SKATE GANG
Posté : 17.09.2004 - 19:35
cpier collerde l'ami john nada de nanarland :
Skate Gang (Trashin’) :
USA. 1986. 92 mn. De David Winters, avec Josh Brolin (Corey Webster), Robert Rusler (Tommy Hook), Pamela Gidley (Chrissy), Chuck Mc Cann (Sam Flood).
Le genre : be stupid or die ! (catégorie : musical & sportif)
Avertissement : attention ô lecteur francophone, cette chronique néo-californienne est volontairement truffée d’anglicismes. Défenseur de notre noble langue et du parler bien d’chez nous, passe ton chemin ou apprête-toi à souffrir !
La déco de la chambre du jeune Corey…
…qui sort de chez lui comme un true skateur
D’emblée le ton est donné !
Corey Webster est un jeune californien typique, grand, beau, bronzé, musclé et un tantinet superficiel. Il adore le skate board, qu’il pratique partout, sans arrêt, seul ou avec ses copains. C’est un passionné. Ces derniers temps, il est un peu fébrile car la date du grand downhill, le L.A. Massacre, approche et Corey compte bien évidemment y participer. Il s’agit d’une périlleuse descente dans les collines de Los Angeles avec 1000 $ à la clef pour le vainqueur mais surtout, officieusement, un contrat de rêve avec un grand nom du skate.
« David Winters »... l’explication est là !
Alors Corey s’entraîne, sans relâche. Avec ses potes ils ont même construit leur propre rampe, ce qui est quand même plutôt cool. Et puis Corey fait la rencontre d’une jolie blonde, Chrissy, dont il tombe béatement amoureux, mais qui s’avère malheureusement être la sœur de Hook, le chef d’un dangereux gang orgueilleusement baptisé Les Requins. « Lui et sa bande font régner la terreur » explique un gentil skateur. En effet, les Requins sont d’affreux vilains qui portent des jeans tout déchirés, font des figures contre les camionnettes de livraison et se moquent crânement de ceux qui font du break dance (« c’est ringard ton truc ! »). Ce bad guy de Hook a lui aussi la ferme intention de remporter le downhill et fera donc tout pour contrarier les plans de Corey. La guéguerre est ouverte. Que le plus bronzé gagne.
Hook à la tête des méchants « Requins » (The Daggers en VO)
Insoutenable : l’agression caractérisée d’un bambin skateur par ces brutes de Requins (il fallait lire l'accroche de la jaquette, petit ! Ah oui, tu ne sais pas encore lire...)
Permettez-moi une doucereuse évocation de nostalgique impénitent en guise de petit éclairage contextuel : en 1986, côté jeux vidéo, Atari présentait 720° (l’ancêtre de Tony Hawk Skateboarding sur Playstation) ; deux ans plus tard, Nintendo sortait un Skate Or Die barbare dont la mélodie un rien saccadée me hante encore. Parce qu’à cette époque, aux States et, subséquemment, en Europe, le skate board et les patins à roulettes séduisent de plus en plus les jeunes. D’où, côté films, un truc comme Skate Gang, à destination des dits jeunes adeptes de la planche à roulettes qui sont évidemment directement ciblés par ses concepteurs.
Session anthropologique : c’est la saison des amours chez les Californiens
Prêt à tout pour épater la femelle, le mâle se lance dans une audacieuse parade amoureuse sous le regard attentif du reste de la meute
Ce film leur fera entre autre découvrir les joies du Free Style (« fristile » en VF, et dont Hook fait fièrement remarquer à sa sœur que « C’est pas un truc qu’on voit en Indiana, ça ! ») à travers les frasques aseptisées d’une jeunesse californienne mièvre et friquée, plus ou moins en quête de sensations fortes, et qui semble n’avoir vraiment rien d’autre à foutre que faire du skate et flirter (parfois les deux en même temps). C’est simple, ces jeunes-là font tout en skate, leur shopping, leurs teufs, leurs sorties en boîtes de nuit, allant jusqu’à exporter leur discipline jusque sur la piste de danse (« Oh putain les gars, quelle sacrée ambiance ! »).
Le skate en boîte : fun, cool, délirant, chébran et surtout super nanar
Mesdames et messieurs voici les fabuleux RED HOT CHILI PEPPERS (si si !)
C’est un monde à part et on s’efforce de bien nous le montrer. Les skateurs restent entre eux, ils ont leur mode de vie – si fou, si alternatif – leur esprit vaseux, leur humour foireux, et mettent avant tout un point d’honneur à rester cools dans n’importe quelle situation. Il en résulte une avalanche de situations ringardes et ineptes dont le joyaux demeure à mon goût la scène de drague entre Corey et Chrissy, à la sortie de la boîte de nuit, d’un ridicule achevé... où comment le héros va jusqu’à utiliser sa planche comme technique d’approche en mettant d’abord en avant son design, celle-ci arborant une mygale et une tête de mort (« Ca m’porte chance » explique-t-il à sa belle), avant de la faire essayer à la blonde. Succès garanti.
