Déposé sur l'île de Porquerolles (Var), le député Vert Noël Mamère, sans argent et sans téléphone, doit regagner en 48 heures sa mairie de Bègles (Gironde), près de Bordeaux, comptant sur la seule bonne volonté de ceux qu'il rencontre en route.
"C'est à la fois un jeu et une mise en abîme", explique Noël Mamère, commentant pour les journalistes ce film documentaire de 52 minutes produit par la chaîne Planète (câble et satellite) et la société de production Magnolia France, d'après un concept italien.
Un cameraman, aux besoins duquel Noël Mamère devra aussi subvenir, l'a escorté dans ce périple, tourné les 12 et 13 février, où le député, artificiellement désargenté, emprunte successivement un bateau-taxi, un vélo, des voitures et le train.
"Noël Mamère s'est imposé pour ce projet où le sujet se mettait en danger", déclare Olivier Stroh, directeur général adjoint en charge des chaînes découverte et divertissement du groupe Canal+, dont dépend Planète. Selon Olivier Stroh, il s'agissait de faire le portrait d'un homme politique "de manière différente", en le sortant de son environnement habituel.
Ancien journaliste de télévision, Noël Mamère, qui assure ne pas avoir touché un seul euro pour sa participation, se prête au jeu sans retenue.
Voyageant sans billet dans le train Montpellier-Toulouse, il signe de bon gré le procès-verbal de l'amende que lui inflige le contrôleur, en précisant qu'il ne s'agit pas d'un "autographe". Il accepte le repas que lui offrent à Toulouse deux anciens prisonniers déchus de leurs droits civiques, par ailleurs sérieusement éméchés. "C'est les mecs bourrés qui m'aiment", dit-il à la caméra. Au péage de Toulouse Nord, il passe plusieurs heures sous la pluie, la mine sombre, pour trouver un automobiliste complaisant en route pour Bordeaux. Quand l'un d'eux s'exclame: "Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour son image!", il lance à la caméra: "Il n'a pas tort."
"Après avoir critiqué la dérive +spectacle+ de la télévision, il n'était pas évident pour moi de participer à une émission qui était à la limite de l'exercice, l'homme politique qu'on plonge dans la marmite du spectacle et un vrai travail de télévision", souligne Noël Mamère. "Il n'est pas inutile pour les hommes politiques de se retremper dans une réalité, qui ne reste quand même qu'un simulacre de réalité", ajoute encore le député, assurant qu'il n'est pas dupe du côté artificiel de l'exercice.
(diffusion le 1er juin)
En 2005, on ne dit plus "télé réalité" mais "film documentaire".
Déjà que j'avais du mal avec le terme "télé réalité"...
De ce "film documentaire", je ne sais pas ce qui est le plus pathétique.
Le sujet ou le concept ?
Pitoyable...
