et voici la saison 3 … avec une légère baisse de régime

Deux arcs narratifs principaux (les conséquences de l’affaire Mesa Verde et le développement des liens Salamanca / Ehrmantraut / Fring) pour une saison un peu moins concluante que les deux précédentes.

Le script demeure malin (la viabilité de ce spin-off reste quelque chose de miraculeux) mais légèrement paresseux ce coup-ci.

Le show tombe-t-il dans une forme de routine ? L’avenir le dira …

Heureusement que les personnages sont toujours plaisants (le bagout infatigable de Jimmy McGill ! la zenitude classe de Mike !) et les comédiens au top (quelle belle fin de carrière pour Jonathan Banks).

La mise en scène, qui reprend certains canons visuels de Breaking Bad (dont un goût immodéré pour les plans biscornus), assure aussi le spectacle.

Enfin, j’espère que la quatrième saison saura retrouver la fraîcheur des débuts

C'est parti pour la quatrième saison.

Ce n'est pas l'un des meilleurs crus (la mini baisse qualitative amorcée précédemment a tendance à se confirmer) mais ça reste une série plaisante à visionner

Déjà, Bob Odenkirk et Jonathan Banks font le show

J'ai bien aimé l'exploration de la figure écrasante du frère génial (Chuck McGill) et la relation qui se tisse entre Mike et Werner Ziegler (excellent Rainer Block).

Sinon, cette saison a le don de rendre intéressants des trucs a priori complètement anecdotiques :

- la construction du laboratoire secret sous la blanchisserie,

- la sonnette de Don Salamanca,

- le personnage de Huell Babineaux.

Sur le plan scénaristique, c'est un petit tour de force.

Bref, je signe encore pour la suite

UP

C'est parti pour la saison 5. Attention, je risque de spoiler un tantinet.

Du bon

Après une ouverture en forme de coup de stress (Saul Goodman identifié !), la saison se déroule en mode "standard". Notons que le "standard" du show de Vince Gilligan signifie déjà une qualité narrative et formelle de belle facture (Better call Saul, ce sont toujours des personnages ultra ciselés, une direction d'acteur fabuleuse et un sens du détail redoutable).

Puis vient l'épisode 7, Bagman, l'un des plus beaux morceaux de bravoure de la série à ce jour.

Une embuscade suivie d'une traversée du désert dont le personnage principal reviendra transformé à tout jamais.

Saul Goodman devient alors un ami du cartel et la série fait un gros pas vers la gravité.

Les trois derniers épisodes de cette saison 5 marquent donc un tournant majeur et possèdent une sacrée intensité (le plaidoyer improvisé de Kim face à un Lalo suspicieux !).

On passe un cap, on monte d'un cran. C'est brillant.

Vivement la suite

C’est parti pour la sixième et dernière saison.

Voici une conclusion de belle tenue.

Vince Gilligan aura réussi haut la main son pari un peu fou : faire vivre, six saisons durant, un spin off de Breaking Bad centré sur l’avocat douteux Saul Goodman.

Il livre ici une ultime saison bien ficelée nous détaillant la trajectoire finale de son personnage titre et nous offrant, à cette occasion, de beaux pics de tension (la fuite de Nacho Varga, le retour de Lalo Salamanca, etc.).

Si la série n’aura pas été aussi flamboyante que celle dont elle est issue (ne nous voilons pas la face), elle n’a jamais démérité, trouvant sa propre voie, sa personnalité.

Du travail soigné