Milieu des années soixante-dix : traversant une période artistique difficile, Mario Bava semble vouloir prouver qu’il est toujours un réalisateur capable.En possession de l’argent volé à un transport de fonds dont ils éliminent l’un des convoyeurs, quatre braqueurs prennent la fuite devant la police. Si l’un d’eux est tué, les trois autres se couvrent en prenant en otage une femme ainsi qu’un automobiliste qui affirme conduire son garçonnet malade à l’hôpital. Commence alors une cavale où, à chaque instant, le pire peut arriver.
S’inscrivant dans l’air du temps en signant un film de criminels italiens, il se lance néanmoins un défi avec Les chiens enragés, que l’on peut appréhender comme un authentique exercice de style.
Mettant en scène des personnages suants et survoltés, entassés dans une bagnole un jour de grosse chaleur, le film se déroule en effet à plus de 90% dans une voiture en mouvement. Une gageure, décidément
Artisan de génie, Bava va s’en tirer avec les honneurs et livrer un long-métrage tendu, fébrile, suffocant.
Le film a clairement un côté épuisant sur la durée. On en ressort sale, en manque d’air frais
Œuvre à la noirceur prononcée (ce final glaçant !), Les chiens enragés connaîtra une destinée pour le moins contrariée. Il va sans dire qu’il méritait mieux.
Pour ma part, j’y vois le baroud d’honneur d’un grand du septième art. Pas moins.