Voilà un article qui fait pas mal réfléchir.mercredi 19 avril 2006, 17h11
Royaume de l'étrange : si MacOS X devenait open source ?
Par Vincent Hermann, rédaction de PC INpact
John Dvorak de chez PC Mag nous a livré une analyse en marge des réflexions habituelles sur Apple. La société a prouvé plusieurs fois qu’elle pouvait assurer des revirements immenses, tant matériels que logiciels. Pourtant, même avec un lancement silencieux, Boot Camp n’en finit plus de faire parler de lui.
Beaucoup y voient simplement la possibilité de faire tourner Windows XP sur les Mac Intel et, là-dessus, personne ne viendra les contredire. Mais cela signifie-t-il pour autant que ce très étrange mouvement de la part d’Apple doit s’arrêter là ? Car Boot Camp est un pas d’Apple vers Windows XP et on peut se poser la question du but de tout ceci. Pourquoi par exemple offrir cette solution alors que la société aurait pu par exemple lancer une machine virtuelle prenant appui sur la Virtualization Technology présente dans les Core Duo ?
Pour John Dvorak, il s’agit simplement d’un coup de semonce, une sonde pour mesurer la température de la réaction à cette démarche. En version bêta, Boot Camp peut être essayé par des dizaines de milliers d’utilisateurs sans que la société ait l’obligation de lever le petit doigt en cas de problèmes. Mais il ne s’agit pas nécessairement d’une réaction à l’aspect technique de cette solution.
Dvorak estime que le lancement de MacOS X vers tous les PC arriverait à point nommé, maintenant que des études ont mis en avant qu’à peine la moitié des PC dans le monde pourrait faire fonctionner Vista convenablement il voit également Boot Camp comme un test marketing dont les résultats permettront à Apple de prendre des décisions basées sur de nouvelles prédictions.
On ne parle pas ici seulement de technique, car Windows n’est pas entouré d’une communauté comme peut l’être MacOS X. Aussi la réaction des utilisateurs se pose sur deux plans : le premier, technique, pour savoir simplement si le produit fonctionne correctement, et le deuxième, « politique », pour mesurer l’acceptation de cette idée saugrenue (Windows sur Mac !) :
- Comment Windows marche-t-il sur nos machines ?
- Qu’est-ce que les gens en pensent ?
- Que faisons-nous maintenant ?
Globalement, la réaction est positive, du moins pour le moment. Il faudra suivre également la réaction du marché à Boot Camp, car prédire à l’avance l’influence sur les clients potentiels serait beaucoup trop prématuré, surtout pour un logiciel en version bêta. Mais avec l’inscription récente d’Apple au BAPco, peut-on savoir vraiment où se dirige MacOS X ?
Leopard, la prochaine révision du système d’exploitation (version 10.5), arrivera à un drôle de moment. Première nouvelle version à voir le jour sur un nouveau type de matériel issu directement du monde des PC, MacOS X 10.5 sera placé en face de Vista. Là encore, on peut garder dans l’idée qu’iPapy (Steve Jobs) nous garde quelques surprises pour avoir la possibilité de sourire à l’évocation de Vista comme un père sourit au souvenir des bêtises de son jeune fils. Mais la question : que doit faire Apple pour déloger Microsoft de son hégémonie sur les machines de bureau ? Personne n’y est arrivé, et si la situation évolue actuellement, elle le fait à un rythme très lent.
Dvorak a quant à lui une idée radicale : ouvrir le code de MacOS X. Une telle action, même si on peut douter franchement de sa probabilité, aurait probablement des effets radicaux sur le paysage logiciel. Il est évident qu’un grand nombre de développeurs se réunirait autour de ce nouveau phénomène et que cette ouverture aurait un corollaire : l’arrivée du système sur n’importe quel PC. Après tout, avec une ouverture du code, il ne faudrait pas longtemps avant que le système soit adapté aux machines traditionnelles et qu’une foule de pilotes débarque pour rendre la chose possible.
L’autre point essentiel, selon Dvorak, serait que la bataille qui s’engagerait alors entre MacOS X et Linux capterait une très grande partie de l’attention, et ce, au détriment de Windows. Des trois grands systèmes d’exploitation se partageant les machines de bureau, Windows serait alors le dernier à posséder un code fermé.
