copier coller de l'ami john nada de nanarland :
Dawm Dirty Faces :
France. 2004. 2h00 environ. De Fabrice Mancini, avec Fabrice Mancini et tous ses amis…
Le genre : tué dans l’oeuf (catégorie : pur et dur)
Vendredi 1er octobre 2004. Par l’intermédiaire d’un luxueux dossier de presse tombé entre nos mains ingrates via un contact qui préfère rester anonyme, l’apprenti cinéaste Fabrice Mancini nous convit gentiment à venir assister à l’avant-première de son Dawm Dirty Faces (oui, « Dawm » avec un « m », c’est le nom d’une boîte de nuit dans le film), projeté le soir même à l’Alpes-Congrès en présence de ses parents, sa fiancée et tous ses (nombreux) amis. Un projet pour le moins audacieux puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’un long-métrage de SF tourné en vidéo dans l’agglo grenobloise. Partant sans réel a priori bien qu’accompagné du fringuant webmestre de Nanarland (Labroche, oui), et malgré l’indulgence que suscitait l’amateurisme de l’entreprise, la stupeur fut au rendez-vous.
Vas-y Denis, fais le méchant, le public doit se chier dessus
Avant de savoir de quoi il en retournait, je m’attendais pour ma part à l’oeuvre d’un quadragénaire lunaire, un doux dingue traînant son projet un peu fou depuis 10 ans au moins avec toujours la même envie, la même passion. Tout faux : Fabrice Mancini est un fils à papa de 28 ans blindé de contacts dont le parcours est éloquent. Jugez plutôt [ce qui suit est extrait d’une jolie fiche cartonnée distribuée avant la projection, bijou de subjectivité intitulé « Portrait du Réalisateur »] :
« Fabrice Mancini est un jeune homme passionné du 7ème Art. Il possède un courage et une imagination à toute épreuve. Déterminé, enthousiaste et persévérant, ce jeune talent ne manque pas de ressources pour affronter les difficultés de la réalisation d’un long-métrage. Le parcours de ce grenoblois de 28 ans est des plus téméraires : après avoir obtenu son bac d’économie et avoir passé une année à la fac d’anglais, Fabrice est plus que jamais dévoré par le profond désir d’évoluer dans le monde de la cinématographie. Il laisse tomber les études et décide de travailler pour financer une école de cinéma (Cinétel). C’est ainsi qu’il passe son diplôme de réalisateur et qu’il prend enfin son destin en main. Il quitte sa province pour tenter sa chance sur Paris, mais les portes de ce cercle très fermé ne s’ouvriront pas. […] Au bout de plusieurs années de castings et recherches d’emplois dans le cinéma, Fabrice décide de quitter la France pour Hollywood, capitale de l’industrie cinématographique. Là-bas, plusieurs opportunités s’offriront à lui, mais la difficulté pour obtenir un visa de travail (la fameuse green card) l’empêchera d’aller plus loin. Toutefois, ce voyage le rendra riche d’expériences et le confortera dans sa vocation pour le cinéma. Il quitte Los Angeles et tente avec optimisme sa chance sur New York, mais le scénario est identique. Il rentre alors sur Paris avec une seule idée en tête : réaliser un long-métrage avec ses propres moyens. [et patati et patata et moi j’ai tout sacrifié pour ma passion et ça continue comme ça pendant encore un paragraphe…] »
Fabrice Mancini, réalisateur, scénariste, acteur, producteur et grand nanardeur malgré lui
A l’arrivée sur les lieux de la projection, la surprise est de taille. Un dispositif tape à l’œil de ouf à été mis en place, avec tapis rouge, blondes platine à l’entrée, affiches, Tee-shirts et CDs de la BO du film un peu partout et tous les invités sur leur 31 (je rappelle qu’il s’agit de la projection d’un petit film amateur en partie financé par le Conseil Général de l’Isère !). « Que de petites toilettes… » me dis-je en lorgnant le parterre de pétasses guindées et de demi-mondaines à la mine satisfaites vibrionnant autour de nous. Tout le monde connaît tout le monde, tout le monde bizouille tout le monde, tout le monde parle à tout le monde sauf à nous deux, plantés en plein milieu comme deux cons. Du coup, au fil des minutes, nous commençons à ressentir le contraste avec une pointe de gêne, baissant les yeux sur nos baskets comme pour s’assurer que nos lacets ne sont pas défaits. Allez vite, quand est-ce que ça commence putain. Mais qu’est-ce que c’est que toute cette mascarade. Bon, allez, d’accord. Fabrice Mancini la joue totale classe Hollywood en banlieue grenobloise en faisant comme s’il nous offrait un vrai film ? Ok, amusons-nous à lui offrir une vraie chronique.
