Bon il est grand temps que je dise un mot sur le film. En gros, je pense comme Boubout : un tres chouette film, à la mise en scene inventive, tres joliment mis en image, avec un casting d'enfer, mais qui manque un peu de rythme dans le dernier tiers, ce qui fait qu'on peut finir par trouver le temps long.
Mais bon, ce ne sont que des petites choses eût égard à la qualité de l'ensemble. C'est extremement bien écrit, c'est frais, c'est souvent tres drole, c'est de saison, bref que demander de plus ?
Maintenant, c'est visuellement splendide, j'ai bcp aimé les petits trucs visuels que Klapisch a développés dans la continuité de l'auberge espagnole. Celui-ci avait une patte toute à fait "artisanale" grace/a cause de sa DV, mais cette suite a un coté plus classieux pas désagréable. Et puis que reprocher à un type qui a Kelly Reilly devant sa caméra ? Elle est tellement belle dans ces Poupées...
La britannique est le joyau de la couronne (entendez par là qu'il est inaccessible et qu'il fait briller les yeux) au milieu d'un casting tout à fait épatant. Romain Duris gagne en finesse à chaque film (enfin sauf Arsene Lupin), Audrey Tautou est parfaite dans la chieuse de service, mais celle qui remporte certainement la palme, c'est Cécile de France. Elle a un temps de présence relativement court, et elle est renvoyée au rang de faire-valoir (comme le reste des poupées de Xavier remarquez), mais ses interventions sont souvent hilarantes (la scene chez le grand-père est absolument anthologique. j'en ris encore)
Maintenant, c'est vrai qu'apres 1h30 / 1h40 de film, la valse des hésitations peut finir par etre un peu pesante. Mais bon, peut-on reprocher celà à un auteur qui prend la peine de donner une vraie psychologie à ses personnages, à leur insuffler finesse et complexité, tout en usant de la métaphore d'une facon plutot ludique.
Le Klap' se moque des sagas amoureuses de télévision tout au long du film mais tombe lui aussi dans le cliché à plusieurs reprises
Je suis pas vraiment d'accord. Ok, il "tape" sur les sagas à l'eau de rose, mais ce n'est pas si méchant que ca. Je vois plutot ca comme une forme d'ironie envers lui-meme. Une mise en abyme legerement caricaturale qui sert d'indice sur le recul qu'a l'auteur envers son propre travail. Je sais pas pourquoi, mais je suppute qu'il a dû en passer par ce genre de travaux d'écritures avant de pouvoir faire et dire les choses qu'il avait envie de faire. Ou du moins, si ce n'est lui, il connait bien le milieu, c'est une évidence.
Et de toute maniere, c'est toujours la meme chose les histoires d'amours. Mais au moins, l'avantage avec ces Poupées russes, c'est qu'on est loin du carcan de la comédie romantique à l'anglaise usé jusqu'à la corde.
Alors c'est sûr, on voit peu les anciens protagonistes de l'Auberge espagnole, mais apres tout, leur histoire a déjà été contée. Ici, on s'attarde sur les atermoiments sentimentaux de Xavier, on avait été prévenus dès le départ.
En fait, le premier volume narrait la quete d'identité de Xavier. Qui il était réellement, quelle serait sa place dans ce monde, quels choix il allait oser faire pour prendre son avenir en main (ou non). Ce deuxieme film se penche sur les conséquences de ces choix, qu'il assume plus ou moins bien (voire pas du tout), sur ce qu'il est prêt à faire désormais pour concrétiser les décisions non résolues.
Bref ces Poupées russes sont une grande réussite. Assurément le meilleur film francais que j'ai vu cette année (bon y'a aussi Le couperet qui etait tres bien, mais C un genre totalement différent, dc C pas vraiment comparable, mais je mets quand meme les Poupées devant)