Allez, assez rêvé pour aujourd’hui, retournons à nos activités quotidiennes.
Royaume de l'étrange : si MacOS X devenait open source ?
Modérateur : dino VELVET
Royaume de l'étrange : si MacOS X devenait open source ?
Ahem...
C'est un superbe tirage de plan sur la comète. L'auteur a tout à fait le droit de se poser la question "OS X bientôt Open Source, pourquoi pas, hein ?".
Cependant il fait l'impasse sur pas mal de choses, notamment sur un passé pas si lointain même si la notion du temps est très relative en informatique...
Sur le marché des micro-ordinateurs (donc iPod et iTunes mis à part) ce qui permet d'Apple de survivre face à une multitude de sérieux concurrents (Dell et Compaq/HP en tête) c'est une architecture matérielle spécifique mais qui le devient de moins en moins depuis peu. Que reste-t-il ? Le logiciel. Le fait de passer OS X en Open Source va grandement faciliter son portage vers les PC classiques. Que va donc faire le pékin moyen s'il a le choix entre une bécane assez classieuse mais plutôt onéreuse et un PC aussi puissant, fait de bric et de broc, bien moins cher mais supportant les mêmes OS ?
Apple a essayé le coup des licences PPC pour tenter d'élargir son marché mais il ne s'aggrandissait pas et c'étaient les cloneurs qui commencaient à tailler des croupières à Apple lui-même. L'expérience n'a pas tenu trois ans.
Les sociétés Be et Next se sont écroulées parce qu'elles n'arrivaient pas à vendre leurs solutions matérielles certes plus modernes et homogènes (voire avant-guardiste pour les machines de Next) mais compatibles avec personne et lorgant vers le même marché qu'Apple (infographie, multimédia et consort) qui s'y est très fermement cramponné. Toutes les deux ont abandonné le matériel pour ce concentrer sur leur système d'exploitation respectif (des OS de très grande qualité !) mais ce fut deux échecs retentissants ! Si BeOS a définitivement disparu ou presque, il y a un peu de NextStep dans OS X.
Apple Computer ne fera pas le poids devant une concurrence sans pitié (Jobs en sait quelque-chose !) sans ce couple machine/OS particulier.
Sans OS propiétaire Apple ne sera qu'un cloneur de PC de luxe et basta.
Sans architecture propriétaire (ne serait-ce qu'un tout petit peu !) Apple ne sera qu'un vendeur de système d'exploitation agrémenté d'une très courte liste de logiciels et coulera (certes moins vite) à l'instar de Next et Be. Face à un Windows détenant plus de 95 % du marché micro-informatique sortir à découvert ça ne pardonne pas !
Voilà pourquoi j'estime que Jobs et ses p'tits potes, à moins de vouloir couler la branche micro, n'ont rien à gagner à rendre Open Source leur OS fétiche.
Quant au fait d'une éventuelle guégerre entre MacOS open source et Linux qui ferait de l'ombre au Windows de Microsoft : c'est un peu grotesque.
Parce que :
a) Microsoft peu à tout moment injecter des dizaines de millions dollars en publicité,
b) Sur le plan professionnel les directeurs de services informatiques sont plutôt pragmatiques et choisiront (pour les postes clients) de continuer dans la voie Microsoft parce que changer pour du "gratuit" ça coûte des ronds : même pour du "Windows-like" des formations sont nécessaires, et changer les petites habitudes du personnel ça perturbe un service mine de rien et la pérennité des softs gratuits et/ou "open source" n'est pas du tout garantie en règle générale (sur ce dernier point les DSI ont peut-être tort dans certains cas),
c) Comparé à Windows le nombre de jeux supporté par macOS est ridicule, quant à Linux ça frise le zéro absolu; et ce n'est pas demain la veille que la situation risque de s'inverser. N'oublions pas que le jeu est un des motifs principaux (si ce n'est LE réel motif) d'achat du foyer avec enfants et/ou adolescents. Et donc ça en fait un paquet de PC chez les particuliers.
d) Déjà que les très nombreuses distributions de Linux essaient de se faire de l'ombre les unes aux autres.