Quelque part, dans un univers sans idée neuve…
Je vous fais grâce de l’heure d’attente dans la salle immense et quasi pleine de l’Alpes-Congrès, de l’interminable standing ovation pré-visionnage (« le quart d’heure de célébrité selon Andy Warhol » me susurre un Labroche goguenard, toujours secourable dans ces moments-là) et du speech de la vedette (son imitation de Homer puis des Inconnus, non putaaaiiiiin !!). Ca y est, allez chut maintenant, le film commence. Place à la magie du cinéma.
Bon, tentons de vous synthétiser la chose. En gros, Mancini fait son 5ème Elément à lui avec des persos encore plus bavards que dans Pulp Fiction. Normal quelque part puisque le jeune homme se réclame autant de Tarantino que de Luc Besson (sic). Surtout de Besson en fait. Dès les premières images, on comprend tout de suite ce qui le fait bander, Fabrice. La touffeur des boîtes de nuit et ses chaudasses qui disent toujours oui, les grosses voitures qui font vroum vroum, les gros flingues qui font pan pan et la techno qui fait boum boum, ah mais moi je ne vis que pour l’amour du cinéma monsieur. Célébrant tout le chant lexical de la bessonerie la plus crasse en parsemant son film de quelques séquences porno chic et beauf branchouille du plus mauvais effet (se faire tailler une pipe dans les bulles au-dessus de l’Isère, ouahou), le gros bleu nous fait son Grand Bleu d’arrière-cour, son Tarantino de Prisunic, pompant ses deux idoles sans aucune espèce de talent en forme de clin d’œil géant comme un cyclope (sauf que quand un cyclope cligne de l’œil, il se vautre lamentablement).
Des gros flingues qui font pan pan, comme dans les vrais films qu’on voit à la télé, ouais !
Des grosses voitures qui font vroum vroum, même que mon tonton du Jura il a la même en bleue
Passons sur la prestation des acteurs, puisque le casting est 100% amateur. Quoi que non, tout compte fait, l’un d’entre eux mérite qu’on parle de lui. Disons que sur trois acteurs principaux, il y en a deux qui se débrouillent plutôt bien et un troisième qui, dans la sphère du second degré, est tout simplement au sommet (bien deviné, il s'agit effectivement de cet individu capsé à plusieurs reprises). L’entendre grommeler des répliques telles que « Du calme mon gars, pète un coup ! » ou le déjà culte « Moi ce soir j’vais en bouâte ! » avec son accent à lui est un méchant bonheur. Un mélange d’accent racaille (Ouaoh, cé moa qu'tu trait' de bâtard ?!) et d’accent de la vallée du Grésivaudan (où les « an » se traînent de façon bizarre et deviennent des « in-han » ; on prononcera ainsi « vâllée du Grésivôdin-han »). Les autres acteurs – à peu près tous ami(e)s et connaissances du grand MC Mancini – se la jouent à mort en prenant toutes sortes de poses « vues à la télé » et des intonations affectées au possible, se complaisant à outrance dans des attitudes d’un ridicule confinant au pathétique. Tout est surfait, tout est creux, tout sonne faux mais tout le monde s’en fout, tout le monde joue à faire l’acteur dans le film de Fabrice, c’est cool, on rigole bien. Dans la salle, le film arrache quelques gloussements à ces acteurs d’un jour lorsqu’ils se reconnaissent soudain à l’écran, la réaction des autres spectateurs se manifestant le plus souvent par un bâillement poli.
Une biatch
JE VOUS DIS QUE JE JOUE MAAAAAL-EUH ! ! ! ! !