Leurs existences régies par des impératifs un peu futiles, nos fringuants skateurs apportent tous un soin obsessionnel à leur look, le méchant lui-même étant parfois frappé d’extravagantes effusions de coquetterie (Hook, hésitant entre plusieurs boucles d’oreilles : « Tu crois que j’met quoi, le crâne et la dague ou l’anneau et la dague ? » puis, vexé dans sa rebel attitude par les moqueries de sa sœur : « Te moques pas, Chris, c’est important pour moi ! »).
T’as le look coco
Côté doublures, le nombre de Pool Skaters (dont, déjà, l’illustre Tony Hawk) et de Skating Stunt Doubles crédités au générique est assez conséquent, les jeunes acteurs choisis par la production se révélant très moyennement aguerris.
La musique, omniprésente puisqu’essentielle pour meubler les images de pirouettes, se compose d’une quantité exubérante de chansons complètement insipides mais si délicieusement typées eighties qu’elles suffiront à elles seules à ravir le nostalgique du synthé minimaliste et de la rythmique synthétique. Outre la chanson thème du film, Trashin’, interprétée par Meat Loaf, on trouve pêle-mêle des groupes relativement connus, tel The Fine Young Cannibals, ou destinés à le devenir, tel les Red Hot Chili Peppers (« Le seul groupe qui vous met la bouche en feu ! ») qui jouent le morceau Black Eyed Blonde en live dans la boîte (avis aux fans les plus ultimes) et des formations moins illustres mais dans les noms desquels bien des jeunes paumés pourront se reconnaître, tels Rebel Faction ou Animotion.
Los Angeles, California, 1986.
Les débuts balbutiants du tunning automobile…
Ayant aujourd’hui convenablement mûri pour pouvoir se délecter comme un bon petit nanar bien débile, Skate Gang s’apprécie notamment pour les efforts acharnés et pour tout dire bien pathétiques qu’ont fourni ses producteurs pour en faire un film trop top et vraiment in, profitant de l’engouement croissant pour un sport encore nouveau, essentiellement pratiqué par des djeun’s middle-class, pour livrer un pur produit de consommation destiné à l’ensemble des teenagers. Enjoy !
Voilà notre vainqueur, le seul, le vrai (tous les autres ne sont que des ratés, vous et moi compris !)
John Nada 3/5
Skate Gang (Trashin’) :
USA. 1986. 92 mn. De David Winters, avec Josh Brolin (Corey Webster), Robert Rusler (Tommy Hook), Pamela Gidley (Chrissy), Chuck Mc Cann (Sam Flood).
Le genre : be stupid or die ! (catégorie : musical & sportif)
Avertissement : attention ô lecteur francophone, cette chronique néo-californienne est volontairement truffée d’anglicismes. Défenseur de notre noble langue et du parler bien d’chez nous, passe ton chemin ou apprête-toi à souffrir !
La déco de la chambre du jeune Corey…
…qui sort de chez lui comme un true skateur
D’emblée le ton est donné !
Corey Webster est un jeune californien typique, grand, beau, bronzé, musclé et un tantinet superficiel. Il adore le skate board, qu’il pratique partout, sans arrêt, seul ou avec ses copains. C’est un passionné. Ces derniers temps, il est un peu fébrile car la date du grand downhill, le L.A. Massacre, approche et Corey compte bien évidemment y participer. Il s’agit d’une périlleuse descente dans les collines de Los Angeles avec 1000 $ à la clef pour le vainqueur mais surtout, officieusement, un contrat de rêve avec un grand nom du skate.
« David Winters »... l’explication est là !
Alors Corey s’entraîne, sans relâche. Avec ses potes ils ont même construit leur propre rampe, ce qui est quand même plutôt cool. Et puis Corey fait la rencontre d’une jolie blonde, Chrissy, dont il tombe béatement amoureux, mais qui s’avère malheureusement être la sœur de Hook, le chef d’un dangereux gang orgueilleusement baptisé Les Requins. « Lui et sa bande font régner la terreur » explique un gentil skateur. En effet, les Requins sont d’affreux vilains qui portent des jeans tout déchirés, font des figures contre les camionnettes de livraison et se moquent crânement de ceux qui font du break dance (« c’est ringard ton truc ! »). Ce bad guy de Hook a lui aussi la ferme intention de remporter le downhill et fera donc tout pour contrarier les plans de Corey. La guéguerre est ouverte. Que le plus bronzé gagne.
Hook à la tête des méchants « Requins » (The Daggers en VO)
Insoutenable : l’agression caractérisée d’un bambin skateur par ces brutes de Requins (il fallait lire l'accroche de la jaquette, petit ! Ah oui, tu ne sais pas encore lire...)