En résumé une guerre des sytèmes n'intéresserait que les geeks...
C'est un superbe tirage de plan sur la comète. L'auteur a tout à fait le droit de se poser la question "OS X bientôt Open Source, pourquoi pas, hein ?".
Cependant il fait l'impasse sur pas mal de choses, notamment sur un passé pas si lointain même si la notion du temps est très relative en informatique...
Sur le marché des micro-ordinateurs (donc iPod et iTunes mis à part) ce qui permet d'Apple de survivre face à une multitude de sérieux concurrents (Dell et Compaq/HP en tête) c'est une architecture matérielle spécifique mais qui le devient de moins en moins depuis peu. Que reste-t-il ? Le logiciel. Le fait de passer OS X en Open Source va grandement faciliter son portage vers les PC classiques. Que va donc faire le pékin moyen s'il a le choix entre une bécane assez classieuse mais plutôt onéreuse et un PC aussi puissant, fait de bric et de broc, bien moins cher mais supportant les mêmes OS ?
Apple a essayé le coup des licences PPC pour tenter d'élargir son marché mais il ne s'aggrandissait pas et c'étaient les cloneurs qui commencaient à tailler des croupières à Apple lui-même. L'expérience n'a pas tenu trois ans.
Les sociétés Be et Next se sont écroulées parce qu'elles n'arrivaient pas à vendre leurs solutions matérielles certes plus modernes et homogènes (voire avant-guardiste pour les machines de Next) mais compatibles avec personne et lorgant vers le même marché qu'Apple (infographie, multimédia et consort) qui s'y est très fermement cramponné. Toutes les deux ont abandonné le matériel pour ce concentrer sur leur système d'exploitation respectif (des OS de très grande qualité !) mais ce fut deux échecs retentissants ! Si BeOS a définitivement disparu ou presque, il y a un peu de NextStep dans OS X.
Apple Computer ne fera pas le poids devant une concurrence sans pitié (Jobs en sait quelque-chose !) sans ce couple machine/OS particulier.
Sans OS propiétaire Apple ne sera qu'un cloneur de PC de luxe et basta.
Sans architecture propriétaire (ne serait-ce qu'un tout petit peu !) Apple ne sera qu'un vendeur de système d'exploitation agrémenté d'une très courte liste de logiciels et coulera (certes moins vite) à l'instar de Next et Be. Face à un Windows détenant plus de 95 % du marché micro-informatique sortir à découvert ça ne pardonne pas !
Voilà pourquoi j'estime que Jobs et ses p'tits potes, à moins de vouloir couler la branche micro, n'ont rien à gagner à rendre Open Source leur OS fétiche.
Quant au fait d'une éventuelle guégerre entre MacOS open source et Linux qui ferait de l'ombre au Windows de Microsoft : c'est un peu grotesque.
Parce que :
a) Microsoft peu à tout moment injecter des dizaines de millions dollars en publicité,
b) Sur le plan professionnel les directeurs de services informatiques sont plutôt pragmatiques et choisiront (pour les postes clients) de continuer dans la voie Microsoft parce que changer pour du "gratuit" ça coûte des ronds : même pour du "Windows-like" des formations sont nécessaires, et changer les petites habitudes du personnel ça perturbe un service mine de rien et la pérennité des softs gratuits et/ou "open source" n'est pas du tout garantie en règle générale (sur ce dernier point les DSI ont peut-être tort dans certains cas),
c) Comparé à Windows le nombre de jeux supporté par macOS est ridicule, quant à Linux ça frise le zéro absolu; et ce n'est pas demain la veille que la situation risque de s'inverser. N'oublions pas que le jeu est un des motifs principaux (si ce n'est LE réel motif) d'achat du foyer avec enfants et/ou adolescents. Et donc ça en fait un paquet de PC chez les particuliers.
d) Déjà que les très nombreuses distributions de Linux essaient de se faire de l'ombre les unes aux autres.
En résumé une guerre des sytèmes n'intéresserait que les geeks...
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