Parce que Dawm Dirty Faces (Down Dirty Feces ?) est également handicapé par une absence de rythme éprouvante. Mancini abuse des plans fixes (99% du métrage), des ralentis clipesques pseudo-esthétisants et autres tentatives de faire classe qui tombent toutes lamentablement à plat. Bon, soyons sympa 2 secondes, la scène du toréador rend plutôt bien [évidemment dit comme ça, ça ne dira rien à personne…], c’est à peu près la seule chose à sauver, mais le reste de la séquence est intégralement pompée sur Reservoir Dogs, merde, c’est du remake version film de copains torché un dimanche après-midi, quel est l’intérêt de montrer ça sur écran géant quand on fait venir autant de gens ?? Pourquoi avoir joué la carte de la SF clinquante avec incrustation de vaisseaux en 3D et gros masques en caoutchouc fluo alors que la modestie des moyens commandait plutôt une SF sobre (qui peut être synonyme de réussite, à l’image de Bienvenue à Gattaca par exemple) ? Pourquoi ne pas avoir fait l’effort de se montrer un tant soi peu original, pourquoi n’avoir épargné à ses spectateurs aucun cliché (le plus fendart : lors d’une scène de rêverie éthérée filmée dans une forêt en caméra subjective, un enfant vêtu de blanc court d’arbre en arbre en nous lançant quelques « viens » entrecoupés de « hihihi » un peu forcés, puis se fige au bord d’une mare verdâtre avant d’ânonner gravement un « c’est beau » qui a bien failli faire exploser le fou rire intérieur que je couvais depuis 5 bonnes minutes déjà) ? Pourquoi ce film ? Parce que Fabrice Mancini le voulait, voilà tout. Un caprice de night-clubber friqué visiblement plus sensible à la gloriole qu’au 7ème Art et dont la culture ciné semble se résumer aux deux réalisateurs susmentionnés.
Ho ho ho, un alien qui se fait tailler une turlute, quelle poilade les copains !
Fin du film, re-standing ovation, clapclapclap bravo Fabrice. Fabrice reprend la parole, tout sourire, merci tout le monde, merci beaucoup, puis, soudain, lance solennellement un tragique « vous savez tous ici que si j’faisais pas de cinéma, j’en crèverais » à son assistance, dont une bonne moitié hoche alors gravement la tête, c’est bien gamin, on est tous avec toi, poursuis ton rêve, vis ta passion jusqu’au bout. « Maintenant on va tous aller boire un coup au buffet et après on ira faire la fête en boîte ! ». Nouveaux applaudissements et hop, toute sa clique s’empresse de le suivre. Session buffet. Un caméraman chauve avec un Tee-shirt Paris Première passe devant nous. Observant le manège des invités, je parviens à distinguer la vedette au milieu de sa cour de fidèles. En tendant l’oreille, on peut percevoir, au milieu des cancaneries et des rots discrets, les « J’voulais te dire Fabrice, ton film il est vraiment très bien, félicitations, c’est drôlement réussi dis donc ! » par devant et les « ohlala qu’est-ce que c’est nul, son truc au fils Mancini, qu’est-ce qu’on s’est fait chier ! » par derrière. Du beau monde.
Et oh là, dis voir John Nada, tu nous ferais pas une vilaine crise de jalousie des fois ? Ben si, évidemment ! Quand je songe à toutes celles et tous ceux qui sont bourrés d’idées et de talent mais à qui on n’accordera jamais le dixième de la chance qu’a eu ce paltoquet ! Pourquoi ceux qui ont les moyens de tourner un truc pareil sont si souvent ceux qui n’ont aucune espèce de talent ? Soyons objectifs : Fabrice Mancini est un jeune homme qui s’est lancé dans le cinéma comme un masochiste le ferait contre un mur, avec un enthousiasme fébrile mais pas forcément bien inspiré. Comme l’annonce avec prescience et une exquise ambiguïté la dernière phrase du « portrait du réalisateur » évoqué plus haut, « Dawm Dirty Faces est sans aucun doute la rampe de lancement qui le dirigera vers d’autres horizons ». Vers la boucherie-charcuterie peut-être ? C’est qu'il faudrait songer à se recycler dans autre chose maintenant…
Allez sois sage, écoute la voix de ton maître
John Nada, magistralement épaulé par un Labroche inoxydable (merci dude !) 1/5
DROIT DE REPONSE DE FABRICE MANCINI :
BONJOUR JOHN NADA (TIENS, UN NOM JUSTE À PROPOS, N'AYANT PAS L'IMMENSE CHANCE DE SAVOIR QUI TU ES...).
MERCI À TOI, JE TOMBE SUR TA CHRONIQUE DU FORUM NANARLAND ET ENFIN UN CINÉPHILE QUI SAIT RECONNAÎTRE LES OEUVRES À LEURS JUSTES VALEURS. UN OEIL AUSSI ÉGUISÉ QUE LE TIENS N'A PU ARRIVER À UN TEL NIVEAU DE COMPÉTENCE QU'EN RÉALISANT UN GRAND NOMBRE DE PROJETS, JE SUPPOSE, CAR IL FAUT ÊTRE EXPERIMENTÉ POUR CONNAÎTRE LE NIVEAU DE VIE D'UN RÉALISATEUR QUE PAR SON OEUVRE.
