SEANCE GRATUITE !!!!
Claude Lelouch offre une séance gratuite
Devant le très mauvais score réalisé par son nouveau film « les Parisiens », sorti mercredi, le réalisateur tente le tout pour le tout : il invite aujourd'hui les spectateurs à une projection gratuite à 19 heures dans 400 salles .
Claude Lelouch n'est pas content du tout de l'accueil qu'a réservé la presse dans son ensemble, dit-il, à son nouveau film, « les Parisiens », sorti mercredi. Le cinéaste parle sans ambages de « lynchage » et accuse les médias d'avoir « démobilisé » le public. De fait, avec 854 curieux à la première séance dans Paris intra-muros, véritable test de démarrage d'un film, et seulement 16 653 dans l'Hexagone pour son premier jour d'exploitation, on peut parler de catastrophe.
Très remonté et l'oeil plus noir que jamais, Lelouch a décidé de frapper fort. Aujourd'hui, à 19 heures,
dans les 400 salles françaises qui projettent le premier volet de sa trilogie baptisée « le Genre humain », la séance sera gratuite ! On n'avait pas vu ça depuis 1966 et « le Roi de coeur », de Philippe de Broca.
« Donnez-moi votre avis , lâchez-vous »
Ce soir, il suffira donc aux spectateurs de se présenter au guichet et, « dans la limite des places disponibles », chacun d'eux recevra un ticket. Combien cela va-t-il coûter ? « On ne parle pas d'argent, mais d'art », rétorque Patrick Nebout, distributeur des « Parisiens », qui confirme que Lelouch dédommagera les exploitants de sa poche. Il faudra connaître le taux de fréquentation du film, pour établir le montant de cette opération coup de sang assortie d'une requête. « Donnez-moi votre avis, demande en substance Claude Lelouch aux spectateurs. Lâchez-vous, dites-moi tout. » Ce faisant, le réalisateur joue une carte en forme de va-tout. Ce fameux divorce entre la critique et le public n'est pas une nouveauté. On se souvient que Patrice Leconte s'était mordu les doigts d'une agression en règle contre les journalistes. La démarche courageuse de Lelouch, qui n'a pas fini de faire parler, est plus nuancée. Elle en appelle au public comme Danton en appelait au peuple. Les entrées vont enregistrer un sursaut. Cela suffira-t-il à multiplier l'envie ? « Dans les salles, les spectateurs applaudissent à la fin », assure le réalisateur. Notre rubrique « Bouche-à-oreille » (voir nos éditions d'hier) témoignait effectivement d'un accueil positif. Mais, plus que la critique, c'est le public qui décide de la carrière d'un film, d'un livre ou d'une pièce de théâtre.