Permettez-moi une doucereuse évocation de nostalgique impénitent en guise de petit éclairage contextuel : en 1986, côté jeux vidéo, Atari présentait 720° (l’ancêtre de Tony Hawk Skateboarding sur Playstation) ; deux ans plus tard, Nintendo sortait un Skate Or Die barbare dont la mélodie un rien saccadée me hante encore. Parce qu’à cette époque, aux States et, subséquemment, en Europe, le skate board et les patins à roulettes séduisent de plus en plus les jeunes. D’où, côté films, un truc comme Skate Gang, à destination des dits jeunes adeptes de la planche à roulettes qui sont évidemment directement ciblés par ses concepteurs.
Session anthropologique : c’est la saison des amours chez les Californiens
Prêt à tout pour épater la femelle, le mâle se lance dans une audacieuse parade amoureuse sous le regard attentif du reste de la meute
Ce film leur fera entre autre découvrir les joies du Free Style (« fristile » en VF, et dont Hook fait fièrement remarquer à sa sœur que « C’est pas un truc qu’on voit en Indiana, ça ! ») à travers les frasques aseptisées d’une jeunesse californienne mièvre et friquée, plus ou moins en quête de sensations fortes, et qui semble n’avoir vraiment rien d’autre à foutre que faire du skate et flirter (parfois les deux en même temps). C’est simple, ces jeunes-là font tout en skate, leur shopping, leurs teufs, leurs sorties en boîtes de nuit, allant jusqu’à exporter leur discipline jusque sur la piste de danse (« Oh putain les gars, quelle sacrée ambiance ! »).
Le skate en boîte : fun, cool, délirant, chébran et surtout super nanar
Mesdames et messieurs voici les fabuleux RED HOT CHILI PEPPERS (si si !)
C’est un monde à part et on s’efforce de bien nous le montrer. Les skateurs restent entre eux, ils ont leur mode de vie – si fou, si alternatif – leur esprit vaseux, leur humour foireux, et mettent avant tout un point d’honneur à rester cools dans n’importe quelle situation. Il en résulte une avalanche de situations ringardes et ineptes dont le joyaux demeure à mon goût la scène de drague entre Corey et Chrissy, à la sortie de la boîte de nuit, d’un ridicule achevé... où comment le héros va jusqu’à utiliser sa planche comme technique d’approche en mettant d’abord en avant son design, celle-ci arborant une mygale et une tête de mort (« Ca m’porte chance » explique-t-il à sa belle), avant de la faire essayer à la blonde. Succès garanti.
Leurs existences régies par des impératifs un peu futiles, nos fringuants skateurs apportent tous un soin obsessionnel à leur look, le méchant lui-même étant parfois frappé d’extravagantes effusions de coquetterie (Hook, hésitant entre plusieurs boucles d’oreilles : « Tu crois que j’met quoi, le crâne et la dague ou l’anneau et la dague ? » puis, vexé dans sa rebel attitude par les moqueries de sa sœur : « Te moques pas, Chris, c’est important pour moi ! »).
T’as le look coco
Côté doublures, le nombre de Pool Skaters (dont, déjà, l’illustre Tony Hawk) et de Skating Stunt Doubles crédités au générique est assez conséquent, les jeunes acteurs choisis par la production se révélant très moyennement aguerris.
La musique, omniprésente puisqu’essentielle pour meubler les images de pirouettes, se compose d’une quantité exubérante de chansons complètement insipides mais si délicieusement typées eighties qu’elles suffiront à elles seules à ravir le nostalgique du synthé minimaliste et de la rythmique synthétique. Outre la chanson thème du film, Trashin’, interprétée par Meat Loaf, on trouve pêle-mêle des groupes relativement connus, tel The Fine Young Cannibals, ou destinés à le devenir, tel les Red Hot Chili Peppers (« Le seul groupe qui vous met la bouche en feu ! ») qui jouent le morceau Black Eyed Blonde en live dans la boîte (avis aux fans les plus ultimes) et des formations moins illustres mais dans les noms desquels bien des jeunes paumés pourront se reconnaître, tels Rebel Faction ou Animotion.
Los Angeles, California, 1986.
Les débuts balbutiants du tunning automobile…
Ayant aujourd’hui convenablement mûri pour pouvoir se délecter comme un bon petit nanar bien débile, Skate Gang s’apprécie notamment pour les efforts acharnés et pour tout dire bien pathétiques qu’ont fourni ses producteurs pour en faire un film trop top et vraiment in, profitant de l’engouement croissant pour un sport encore nouveau, essentiellement pratiqué par des djeun’s middle-class, pour livrer un pur produit de consommation destiné à l’ensemble des teenagers. Enjoy !
Voilà notre vainqueur, le seul, le vrai (tous les autres ne sont que des ratés, vous et moi compris !)
John Nada 3/5