JE M'EXPLIQUE: RÉUSSIR À DIRE DE MOI QUE JE SUIS "UN FILS À PAPA DE 28 ANS BLINDÉ DE CONTACTS...UN CAPRICE DE NIGHT-CLUBBER FRIQUÉ..." ET REPROCHER À MON OEUVRE DE NE PAS AVOIR DE MOYENS, CELA DEMANDE UN REGARD PROFESSIONNEL.
ET C'EST LÀ QUE JE VOIS TOUTES NOS DIFFÉRENCES CAR POUR MOI, IL A FALLUT GAGNER PENDANT CINQ ANS, EURO APRÈS EURO ( SOUVENT À L'USINE OU COMME SERVEUR À SERVIR DES GENS PLEINS DE PRÉJUGÉS) POUR POUVOIR SUBVENTIONNER MON PREMIER PROJET ET M'ATTIRER LA SYMPATHIE DE BEAUCOUP DE MONDE POUR POUVOIRLE RÉALISER. SÂCHE QUE LE CONSEIL GÉNÉRAL A DONNÉ 1500 MISÉRABLES EUROS POUR 43000 EUROS SORTIS DE MA SUEUR.
MON OEUVRE T'AS DÉÇU ET JE CROIS QUE FINALEMENT ÇA ME RÉJOUIT CAR SI ELLE N'EST PAS PARFAITE, ELLE A AU MOINS LE MÉRITE D'EXISTER ET D'AILLEURS ESTALLÉE MÊME JUSQU'À SUSCITER UN GRAND INTERÊT EN TOI POUR QUE TU VEUILLES LE PARTAGER AVEC TES "AMIS".
UN DOUTE SUBSISTE: APRÈS AVOIR PRIS EN COMPTE TES REMARQUES "TECHNIQUES", IL NE RESTE DANS TA CRITIQUE QU'UNE JALOUSIE ENVERS UNE SOIS-DISANTE SITUATION DE FAMILLE QUE TOUT COMME TOI J'AURAIS ADORÉ AVOIR. TU VOIS, ON SE RESSEMBLE FINALEMENT, ON A TOUS LES DEUX DES GRANDS RÊVES DE CINÉMA MAIS NOTRE MANIÈRE DE LES CONCRÉTISER DIFFÈRE; MOI, JE ME DONNE LES MOYENS DE LES RÉALISER AVEC PLUS OU MOINS DE RÉUSSITE ET TOI, TU CRITIQUES.
JE SAIS QU'À TES YEUX, VU TON ÉLOGE, JE SERAIS TOUJOURS UN CON ET JE SAIS QU'À TES YEUX TU SERAS TOUJOURS PLUS INTELLIGENT QUE MOI. JE CROIS D'AILLEURS QUE C'EST AUDIARD (J'CROIS QUE C'EST LUI QUI A FAIT DU CINÉ ET A ÉCRIT DES BOUQUINS MAIS TU SAIS MOI À PART TARANTINO ET BESSON...) QUI A ÉCRIT: "UN INTELLECTUEL ASSIT VA MOINS LOIN QU'UN CON QUI MARCHE".
JE NE SAIS PAS Où MA ROUTE ME MÈNE (PEUT-ÊTRE DANS UNE BOUCHERIE?) MAIS ELLE M'ÉLOIGNERA FORCÉMENT DE TOI ET CE QUI EST RASSURANT, C'EST QUE JE SAURAIS TOUJOURS Où TE TROUVER...DANS LE RANG DES GRANDS FRUSTRÉS.
SINCÈREMENT,
FABRICE MANCINI
P.S:MERCI ENCORE POUR CET INTERÊT, JE N'ARRIVE PAS À T'EN PORTER AUTANT QUE TU M'EN PORTE MAIS AI-JE BESOIN DE DÉMONSTRATION DE SENTIMENTS POUR UNE AUSSI BELLE AMITIÉ?
CONTINUE BIEN...ENFIN...CONTINUE...
Bonjour,
Pour connaître mon nom c'est simple, il apparaît avant même que tu n'ouvres ce courriel. Première chose à laquelle je tenais tant il est clair qu'écrire sous pseudo permet de tout assumer ou presque. Prends donc ça comme une première marque de franchise.
