Steven avant Spielberg.Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d’un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués, interprétés par ses amis et ses sœurs. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches.
Armé de son incommensurable talent, Spielberg se raconte et c’est génial
A travers un récit prenant et extrêmement touchant, il nous parle de sa vie et de son art, les deux étant fondamentalement indissociables (comme le souligne la visite de l’oncle Boris).
Voici donc les tournages de jeunesse en mode système D (où le jeune homme fait déjà montre d’un incroyable sens du spectacle, d’une capacité à émouvoir et d’une maîtrise naturelle du montage), l’adolescence de nerd, le choc fondateur du divorce parental et l’entrée dans le monde professionnel.
Il y a deux séquences absolument remarquables sur le pouvoir du septième art, la force du langage cinématographique : le montage spécial réservé à la mère et le film projeté à la soirée de fin d’année. C’est puissant.
Et puis le final dans les studios (presque un second climax après la Prom Night !) est juste excellent. Entre la qualité de l’anecdote et la formidable idée de casting, nous sommes gâtés.
Bref, nous voici avec un récit intime et universel comme l’artiste sait si bien les mettre en images.
Ça s’appelle The Fabelmans et c’est brillant