Ensuite merci de me remettre en place, de temps en temps ça fait du bien. D'ailleurs je m'en vais copier-coller ta "mise au point" à la suite de la chronique et dans le sujet du post, vu que je considère ça comme un droit de réponse légitime (et bien senti, ce qui te fait déjà remonter dans mon estime vu que je me serais plutôt attendu à une gueulante balourde truffée d'insultes -- toujours un problème récurrent chez moi avec les a priori).
Quelques précisions en ce qui concerne le texte :
-- il demeure sur le forum est n'est pas destiné à être mis en ligne un jour sur le site (précision qui me semble importante).
-- même si je ne l'ai pas modifié, j'ai pris en compte les reproches que m'ont valu ce texte, à savoir -- en 1er lieu -- le fait que j'avais moins tendance à parler (en mal) du film que de la soirée en elle-même et surtout de toi, et ce en ayant effectivement le tort de ne me baser que sur les apparences et quelques "on dit" dont je n'ai pu vérifier l'authenticité.
Tu as probablement déjà lu ça dans le post du forum mais pour le résumer encore une fois, disons que c'est surtout le constraste entre le buzz autour du film et le film lui-même, le décalage absurde entre le standing de la soirée et l'oeuvre présentée qui a été source de fiel. Honnêtement, je ne remet pas en question les chiffres que tu avances mais il me semble que tu aurais été mieux inspiré d'utiliser l'argent dillapidé en affiches géantes-buffet-tapis rouge etc. dans le film même, outre le fait que le côté promo poudre aux yeux est complètement néfaste dans le sens où il te laisse penser que tu vas assister à du gros et te laisse d'autant plus déçu (pardonne moi la médiocrité de la métaphore mais c'est un peu comme faire baver quelqu'un avec la promesse d'un festin et lui jeter quelques cacahuètes). Sûr que si tu nous avais connu et présenté le film chez toi dans ton salon un dimanche après-midi, on aurait pas été durs comme ça.
Malgré tout, mon jugement sur ton film en tant que tel n'a pas changé d'un iota : je le trouve à chier. Je ne le dis pas pour être cruel, je n'y trouve aucun plaisir, c'est juste mon opinion et je n'ai pas à m'en m'excuser, pas plus que tu n'as à avoir honte si tu adore ton film. Comme tu le rappelles très justement, et pour synthétiser, "la critique est aisée mais l'art est dificile". Chacun son truc. Sois sûr qu'au moins, ne faisant pas partie de ton entourage, la mienne est tout ce qu'il y a de plus sincère. Je ne manie pas une langue de pute au sujet de tout ce que je regarde. Pour rester dans le cadre amateur grenoblois, j'ai par exemple trouvé 1000 fois mieux senti le moyen-métrage "Les 6 dreads de l'enfer" que Mr Jeune a tourné avec 3 fois rien -- le projet était certes moins ambitieux. Je ne dit pas qu'il faille systématiquement se laisser limiter par ses moyens, ne jamais chercher à se transcender, mais il faut quand même se fixer des objectifs qu'on puisse atteindre (règle d'or), la plupart des réalisateurs ont commencé par des courts, de petits projets et n'ont franchi le pas du long qu'avec des assurances niveau distribution, des scénars béton ou en remakant leurs courts. Argent investi à la sueur de ton labeur ou non, Dawm Dirty faces ressemble plus à une grosse pochade filmique entre potes qu'un film appréhendé avec le minimum de rigueur et de sérieux que commandait l'ambition que tu semblais pourtant manifester. En gros pour moi ça ressemble plus au final à un film tourné entre potes pour rigoler qu'à un film déconnant mais bien conçu.
PS : je sais que dit comme ça ça fait un peu foutage de gueule mais si tu veux en discuter sur le post du forum, Labroche et moi (et d'autres, on a aussi quelques cinéastes amateurs qui traînent sur le forum...) serions sincèrement disposés à discuter de ton film (ou d'autre chose) de façon peut-être un poil plus objective et moins passionnée. Je t'assure que ce PS n'a rien d'une pirouette épistolaire pour calmer le jeu du genre allez, on se tape dans la pogne et on fait copain-copain. Je n'ai pas d'affection particulière pour toi mais aucunne rancoeur non plus (bon, j'en avais un peu après la projo, j'avoue, mais auj. plus rien...) donc si le sujet n'est pas trop sensible, nous sommes toujours ouverts au dialogue.[/u]
DAWM DIRTY FACES
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